Les noctambules le suivent fidèlement sur France 3 tandis que les amateurs d’art reconnaissent son talent pour décrypter de façon claire et concise une ouvre… Saluons le retour cathodique du plus cultivé des animateurs télé.

Que voyez-vous de votre fenêtre ?

Des immeubles haussmanniens. Cela m’inspire toujours. Je suis né à Paris et je ne m’en lasse pas. Depuis que j’anime Ce soir ou jamais, je ne m’y balade plus jamais, et Paris a recouvré un mystère qu’il avait un peu perdu.

Ce que vous honnissez dans l’héritage familial ?

Tout ! J’aime l’idée que je n’hériterai rien de mes parents. Dans ma famille, on n’hérite pas. Ça oblige à se faire tout seul et enlève toute raison de se réjouir le jour où vos parents disparaissent. Il ne faudrait laisser derrière soi que de bons souvenirs et quelques objets, mais ni propriété ni célébrité.

Un strip-tease, c’est terriblement…

Intellectuel. Je vous parle du strip-tease à la française, cet art bourgeois qui repose sur le suspense depuis Colette et Mata Hari. Rien à voir avec les filles en slip qui se tortillent autour d’une barre, un cliché inventé pour les pionniers du Far West qui n’avaient pas vu une femme depuis des mois.

Aimeriez-vous transmettre votre savoir ?

Je ne fais que ça ! Je suis un pédagogue, un professeur refoulé. J’ai fait de la télé parce que je n’avais pas les diplômes pour devenir enseignant. D’ailleurs, dans Ce soir ou jamais, je suis prof de malice. Comme avec D’art d’art !, où je suis un peu prof de peinture.

Ce qui vous fait fuir ?

La veulerie, le conformisme, la soumission. Mais aussi le manque d’imagination, la peur. Ces comportements se conditionnent les uns les autres.

De quel film avez-vous jamais rêvé d’être le héros ?

À 11 ans, quand j’ai vu Le Mouton enragé de Michel Deville, je rêvais de devenir Jean-Louis Trintignant. Ce film raconte l’histoire d’un type qui voulait gagner beaucoup d’argent et coucher avec beaucoup de femmes. Quoi de mieux ? Inutile de vous dire que j’ai échoué lamentablement sur les deux tableaux !

Une chanson d’amour est-elle forcément triste ?

Non. Ma chanson d’amour préférée est La The nana, de Léo Ferré. C’est exactement le portrait de ma femme ! Mais je suis très spécial, parce que je pense que les histoires d’amour peuvent bien finir. Ça ne m’empêche pas d’écraser une larme en écoutant Ne me quitte pas : je me suis fait beaucoup larguer quand j’étais jeune.

Qu’avez-vous acheté avec vos premiers droits d’auteur ?

Un pull-over saumon très beau que j’ai toujours. C’était en 1983, j’avais vendu un scénario sur le tantrisme ! Pour marquer le coup, j’ai eu envie d’acheter un vêtement que je garderais longtemps, et que je pourrais transmettre à mon fils.

D’art d’art !, éditions du Chêne, 320 pages. Ce soir ou jamais sur France 3.

NATHALIE CHAHINE

JE SUIS UN PÉDAGOGUE, UN PROFESSEUR REFOULÉ.

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