Dans la grande toile du Web, chacun s’y retrouve d’une manière ou d’une autre. Rêve ou cauchemar ?

Retrouver Fréderic Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur la Première (RTBF radio).

Je google, tu googles, il google, nous googlons… Dans un avenir relativement proche, il est quasi certain que nous utiliserons tous ce verbe à la sonorité étrange. Aux Etats-Unis, le phénomène est d’ailleurs en marche et certains grands quotidiens comme  » The Chicago Tribune  » ou  » The Telegraph-Herald  » utilisent déjà, sans complexe, ce néologisme troublant. Quèsaco ? Pour les non-initiés qui vivent en dehors de la Toile, Google est le moteur de recherche le plus utilisé sur Internet. Autrement dit, lorsqu’un quidam cherche une information sur le Web, la probabilité est grande pour que Google croise son chemin virtuel. La preuve : la société se targue de satisfaire plus de 200 millions de demandes d’informations par jour. Bref, en allant directement sur www.google.com (qui vous relie d’office à www.google.be en Belgique), il est clair que vous trouverez votre bonheur dans les trois milliards de pages disponibles. Face à la domination réelle de ce moteur de recherche, certains internautes offusqués tirent déjà la sonnette d’alarme, craignant une certaine dictature cyber. Dans le réseau tissé par Google, tout le monde peut en effet se renseigner sur tout le monde, au risque de déterrer des cadavres et d’entretenir des polémiques. Aux Etats-Unis û encore ! û, il est devenu presque naturel de googler les individus avant un entretien d’embauche ou même un simple rendez-vous entre amoureux potentiels. Par curiosité, probablement ; par sécurité, sans doute. Le réflexe est d’autant plus tentant que certains Etats autorisent même les tribunaux à divulguer leurs verdicts sur le Net. Et chez nous ? Pour l’instant, la tentation googlienne est encore frémissante, mais il y a fort à parier que le recours à sa toute-puissance grandisse au fil des mois. Faites l’expérience. Tapez le nom d’un ami, d’un ennemi ou d’un ancien flirt de vacances sur Google. Et tant qu’à faire, répétez l’opération avec votre propre nom. Vous serez sans doute surpris par la diversité des pages affichées. Il convient, bien sûr, de faire le tri entre les homonymes et les doubles virtuels, mais l’exercice est tout bonnement enivrant. A tel point qu’il est désormais légitime de s’interroger sur l’avenir des détectives privés. Car en un clic de souris et quelques tapotements de clavier, on peut parfois obtenir beaucoup plus d’informations sur une personne précise qu’en une semaine de filature épuisante. Sauf si elle s’appelle, bien évidemment, Dubois, Dupont ou Lambert. De cette googlisation latente de notre société, les effets sont assurément pervers. Certes, chacun se réjouira de cette accessibilité démocratique de l’information en général, mais la protection de la vie privée en prend forcément un coup. Et puis, il y a les risques de rumeurs et autres diffamations. Sournois, le Net participe, plus que tout autre média, à la propagation de  » hoax  » (les cyber-canulars) qu’il est relativement facile de mettre en place. Que faire ? Recouper encore et encore l’information à travers d’autres moteurs de recherche concurrents sur le Web, tels que Inktomi acquis récemment par Yahoo ! (www.yahoo.com) ou www.alltheweb.com. Histoire de ne pas googler ou de ne pas être googlé idiot…

Frédéric Brébant

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