Plusieurs films à l’affiche, une BD, une pièce à Paris. 2011 commence fort pour Vincent Perez. Rencontre, dans la capitale française, sur le shooting d’IKKS, la marque bobo cool dont il est aussi l’égérie.

Un studio de photographe du XIe arrondissement parisien. Murs décatis, Johnny Cash en bande-son pour provoquer la pose virile et sensuelle. Vincent Perez est là, à jouer les beaux gosses devant l’objectif. Pour la deuxième saison consécutive, l’ex-jeune premier du cinéma français assurera donc l’image de la marque IKKS, cocktail moderne de nonchalance bobo, de casual chic et de masculinité rock. À 46 ans, l’acteur suisse révélé au grand public dans Cyrano de Bergerac avant de devenir mec bankable des années 90 ( La Reine Margot, Fanfan…) et objet de fantasme premium auprès de nos copines, espère beaucoup de l’année qui vient. Ciné, photo, théâtre, bande dessinée, les projets abondent. Entre deux prises, une assiette d’antipasti et le tic-tac de la montre de son agent, interview sur un coin de fauteuil.

Quel est votre rapport à la mode ?

Assez tôt j’ai connu les gens de la mode. J’ai eu la chance de côtoyer les plus grands comme Versace ou John Galliano pour lequel j’ai beaucoup d’admiration. J’adore Jean Paul Gaultier aussi, j’apprécie beaucoup l’homme, sa gentillesse, sa générosité, sa passion, son acharnement dans le travail, c’est magnifique. J’aime bien l’esprit mode, la fabrication d’images, le rêve dans la représentation, je trouve ça intéressant. Bien sûr il y a quelque chose de vain là-dedans mais quelque part ça fait partie de l’homme. Soigner son apparence est vraiment ancestral, ça a toujours existé et ça existera toujours. C’est une forme de rituel.

Vincent Perez, égérie, c’est un rôle qui vous plaît vous qui avez déclaré  » j’aime me foutre de moi-même et de mon image de bellâtre  » ?

On vous ressort toujours les vieux trucs… Le côté bellâtre, j’ai passé l’âge, je crois. Et sinon, j’adore toujours me moquer de moi, oui. Je le fais souvent dans mes films. Ça fait partie de moi, j’aime bien la déconnade, faut décompresser de temps en temps. Je n’accorde pas tant d’importance à mon paraître. C’est la première fois que je représente une marque – qui me plaît et me correspond bien sûr – mais c’est aussi amusant d’être là avec Virginie ( NDLR : Ledoyen, ambassadrice féminine d’IKKS) et puis on travaille avec des photographes, ce qui m’intéresse beaucoup. J’apprends pas mal de choses, sur la manière d’éclairer par exemple.

C’est un métier qui vous fascine…

Oui, je suis photographe à la base, c’est ce que j’ai étudié. J’avais laissé tomber pendant quelques années même si j’avais toujours mon appareil sur moi, mais depuis deux ans je m’y suis remis professionnellement. J’ai assisté au tournage du film de Luc Besson sur le combat d’Aung San Suu Kyi, Dans la lumière. Mes images sont utilisées pour la promo. Je suis aussi occupé à monter mon expo photo, qu’on pourra voir à Moscou au mois de juin.

Vous venez de publier chez Casterman, le 4e tome de La Forêt, la bande-dessinée que vous scénarisez sur des dessins de Tiburce Oger. On vous découvre mannequin et photographe. Quel est le fil rouge ?

Mon intégrité, ma sincérité. C’est-à-dire que, encore une fois, on ne peut pas comparer une démarche artistique avec une démarche publicitaire, comme dans le cas présent. Ça me prend une journée par an, je ne suis pas mannequin, même si j’enfile facilement ce rôle. Dans ma démarche professionnelle, j’aspire aujourd’hui à une vraie intégrité artistique, ce qui n’a pas toujours été le cas. C’est le début d’une nouvelle ère pour moi, particulièrement dans la collaboration professionnelle que j’ai avec ma femme ( NDLR : la réalisatrice et metteur en scène Karine Silla).

Dites-nous tout…

Son premier film sort le 2 mars en France, il s’appelle Un baiser papillon. Le casting est super : Cécile de France, Elsa Zylberstein. Je joue le rôle d’un père de famille qui ne sait pas que sa femme est atteinte du cancer. Il va apprendre cette nouvelle et devoir vivre avec cette réalité. Ensuite, le 10 mars, je remonte sur les planches après vingt ans d’absence, j’ai très peur, c’est l’année de tous les dangers… Ce sera au théâtre des Mathurins avec Elsa Zylberstein, dans une pièce de ma femme qui s’appelle Le temps qui passe : deux acteurs sur les planches, je mets en scène. Et puis je travaille encore à la réalisation du film Seul dans Berlin, adapté du livre de Hans Fallada dont j’ai acheté les droits il y a plusieurs années.

On doit vous souhaiter bonne chance…

Je vis un moment charnière dans mon existence. Ça fait des années que je travaille à ne plus bosser dans ce que l’on me propose, mais dans ce que, moi, je veux faire. L’année qui vient est donc très importante. Je veux que ça débouche sur quelque chose de solide car il y a un champ de nécessités qui s’est ouvert, j’ai des histoires à raconter, ce qui est nouveau. Mes deux premiers films ( NDLR : Peau d’ange (2002), Si j’étais toi (2007)), je les ai faits sans ce besoin profond de raconter des histoires. J’avais la nécessité d’être réalisateur mais sans le fond, véritablement. Et là, le fond y est. Je suis très lent, je suis suisse.

PAR BAUDOUIN GALLER

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content