Rassurante, la tendance  » comme à la maison  » est en train

de gagner du terrain au sein des magasins.

Chaleur et personnalisation au programme.

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission

 » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur la Première (RTBF radio).

D’un point de vue mondial, l’idée semblait géniale. De Tokyo à New York, en passant par Londres, Moscou et Paris, les aficionados d’une marque mythique trouveraient la même boutique dans chaque mégalopole, agencée de la même façon et arborant exactement la même vitrine. Ainsi, quel que soit le pays visité, le client aurait le sentiment illusoire d’appartenir au même univers, un univers global et rassurant, mais surtout reconnaissable immédiatement. Prada, Chanel, Dior, Gucci…, toutes les grandes marques du luxe ont succombé à ce fantasme tentant et forcément minimaliste puisqu’il s’agissait de gommer, en définitive, toute aspérité culturelle de la ville choisie afin de ne pas  » distraire  » le consommateur. Mais voilà : à force de la jouer un peu trop mondialiste, les concepteurs de ces endroits utopistes ont fini par négliger quelques dimensions essentielles de l’acte d’achat : l’authenticité, la convivialité et, donc, la relation de confiance entre le vendeur et le client. Le retour de flamme était prévisible. Si les agenceurs d’espaces épurés ont toujours la cote sur le marché de la décoration, force est de constater qu’une tendance  » cosy  » est en train de (re)naître au sein des boutiques de luxe. Ainsi, il y a quelques mois à peine, le bijoutier Cartier inaugurait sa toute nouvelle enseigne parisienne, sur les Champs-Elysées, dans un bâtiment du xviiie siècle spécialement rénové pour l’occasion ( www.cartier.fr). Vestibule, grand salon, bibliothèque, salle à manger… l’endroit ressemble à un hôtel particulier garni de cheminées imposantes, de parquets en chêne et d’épaisses tentures de velours. Pourtant, on y vend des bijoux. Le leitmotiv est clair : il s’agit de recevoir les clients comme à la maison, en leur offrant l’opportunité de s’asseoir sur un divan moelleux et de siroter un thé en toute décontraction. Exit la froideur et le stress. Bienvenue dans la chaleur et le strass, où l’on prend le temps de vivre, de parler et d’acheter. Bref, la tendance  » home sweet home  » est en marche dans les artères commerciales et le monde de l’entreprise s’y intéresse aussi de plus en plus, histoire d’augmenter le bien-être et la motivation de ses salariés. Petit à petit, les bureaux se transforment en lieux plus chaleureux avec lumière douce et espaces de détente appropriés en guise de nouvel art de vivre et de travailler. Pas étonnant non plus que cette envie d’intimité et de convivialité rejaillisse enfin sur le comportement même du consommateur. Lassé des boutiques standardisées et des grandes surfaces sans âme, les candidats acheteurs privilégient également de plus en plus les réunions de vente à domicile. Un peu comme si cet  » esprit maison  » qui gagne doucement les magasins était extrapolé au c£ur même… de la maison ! En clair : on étend le bon vieux principe des après-midi Tupperware à toute une série d’articles que l’on découvre chez soi, au chaud, entre copains et/ou copines avides de fous rires. Produits de nettoyage miracle, crèmes de beauté révolutionnaires, lingerie affriolante et même sex-toys rigolos font désormais partie de la fièvre acheteuse à domicile (en Belgique, voir par exemple www.lafilledo.com ou www.upperathome.com). Une façon intéressante d’apprécier ce que les Anglo-Saxons nomment déjà le  » home lounging « , une nouvelle version du cocooning élargie cette fois au cercle de ses amis…

Frédéric Brébant

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