Barbara Witkowska Journaliste

Fraîchement diplômé de La Cambre avec grande distinction, déjà lauréat de plusieurs prix, le jeune Parisien voit son avenir se dessiner avec confiance. Pleins feux sur les créations arty de Matthieu Blazy.

Son actu

Pour clôturer ses cinq années d’apprentissage à La Cambre, Matthieu Blazy a imaginé une collection forte et singulière, inspirée par la Française Claudie Haigneré, spationaute et ex-ministre, ainsi que par le travail de deux artistes américains, Daniel Zeller et Gordon Matta-Clarck. La personnalité de la première a insufflé l’esprit ambivalent de la collection, à la fois ultratechnique et fonctionnel. Du deuxième, Matthieu a emprunté, en les interprétant, les structures neuronales, marque de fabrique de l’artiste. Du troisième viennent les  » trous « . Le travail de Gordon Matta-Clarck consiste, en effet, à produire des trous dans différents supports solides. Le vide ainsi créé devient l’£uvre d’art. Bien secoué, ce cocktail a donné naissance à des tenues spectaculaires comme ce trench-coat en tissu technique japonais argenté ou cette robe en peppersilk (soie indienne aussi rigide que du papier) accompagnée d’un scaphandre brodé de miroirs.

Son style

Toute référence aux grands maîtres de la couture est absente. Matthieu Blazy construit ses propres codes en lorgnant plutôt du côté de l’art contemporain, sa passion, que de la mode. Le travail de construction est primordial. Ses silhouettes, solides et abouties, doivent rester fonctionnelles et portables. L’autre caractéristique ? Une envie d’assemblages improbables de matières, en associant, par exemple, la soie rustique indienne et un nylon japonais, dans une nouvelle vision où la confrontation remplace le métissage. En résumé, un vestiaire chic et rafraîchissant qui ne manquera pas de séduire les jeunes femmes extraverties.

Son parcours

Parisien de mère belge et de père pyrénéen, Matthieu Blazy grandit dans une ambiance arty. Ses parents, experts en arts précolombien, océanien et africain, ont éveillé chez lui une grande curiosité pour les  » belles choses « , dont la mode. L’admiration pour le travail d’Olivier Theyskens et l’envie de quitter Paris l’ont décidé à se poser à La Cambre, à Bruxelles. Son talent s’est révélé rapidement et lui a valu plusieurs prix : le Maria Luisa Award  » It’s Five  » en juillet 2006 à Trieste, le Prix de l’Innovation au Lancôme Colour Design Award Belgique en février 2007 et le Grand Prix du Jury au Lancôme Colour Design Award à la grande finale mondiale à Paris, en mai 2007. Nul doute que ce parcours éclectique lui ouvrira de nombreuses portes.

Barbara Witkowska

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