» On dirait qu’il va neiger « , par Pascal Sevran, Albin Michel, 248 pages.

Sevran, pudique et flamboyant.

Ses coups de griffe, ses grands élans, ses plaisirs et son chagrin, bref toutes ces petites choses de la vie, c’est par touches discrètes et subtiles qu’il les livre dans ce troisième volet (après  » La Vie sans lui  » et  » Des lendemains de fête « ) de son Journal. Une chronique à la fois pudique et flamboyante, au style léger mais plus sophistiqué qu’il n’y paraît. Certes, on y déniche ici ou là quelques indiscrétions. L’homme est public, il en croise des célébrités. Règle-t-il des comptes? Peut-être. Mais avec élégance et humour. Rien donc à lui reprocher, si ce n’est peut-être son extraordinaire tolérance pour quelques caresses furtives à de bien jeunes garçons. Mais sa sincérité n’en est peut-être que plus touchante encore. C.L.

Témoignage.

Artiste visuelle interdisciplinaire, l’auteur est née en 1958 en Virginie. Son oeuvre a fait l’objet de plus d’une centaine d’expositions à travers le monde. Ce premier roman a valeur de témoignage, à travers l’affrontement des voix jumelles d’un même personnage: une femme de 30 ans qui tente de s’imposer comme artiste et une jeune fille précoce, immergée dans la drogue et le sexe. Une réflexion sur la trahison et les dangers de l’accoutumance qui a valeur de témoignage. M.E.B.

 » Deux poids deux mesures « , par Kathe Burkhart, Hachette, 151 pages.

Un grand de Sicile.

Né en 1925, Camilleri commence à écrire en 1978 pour ne connaître le succès qu’à partir de 1998. Mais il va mettre les bouchées doubles et devenir rapidement une coqueluche internationale. Sa Sicile natale lui est un terrau inaltérable. Ce roman se déroule un Vendredi saint, jour où un fonctionnaire modèle qui incarne Judas dans le mystère de la Passion du Christ, disparaît par une trappe comme prévu, mais ne réapparaît jamais. Une enquête est ouverte, dont voici le savoureux cheminement sous forme épistolaire, mâtinée d’extraits de presse. M.E.B.

 » La Disparition de Judas « , par Andrea Camilleri, Métailié, 246 pages.

Le XIXe siècle au galop.

C’est l’année Hugo. Vous verrez défiler une masse de livres rappelant l’ampleur de l’oeuvre. On doit à Hubert Juin la mise au point de cet épais volume constitué de pièces et de morceaux  » recousus  » après la disparition de l’auteur. Traversée politique et littéraire des années 1830-1885, c’est aussi le témoignage d’un homme kaléidoscopique, de l’opposant irréductible à la peine de mort au vieillard à la sensualité débridée. Un mélange d’exubérance, d’indignation, de passion et de douleur. M.E.B.

 » Choses vues « , par Victor Hugo, Gallimard/Quarto, 1 416 pages, annexes.

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