Derrière chaque joyau d’architecture se cachent les calculs d’un ingénieur. C’est son savoir-faire qui fera qu’une colonne sera élancée, qu’une poutre franchira un espace sans l’écraser, qu’une esquisse prendra forme, défiant les lois de la pesanteurà Parfois, ces ingénieurs de l’ombre dévoilent leur talent au grand jour, en signant de leur nom des ponts, des verrières, des auvents, ou même des bâtiments. C’est le cas du Bruxellois Laurent Ney qui nous rappelle que ses confrères et lui ont aussi l’imagination fertile et le trait élégant.  » Nous réalisons un travail plastique, affirme-t-il, mais qui découle de la nature et de ses forces. Cela génère des formes organiques, proches de cette nature justement.  » Laurent Ney se fraie donc un chemin parmi les concepteurs d’espace et voit son travail lentement médiatisé. Pour preuve, Bozar lui consacre une première expo, couplée à la publication d’un livre. De quoi découvrir une face moins connue de l’art de bâtir.

Laurent Ney – Shaping Forces, palais des Beaux-Arts, 23, rue Ravenstein, à 1000 Bruxelles. www.bozar.be. Jusqu’au 20 juin prochain.

NOM : Laurent Ney

ORIGINE : Luxembourgeois, implanté en Belgique.

ÂGE : 46 ans.

BACKGROUND : après des études d’ingénieur à Liège, il travaille au bureau d’étude Greisch, spécialisé dans les grandes structures. En 1997, il s’installe à son compte. Aujourd’hui, il a une cinquantaine de collaborateurs, à Bruxelles et au Luxembourg. Ses réalisations marquantes : l’auvent pour l’école Tachkemoni (3.) à Anvers (réalisé avec Christiaan Poulissen), soit une membrane tendue de 16 m de diamètre reposant sur seulement deux colonnes ; la passerelle piétonne de Knokke-Heist (4.) ou encore celle au-dessus de l’avenue de Tervuren (1.), à Woluwe-Saint-Pierre (avec Pierre Blondel et Ayumi Han). On retiendra aussi des projets à l’étude tels que les ponts pour le ring d’Anvers (5.) et pour la ville néerlandaise de Nijmegen (2.).

SA DEVISE : le plus important, c’est de se poser les bonnes questions et non d’avoir des réponses toutes faites.

CE QU’IL REFUSE : qu’on le compare à Santiago Calatrava, auteur de la gare de Liège-Guillemins, car  » ces projets hors budgets ne sont pas la réponse à donner à l’architecture du quotidien « .

UNE ENVIE : construire un petit pont de pierre,  » pour retrouver cette simplicité oubliée « .

POURQUOI ON EN PARLE : parce que son travail dépasse les données cartésiennes pour s’inviter dans la sphère des arts plastiques.

FANNY BOUVRY

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