Aménager un intérieur baigné de lumière qui préserve l’intimité de ses occupants… Tel est le défi qu’a relevé avec brio l’architecte Christine Conix dans une maison résolument contemporaine.

Cette maison, occupée depuis quelques mois seulement par ses habitants, fait partie des projets que l’architecte anversoise Christine Conix aime faire découvrir lorsqu’on aborde son oeuvre. Au premier regard, on remarque les signes caractéristiques de sa  » patte  » tels que le jeu subtil de surfaces planes et immaculées, la juxtaposition de volumes parallélépipédiques ou encore la légèreté aérienne d’une construction qui semble parfois flotter dans le vide. Une manière originale d’affirmer sa sensibilité féminine.  » L’architecture doit établir une relation entre l’intérieur, la forme et l’environnement afin de produire un tout cohérent, explique Christine Conix. Pour cette maison, c’est le terrain et le souhait d’intimité du propriétaire qui ont conditionné notre intervention. « 

La parcelle ne fait pas partie de celles dont rêve un architecte. Certes bien située dans une rue en cul-de-sac, ayant pour toile de fond des arbres et une zone verte protégée, elle est cependant ingrate, parce que tout en longueur et mal orientée.  » Le soleil donne côté rue, ce qui était au départ incompatible avec le besoin viscéral du propriétaire de se protéger des regards et son envie de bénéficier d’un maximum de lumière tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, précise Christine Conix. Tout cela sous-entendait donc des surfaces vitrées importantes et des terrasses… « 

Pour répondre à ces différents critères, l’architecte a décidé de décaler l’implantation du bâtiment vers le fond de la parcelle afin de gérer l’entrée de lumière au sud et à l’ouest. Pour entraver le regard des passants, elle a prévu la construction de deux murs perpendiculaires. L’un, construit en dur, semble s’encastrer dans les volumes de la maison, dans l’axe de la parcelle. L’autre, implanté à la perpendiculaire, est constitué d’un écran de verdure destiné à masquer la rue. La maison elle-même repose sur deux volumes imbriqués qui se confondent en un seul grâce à la continuité des espaces, des matériaux et des couleurs. Point de départ de la réflexion, l’intérieur illustre parfaitement ces principes de base. Ainsi, on a également pris soin de prolonger les dalles en pierre bleue à l’extérieur pour rendre imperceptibles les grandes baies vitrées et donner l’illusion que la terrasse fait partie du salon.

Cette imbrication entre l’intérieur et l’extérieur a également fait l’objet d’un bel exercice de style dans le hall d’entrée. La cloison séparant le bureau est en fait un grand volume en bois teinté qui abrite des toilettes d’un côté et une bibliothèque de l’autre.

L’étage est construit au-dessus du hall d’entrée, du bureau, de la cuisine et des garages situés à l’arrière. De l’intérieur, on y accède par un escalier en chêne clair qui sépare les pièces à vivre des pièces de repos. A l’étage, il constitue en outre une véritable césure entre l’espace des parents et celui de leur enfant.  » Ce projet est d’autant plus intéressant que nous avons pu pousser notre intervention assez loin dans l’aménagement. Nathalie Mousny, l’une des architectes de notre bureau, a participé à cet exercice qui s’intègre parfaitement dans l’architecture. Elle a par exemple conçu la table de la cuisine qui semble ainsi émerger du sol puisqu’elle est réalisée en pierre bleue, tout comme les dalles qui recouvrent le sol. « 

Texte et photos: Jean-Pierre Gabriel

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