Une véritable demeure de tsar! L’âme russe de Wladimir Bratkowski vibre dans l’opulence des couleurs et la splendeur d’une mise en scène aux accents baroques. Que la fête commence…

Lorsque l’on pénètre dans la demeure de Wladimir Bratkowski, on a l’impression d’être convié à un fabuleux voyage dans le temps et dans l’espace. Ici, tout n’est que calme, luxe et volupté. Les murs de briques nues, les plafonds en bois et les impressionnants lustres en cristal évoquent l’atmosphère feutrée d’une riche demeure patricienne. Côté déco, une superbe collection de carafes aux mille et un reflets accroche immédiatement le regard. Cette subtile mise en scène aux doux accents baroques se retrouve également dans la richesse des étoffes qui garnissent les fenêtres, les tables et les coussins. Par-ci par-là, quelques touches flamboyantes embrasent l’ensemble. L’âme russe du maître des lieux s’exprime librement dans cette véritable résidence de tsar.

Wladimir Bratkowski et Monica van der Graaf, son épouse, forment un couple cosmopolite, lui avec ses racines russes, elle imprégnée de sa culture hollandaise. Ensemble, ils conduisent de leurs mains expertes une des maisons de vins les plus prestigieuses du pays. A leur actif: de grands noms très exclusifs comme le Californien Robert Mondavi ou Yalumba, encore le vignoble, élu vin de l’année en Australie. Mais dans leur carnet d’adresses, il y a aussi d’autres noms plus populaires comme Louis Latour ou les chiliens de Concha y Toro. Et leurs talents de découvreurs n’ont pas de frontières puisqu’on les retrouve aujourd’hui autant dans des vignes du Maghreb qu’en Galilée israélienne.

Monica et Wladimir souhaitaient concilier activités professionnelles et privées. C’est en se promenant dans les rues d’Anvers, non loin du Paardenmarkt (marché aux chevaux), qu’ils ont découvert cette ancienne écurie – une construction remontant à 1603 – où, au temps des attelages hippomobiles, on hébergeait animaux, cochers et carrosses. L’édifice, comptant trois niveaux et des caves, était la seule partie restée intacte – et en piteux état – d’une ancienne demeure bourgeoise, abattue pour faire place à un immeuble à appartements. Ce fut le coup de foudre…

Le schéma de répartition de l’espace est rapidement établi. Les deux étages supérieurs de l’écurie deviendraient l’habitation et les deux inférieurs, le sous-sol et le rez-de-chaussée, accueilleraient les bureaux et salles de dégustation. Le couple se porte également acquéreur d’un nouveau studio situé en façade dans l’immeuble à appartements. Accessible par la terrasse intérieure, située au-dessus des bureaux, il est destiné aux amis de passage.

Le somptueux décor de la résidence évoque l’âme russe toujours vive de Wladimir. Mobilier, accessoires, tentures, lustres, tissus d’ameublement ont été chinés auprès d’antiquaires et de marchands anversois. L’un d’eux, Luc Viar, a notamment récupéré le manteau du feu ouvert dans une maison vouée à la démolition. « Il nous a montré une photo, précise Monica. Et il nous a dit qu’il serait à sa place ici, ce qui fut effectivement le cas. »

L’art de valoriser et de mettre en scène des objets récupérés s’illustre aussi dans les grands miroirs composés de centaines de pièces en forme de losange. Et parmi les éléments décoratifs, on remarque quantité d’objets liés au vin: des carafes à décanter, des verres sur pied , des entonnoirs… Bien plus que les meubles et autres accessoires, ce sont les tentures qui impriment l’âme russe et le caractère baroque à l’ensemble. Les tissus d’ameublement sont d’un rouge profond, comme ce magnifique couvre-lit déniché à Venise ou comme ces drapés qui habillent la table ronde et haute du salon.

La cuisine, isolée visuellement par une bande de verre sablé, est dessinée dans des lignes et des tons contemporains. Situé sous les combles, l’étage supérieur a été aménagé en exploitant au maximum l’espace disponible. Les penderies sont ainsi casées dans une pente et sont toutes fermées par une succession de portes identiques. La salle de bains est discrète. Un simple meuble de rangement sépare la chambre d’un coin salon.

L’une des plus grandes réussites de cette superbe rénovation? « Elle réside dans l’éclairage artificiel, conclut Monica. Nous l’avons, à raison, confié à un professionnel, qui a réparti quantité de sources lumineuses. »

Texte et photos: Jean-Pierre Gabriel

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