Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur La Première (RTBF radio).

Année 2029, quelque part sur la planète Terre. Votre nuit a été douce et vous vous apprêtez à répéter le gentil scénario de votre délicieux train-train quotidien : une bonne douche, le petit déj’ et, hop, direction le bureau. Mais avant cela, un autre rituel s’impose, histoire de ne pas partir idiot. De la main droite, vous tapotez légèrement sur le dos de votre main gauche pour faire apparaître, comme d’habitude, votre écran personnel sous-cutané. Trois milliards de nanorobots-pixels de taille moléculaire s’activent alors joyeusement pour vous donner toutes les informations médicales du jour. Température ? O.K. Rythme cardiaque ? O.K. Taux de cholestérol ? O.K. En quelques secondes, votre doigt joue à la souris et fait défiler votre bulletin de santé sur votre peau-écran. Tout va bien. Les indices sont au beau fixe. Vous tapotez à nouveau sur le dos de votre main gauche. Les chiffres et les lettres disparaissent comme par magie. Votre épiderme retrouve sa configuration normale. Vous pouvez partir tranquille. Bien sûr, c’est de la science-fiction. Enfin, pour le moment. Car un honorable scientifique de l’Institut de recherche moléculaire de Palo Alto, aux Etats-Unis, s’est mis en tête de mener à bien ce projet titanesque, mais somme toute réaliste. Spécialisé dans le domaine des nanotechnologies, Robert Freitas travaille en effet, depuis quelque temps, sur ce concept d’écran sous-cutané qui permettrait à chacun d’afficher notamment sa pression sanguine grâce à une armée de microsenseurs incorporés ( www.rfreitas.com). Baptisé  » programmable dermal display « , son fantasme dermato-technologique est, semble-t-il, en bonne voie de réalisation et pourrait donc révolutionner, à terme, notre façon d’appréhender la maladie. Car au moindre petit pépin, les nanorobots-pixels informeraient l’homme digitalisé de cette anomalie ainsi détectée et le pousserait donc à consulter un spécialiste avant qu’il ne soit trop tard. Précieux. Evidemment, à côté de ça, la puce sous-cutanée développée par la société VeriChip ( lire Weekend Le Vif/L’Express du 25 avril 2003) fait un peu pâle figure. Même si ce projet est d’ores et déjà beaucoup plus concret (pour rappel, il s’agit d’un microprocesseur à porter sous la peau et qui peut servir à contenir toute une série d’informations personnelles telles que carte d’identité, groupe sanguin, interventions chirurgicales déjà subies…), il pourrait devenir bel et bien caduc avec l’avènement de l’écran épidermique. Car les rois pixels auront évidemment la faculté d’intégrer aussi toutes ces données. Et plus si affinités. Comme, par exemple, la diffusion d’images  » extracorporelles « . Captivés par cette invention extraordinaire, les fanas de futurisme y voient, en effet, l’opportunité de mixer parfaitement homme et technologie, épiderme et télévision. Qui sait, après tout ? En l’an 2129 cette fois, chacun pourra peut-être regarder ses vidéos perso et autres films cultes sur la peau de son bras. Il ne manquera plus alors que le son. Mais, là aussi, le scientifique Robert Freitas a déjà la solution. Il suffirait, dit-il, de disposer d’autres nanorobots en mode vibratoire pour créer un haut-parleur sous-cutané. Il suffirait. On peut toujours rêver, non ?

Frédéric Brébant

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