Nous sommes désormais tous conscients de l’importance de manger sain et de bouger plus… mais pas prêts pour autant à passer de la connaissance théorique à la pratique. Qui plus est, une fois inscrits à la salle, notre entrain retombe souvent très vite : entre 20 et 30 % des abonnés n’y mettraient jamais les pieds. Un taux de non-fréquentation sur lequel miseraient même les exploitants, qui évitent ainsi l’embouteillage devant le tapis de course ou la cohue dans les douches – sans oublier les économies d’eau et d’électricité. Mais cette médaille tout sauf olympique a aussi son revers : le bouche-à-oreille étant également un puissant outil de recrutement, les abandons de (et par) forfait peuvent être contreproductifs. Sans compter le bénéfice nul pour les membres, qui n’y perdent pas un gramme tout en encaissant le poids de la culpabilité. Aux Etats-Unis, plusieurs centres de musculation exigent dès lors une caution de 200 dollars qui ne sera récupérée que si on vient s’y dépenser au moins douze fois durant les six premières semaines, celles-ci étant décisives pour la persévérance sur le long terme. D’autres imposent des coachs non pas pour apprendre à se servir des machines de manière optimale mais pour donner rendez-vous aux sportifs en puissance… et les engueuler en cas de défection. Mais à l’heure des réseaux sociaux et de leur corollaire narcissique, ils ne seront sans doute bientôt plus utiles. Plus fortes que les défis Facebook, qui proposent quotidiennement de nouveaux exercices, plus musclées que les chaînes d’entraînement sur YouTube, certaines applis pour smartphones, comme GymShamer, suivent la fréquence de vos séances de fitness et vous dénoncent sur Twitter si vous n’atteignez pas le but fixé. Quant à Aherk !, qui se vante d’  » utiliser la puissance de la honte pour motiver « , son principe est simple : vous téléchargez une photo qui ne vous fait pas honneur, vous vous fixez un objectif chiffré – perdre 3 kilos, courir 20 km… – et, en cas d’échec, le cliché compromettant est mis en ligne. Bonjour la pression !

Pour celles et ceux qui préfèrent la méthode douce, reste la récompense plutôt que la punition. Vous vous apprêtez à franchir le pas, à changer de style de vie ? Commencez par changer de style tout court : cette saison, le sport marque des points du côté de notre vestiaire. Les créateurs les plus balèzes en déclinent même les codes dans leurs collections, à l’instar de Moschino (notre couverture), Swarovski et ses casquettes en strass et satin, ou Miu Miu, qui dessine des sneakers en Nylon rebrodées de cristaux. D’autres jouent les transferts vers les labels d’équipement pro, comme Stella McCartney pour Adidas. L’essentiel : trouver une raison de bouger. Ne fut-ce que jusqu’au shopping center du coin. Ah bon, ça ne compte pas ?

Delphine Kindermans

Cette saison, le sport marque des points du côté de notre vestiaire.

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