Il y a dix ans, nous n’aurions jamais parié un seul euro sur cette maladie surprenante visant uniquement les Japonais et appelée  » le syndrome de Paris  » (quoiqu’il sévit aussi à New York ou à Rome). Une centaine de Nippons en souffrent chaque année. Ses symptômes : une forme de dépression aiguë pouvant conduire jusqu’à l’hospitalisation, voire le rapatriement. Hommes ou femmes, touristes ou expatriés : personne ne semble épargné. Ce mal étrange a même fait l’objet d’une nouvelle française signée Philippe Adam (1). Sa jeune héroïne, qui pleure beaucoup, vit seule dans un minuscule appartement et se rend tous les mardis à son ambassade pour chercher un peu  » d’aide psychologique « .  » Vous êtes à Paris, c’est tout. Vous avez de la chance, profitez-en « , lui assène chaque semaine son interlocuteur-narrateur. Rien n’y fait et de désespoir elle finit par se suicider… Pour ce bref récit, l’auteur, qui s’est inspiré de son séjour de six mois à Tokyo, affirme que  » les jeunes filles en sont les premières touchées. Elles ont entre 20 et 25 ans, étudient l’histoire de l’art plutôt que les sciences et s’imaginent un Paris pleins d’esthètes et de garçons délicats… « . Pour éviter ce mal-être, thérapeutes ou encore professionnels du tourisme s’efforcent d’adoucir leur vie. Ainsi, par exemple, à l’hôtel George V, un  » service thé vert  » ou encore un pyjama en coton japonais est mis à disposition des voyageurs du Soleil-Levant. Mais ces minuscules attentions ne sont apparemment pas suffisantes : chaque année cinq Japonais au bord de la crise de nerfs doivent être rapatriés… (2)

A Weekend Le Vif/L’Express, nous aimerions également générer un syndrome : celui du pur plaisir de la découverte. Dans ce numéro dédié aux city-trips, nous vous proposons cinq destinations atteignant toutes la magnitude 9 sur l’échelle de Richter du hype. Au nord de l’Europe, nous vous offrons la découverte de deux villes à la pointe des tendances : Copenhague, véritable paradis pour les fous de la mode et du design pointus, et Varsovie en plein bouillonnement créatif dû à une jeunesse alternative et gourmande de nouveautés. A l’est, place à une balade anticonformiste dans Prague, dont le c£ur alternatif bat aujourd’hui à tout rompre. Au Sud enfin, cap sur Porto, qui décline tous les accents de la modernité, sans oublier Séville pour prendre le pouls d’une cité où la branchitude est un art de vivre en parfaite connivence avec le passé. Des remèdes antimorosité à consommer sans modération !

(1)  » Le Syndrome de Paris « , par Philippe Adam, Inventaire/Invention. (2)  » Le Figaro « , 25 juin 2006.

Chantal Piret

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