C’est sans conteste une des bulles d’oxygène les plus attendues de l’année. Quand la morosité grimpe en flèche au fur et à mesure que la luminosité et les températures chutent, les vacances sont éminemment salvatrices. Aussi cette période pèse-t-elle lourd dans le chiffre d’affaires du secteur du tourisme, qui représente pas moins de 10 % de l’économie mondiale. C’est que nous sommes toujours plus nombreux à céder aux sirènes des séjours de détente à l’étranger, quelles qu’en soient la forme et la durée. On est ainsi passé de 20 millions de voyageurs internationaux au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à dix fois plus dans les seventies pour atteindre le 1,1 milliard en 2013 et probablement le 1,6 milliard à l’horizon 2020. Quelques tendances en matière de congés hivernaux ? A en croire les organisateurs du salon IFTM Top Resa, qui rassemblait les professionnels à Paris fin septembre dernier, les croisières au long cours – souvent plus de 100 jours – renoueraient avec le succès, la France ne serait plus championne du monde des sports de glisse et aurait cédé la première marche du podium aux Etats-Unis tandis que les Canaries occuperaient la place laissée vacante par la Mer Rouge, qui leur avait un temps volé la vedette. Un revirement qui n’est évidemment pas sans lien avec l’instabilité politique qui sévit dans la région, donnée avec laquelle les voyagistes doivent composer, au même titre que les impondérables d’ordre sanitaire, dont les épidémies, en d’autres endroits du globe… ou encore les budgets plus serrés depuis la crise. Sans oublier que, là aussi, le boom de l’e-shopping bouleverse les habitudes de consommation, avec de plus en plus de réservations faites en ligne. Les sites d’hébergements entre particuliers, comme Abritel ou Airbnb, gagnent sans cesse des parts de marché, à tel point que certains tour-opérateurs envisagent désormais sérieusement de collaborer avec eux. Toujours au chapitre des changements dans nos comportements, notons une (timide) prise de conscience des travers de cette industrie. Outre sa forte empreinte écologique, la Banque mondiale souligne que plus de la moitié des dépenses liées au tourisme dans les pays du sud revient aux nations  » riches  » par le biais des compagnies aériennes, des chaînes d’hôtels internationales ou même via l’achat de produits d’import. Des alternatives, mises en lumière lors de la semaine du Commerce équitable qui s’achève ce 11 octobre, se dessinent malgré tout, en partenariat avec des organisations locales. Histoire que nous ne soyons pas les seuls à bénéficier de la bouffée d’air frais des vacances…

Delphine Kindermans

20 millions de voyageurs internationaux au lendemain de la guerre, 1,6 milliard à l’horizon 2020.

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