Toutes les belles histoires commencent par  » Il était une fois…  » Singulière, l’épopée de la mode belge ne déroge pas à la règle et c’est précisément pour souligner cette dimension poético-narrative que ce numéro spécial a été placé sous le signe du conte et des légendes vivantes. D’un point de vue fantastique, d’une part, avec une production de mode originale : dans un monde hanté de silhouettes étincelantes  » made in Belgium « , une fée combat une sorcière ( lire pages 86 à 109). Et d’un point de vue journalistique, d’autre part, avec une série d’articles et de reportages qui brossent, à leur manière, le tableau d’un secteur plus vibrant que jamais. A tout seigneur, tout honneur : hommage est ici rendu à Olivier Strelli qui fête, cette saison, ses trente ans de création vestimentaire ( lire pages 48 à 54) et qui démontre, à sa façon, que l’aventure contemporaine de la mode belge a bel et bien commencé avant la fameuse bande des Six d’Anvers. Adulé hors frontières, ce collectif mythique n’est pas évincé pour autant et se voit même salué dans ce numéro spécial en la personne de Marina Yee et de Dirk Bikkembergs qui ont relevé, en exclusivité pour notre magazine, le défi de nos duos de mode. En clair : chacun d’eux s’est prêté au jeu d’une confrontation stylistique avec une valeur montante de la jeune création belge, en l’occurrence Jean-Paul Lespagnard pour la première ( lire pages 41 à 46) et Sandrina Fasoli pour le second ( lire pages 34 à 38). Dans ces duels de générations qui ont pour armes pacifiques un mannequin d’atelier et quelques mètres de tissu, l’idée est moins d’opposer les approches respectives du vêtement que d’insister sur ce bon vieux principe du compagnonnage. Car, comme chacun le sait, les belles histoires reposent toujours sur des valeurs aussi nobles que l’exaltation du talent et la transmission du savoir. Et puisque ces récits épiques finissent généralement par l’inévitable formule  » Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants « , Weekend Le Vif/L’Express s’applique donc à soutenir massivement les jeunes pousses prometteuses ( lire, à ce propos, l’article sur l’exposition  » Mode à l’extrême  » en pages 71 à 76). Pour la pérennité de l’histoire et la beauté du geste.

Frédéric Brébant

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