Fondations

© Snowdon / Trunk Ar

Il avait le sens du partage, si bien qu’on entrait gratuitement chez lui pour visiter les artistes, ses amis, qu’il exposait dans sa galerie attenante à son atelier, son appartement et sa cuisine autour de laquelle gravitait beaucoup. Il l’avait à ce point, le sens du partage, qu’il avait souhaité créer une fondation, comme on bâtit une maison, afin que son travail et ses collections – les oeuvres de ceux qu’il admirait, design et mode compris -, puissent être amoureusement regardés, voire résonner et servir à d’autres créations. Mais la mort l’a assassiné un jour de novembre 2017. Alors fidèlement, ses précieux Christoph Von Weyhe et Carla Sozzani ont décidé de faire vivre le projet d’Azzedine Alaïa. Lui qui répétait  » Je ne suis pas un designer ni un styliste, je suis un couturier  » inaugure ainsi posthume ce nouveau cycle. Il s’agira d’aller à l’essentiel, avec une mise en lumière de trente-cinq de ses pièces majeures choisies par Olivier Saillard, qui lui avait consacré une rétrospective, la première, en 2013 au Palais Galliera, à Paris. Qui précise :  » De toutes les oeuvres de couturier, celle d’Azzedine Alaïa est à mes yeux la plus intacte, la plus intouchée. Parce que nés de ses mains, les manteaux ou les robes continuent de garder des années plus tard le charme vrai de l’éclosion. Face à eux, on ne devient plus conservateur, on se veut protecteur…  » Nous irons en paix.

Je suis couturier, Azzedine Alaïa, 18, rue de la Verrerie, à 75004 Paris. Jusqu’au 10 juin prochain.

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