» Les Cocus magnifiques « , par Claude Pasteur, France-Empire, 196 pages.

Mal masculin.

L’infidélité masculine fut de tout temps regardée comme la politesse de l’époque, alors que les escapades féminines sentaient le soufre. Quand les hommes songeaient essentiellement à agrémenter un tableau de chasse, ces dames recherchaient davantage le véritable amour, manière de justification de l’impardonnable. Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés: le marquis de Montespan, Voltaire, Molière, Hugo et bien d’autres. Les prédateurs ? Lisez ces pages, elles sont édifiantes.

Au coeur des âmes solitaires.

Miriam et Béatrice, deux soeurs aux portes de la cinquantaine. L’aînée est pianiste accompagnatrice; la cadette est traductrice. L’une n’a pas trouvé l’homme de ses rêves; l’autre a vécu un mariage, un divorce puis une passion brève et intense avec un partenaire marié. Elles tentent une dernière fois d’engager une relation amoureuse. Anita Brookner excelle à donner vie aux personnages féminins, envisagés avec finesse et profondeur.

 » Une chute très lente « , par Anita Brookner, Belfond, 230 pages.

Ça suffit les loufiats!

Un critique gastronomique en a ras le bol du terrorisme des chefs, maîtres d’hôtel et autres pingouins prétentieux. Et il le dit. Et il explique comment tailler des croupières à tous les caïds étoilés de la république bananière gourmande. Les pages sont savoureuses à souhait, vigoureusement relevées lorsqu’il s’agit de crucifier les princes de l’esbroufe. Des noms, des adresses, des plaisirs aussi.

 » Comment se faire passer pour un critique gastronomique sans rien y connaître « , par François Simon, Albin Michel, 341 pages.

Le fer et le cristal.

Elvire de Brissac, dont le premier livre ne s’était pas du tout vendu ( son roman paru en mai 1968) a reçu cet automne et diablement mérité le prix Médicis de l’essai pour la biographie simultanée d’un poète et d’un capitaine d’industrie, attirés l’un et l’autre par les trompettes mal embouchées de la politique. Descendante du second, Eugène Schneider, elle voue au premier, Alphonse de Lamartine, une admiration clairvoyante.  » Il y a un Javert derrière chaque admirateur un peu trop enthousiaste « . Le fer ou le cristal ? Le cristal, résolument, d’autant que celui qui le souffle en vers aura le bon goût de dilapider ses millions en feux d’artifice.

 » O dix-neuvième ! « , par Elvire de Brissac, Grasset, 390 pages.

M.E.B.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content