Une montre-bracelet n’a de véritable existnce que par la présence du système qui la maintient au poignet. Formes et matières se diversifient. Pleins feux sur ces précieux liens.

Dans le passé, les liens qui servaient à maintenir les montres étaient majoritairement taillés dans des cuirs de moyenne qualité. Dans les années 1950 à 1960, la mode pour le bracelet métallique vit se généraliser un type de maillon particulier : le bracelet en acier extensible que l’on retrouve aujourd’hui sur les Swatch. Véritable épilateur, il eut ses heures de gloire avant d’être progressivement supplanté par des versions plus texturées. Des marques comme Rolex proposèrent des interprétations plus sportives de bracelets composés de plaquettes de métal enroulées et rivées aux extrémités. Les plus hardis comme Omega ou Patek Philippe proposèrent des modèles de bracelets très complexes composés d’une multitude d’éléments assemblés à la main pour assurer une grande souplesse. Chers parce que difficiles à produire, ces derniers modèles que l’on retrouve aujourd’hui montés sur la collection Omega Co-axiale, firent le bonheur de leur possesseur pour disparaître progressivement dans le courant des années 1970, au profit de douteuses exécutions faites d’une pièce d’acier ajourée de grands perçages circulaires.

La mode du bracelet métallique demeure pourtant, dès que la montre s’apparente à un produit quelque peu sportif. Logique, le cuir résiste assez mal aux agressions alcalines contenues dans la transpiration, alors que le bon métal n’en a cure. Actuellement, l’immense majorité des bracelets est composée d’éléments montés sans jeu apparent sous pression et les derniers maillons d’adaptation se désolidarisent par dévissage d’une clavette rapportée. Le système le plus complexe à fabriquer, mais le plus simple à employer, est sans aucun doute celui d’IWC. Le plus difficile à adapter restera de l’avis de tous, celui de l’ancienne version de la TAG Heuer S/EL. Sans outil spécifique, il était impensable d’en venir à bout.

Dans la plupart des cas, les maisons horlogères de bonne tenue ont renoncé à l’emploi de clavettes simples pour la fixation et s’en remettent à la sécurité de barrettes à vis. Plus qualitatif esthétiquement, ce choix technique renforce encore l’image haut de gamme du produit en général, même s’il est très rare de voir s’échapper une tige de maintien dans l’action.

Les bracelets caoutchouc

Quand la première fois, une marque de haute horlogerie a osé monter un bracelet en caoutchouc naturel noir sur une montre de grand prix, les concurrents ont tous crié au scandale. La marque Hublot faisait alors bande à part et pouvait avoir l’impression d’être un peu montrée du doigt. Combien furent ceux qui crurent en l’avenir de pareille matière, pour un bracelet, il y a de cela dix ans. Personne ou presque. Pourtant, très vite l’idée fit du chemin, la jeune marque Ikepod s’engouffra dès 1993 dans cette brèche faite par la maison Hublot, alors à l’avant-garde en matière de design.

Depuis maintenant deux ans, toutes les maison horlogères de renom proposent, dans leur catalogue, des modèles de montres habillées de bracelets  » en peau de pneu « . Certaines ont même poussé l’analogie en donnant à leurs liens un relief caractéristique de bande roulante de Dunlop ou de Michelin. Les premiers à tenter l’expérience furent Chopard pour le modèle Mille Miglia et Oris qui persévère avec le modèle de bracelet de la toute nouvelle T.T.1 qui s’inspire des  » Sliks  » de formule 1.

Humoristique certes, le produit, tout en étant très vulgaire sorti de son contexte, possède un certain charme et une vraie valeur mécanique. Robuste, anallergique, nautique, souple, on ne peut lui trouver que des qualités. Normal dans ces conditions qu’on emploie cette matière dans la fabrication des bracelets de montres haut de gamme à usage sportif. D’autant que ce matériau possède plusieurs avantages sur l’acier habituellement employé : il n’est pas conducteur de chaleur et bien que cher à produire (les moules à injection sont hors de prix), il reste, doté de sa boucle déployante, moins onéreux qu’une version métallique.

Certains feront un blocage sur la délicate odeur de vanille. Rien de grave, le latex possède cette odeur presque naturellement et elle a tendance à passer avec le temps. Qu’on se le dise, rien n’est absolument parfait en ce bas monde, mais avec les qualités que possèdent ces bracelets, un petit sacrifice ne sera jamais malvenu tant les avantages que l’on en tire, sont grands.

Petit clin d’oeil, les bracelets des Technomarine et des Swatch ne sont pas en caoutchouc naturel. Il s’agit de matières plastiques ou de dérivés du silicone. Moins souples, ils n’ont pas toutes les propriétés des bracelets des montres haut de gamme. Et si la couleur ne les différencie plus (Ikepod propose des montures aux couleurs acidulées), il ne faut pas croire que le bracelet de l’une vaut le prix de l’autre. Le luxe se paie et il y a 1 000 raisons à cela, qui ne sont pas toujours perceptibles au premier coup d’oeil.

Les boucles mythiques

Le grand inventeur de la boucle ardillon est inconnu, mais on connaît le nom de la maison qui la première proposa ce que l’on appelle  » la boucle déployante  » : il s’agit de la maison Cartier. Véritable sécurité lors de la mise en place de la montre sur le poignet, ce fermoir a sauvé, depuis son invention, plus de montres qu’il n’est possible d’imaginer.

Les nouvelles déployantes

Dérivées du premier système, les nouvelles interprétations se révèlent plus agréables à porter. Leur système d’ouverture double permet un bon centrage de la pièce sur le poignet, et de fait ne vient pas pincer la peau ou se placer de travers sur le bracelet. A friction souvent et de plus en plus équipées de gâchettes d’ouvertures, ces boucles font le bonheur de ceux qui les ont essayées.

Les classiques

S’il s’agit d’une montre extra-plate, il est impensable de l’équiper d’une fermeture déployante plus épaisse que le boîtier seul. Pour ces montres, le seul choix possible reste le plus simple : la boucle ardillon. Il faudra juste être vigilant lors de la mise en place de la montre ou de sa dépose et le faire au-dessus d’un canapé ou d’un lit afin d’assurer une longue vie à l’objet de tous ses plaisirs.

Vincent Daveau

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