Au service de l’oeuvre

© FRÉDÉRIC RAEVENS

En ouvrant le discret portique du QG d’Arne Quinze, Dave Bruel nous prévient :  » Tout commence ici.  » A l’intérieur, les maquettes s’étalent sous nos yeux :  » Le monde tient sur une table « , s’amuse-t-il, devant les modélisations d’oeuvres destinées à Los Angeles, Séoul ou Mexico. A quelques mètres, absorbé par son travail, le maestro ne nous interrompra pas. Ami, assistant et curateur de la nouvelle Fondation Arne Quinze, Dave a d’abord eu comme job de documenter et raconter les à-côtés de la création,  » Making the invisible visible « , dit-il, paraphrasant Hillman Curtis.  » On est tous au service d’Arne. Notre boulot, c’est de lui permettre de ne penser qu’au sien. Nous devons cultiver un environnement créatif pour accueillir ses idées « , et accessoirement, gérer quelque dix-huit projets éparpillés sur la planète.  » Ça implique des sacrifices, on voyage énormément. L’art contemporain demande souvent une explication, donc j’espère que mes photos, films ou textes sont une valeur ajoutée. Avec Arne, on discute beaucoup, mais la décision finale lui appartient. Quand il emprunte des chemins bizarres, je me dis  » Ouille « , puis je vois qu’il avait raison. Il a un truc en plus, mais sans des gens pour l’entourer, il ne pourrait rien faire. Quand on bosse en groupe, on n’est jamais seul face à un problème.  » Ce fut le cas, lors de Mons 2015, quand son installation The Passenger s’effondra à Noël.  » Vu la vie qu’on mène, les moments en famille sont importants. J’étais à table, j’ai reçu un SMS. Une heure plus tard, j’étais sur place, et une petite partie seulement était à terre.  » Après dix jours de tornade médiatique, on apprendra que le dommage fut causé par une voiture, trop tard pour disculper le concepteur et ses collaborateurs.  » C’était chaud, mais ça nous a donné du courage, on a grandi en tant qu’équipe « , conclut le fidèle associé.

M.N.

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