Hyères a de l’avenir

DELPHINE KINDERMANS, RÉDACTRICE EN CHEF © FRÉDÉRIC RAEVENS

Son travail très personnel sur l’image, visant  » à dépasser la trivialité du quotidien « , était arrivé en finale en 2017. Du 26 au 30 avril, le photographe Paul Rousteau sera à nouveau à Hyères, mais en tant qu’invité et plus comme candidat. La petite ville du Var s’apprête en effet à accueillir son 33e Festival international de la mode et de la photographie. Une dénomination qu’il faut désormais prolonger de la mention  » et des accessoires de mode « , cette catégorie supplémentaire instaurée lors du précédent concours offrant encore une dimension supplémentaire à ce rassemblement fertile. Car plusieurs centaines de dossiers sont rentrés à chaque édition. Quelque 300 cette fois-ci, émanant de 60 nationalités différentes, de la Corée à la Finlande en passant évidemment par la Belgique – on sait nos terres fécondes en talents liés de près ou de loin au textile et aux arts visuels. On se souvient notamment qu’avec sa collection Ich will ‘nen Cowboy als Mann, notre compatriote Jean-Paul Lespagnard avait ainsi été doublement primé, il y a dix ans déjà. Une reconnaissance qui lui a par la suite ouvert bien des portes. Au printemps dernier, c’est à la Suissesse Vanessa Schindler que revenait cet honneur, elle qui reçut le prix du Public et celui de la Ville.

Nos terres fécondes en talents liés de près ou de loin au textile et aux arts visuels.

Des coups doubles qui rappellent que le Festival, pointu dans sa sélection et dans les noms à l’affiche – Haider Ackermann préside cette année le jury mode, Bettina Rheims celui de la photo – se veut également ouvert à tous. Parmi les DA de grandes maisons, les critiques reconnus et les jeunes pleins d’avenir, on croise donc, dans les jardins ou entre les murs de la Villa Noailles, paquebot moderne dessiné par Robert Mallet-Stevens, de simples curieux ou des gens du cru. Jean-Pierre Blanc, initiateur, tête pensante et cheville ouvrière de la manifestation culturelle, fait partie de ceux-là. Il l’évoquait d’ailleurs dans son discours de clôture, prononcé dans cette période électrique de l’entre-deux-tours d’une élection présidentielle française sur laquelle planait l’ombre de Marine Le Pen :  » Enfant de Hyères, issu de l’immigration, on m’a appris la générosité, l’accueil, l’ouverture sur l’Europe et le monde.  » Des valeurs qui ne pouvaient que se retrouver dans  » son  » événement, et qu’auraient appréciées Charles et Marie-Laure de Noailles, amis de Dalí, Cocteau ou Man Ray, mécènes et défenseurs de la création sous toutes ses formes.

RÉDACTRICE EN CHEF

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