Quand Naomi Campbell et ses copines se dénudent pour la bonne cause… elles ouvrent la voie à la génération des tops engagées.

Cinq jeunes femmes aux courbes parfaites posant dans le plus simple appareil sous le slogan  » Plutôt nues qu’en fourrure « , forcément, cela ne passe pas inaperçu. D’autant que la pub imaginée en 1994 par Peta (People for the Ethical Treatment of Animals) est diffusée dans un contexte porteur et relativement nouveau, celui des  » super mannequins « . Un club très fermé d’une quinzaine de filles dont la popularité rivalise avec des actrices comme Kim Basinger ou Sandra Bullock et dont le montant des cachets atteint plusieurs dizaines de millions de dollars par an.

Futés, les activistes de Peta arrivent à convaincre l’une d’entre elles, Naomi Campbell (photo : à gauche, avec Claudia Schiffer, Christy Turlington et Elle MacPherson) de prêter son image pour la bonne cause. Une aubaine quand on connaît les exigences de l’étoile montante des catwalks que les couturiers s’arrachent à prix d’or. Premier mannequin noir à faire la couverture de Vogue Paris (en 1988) et de Time (en 1991), la  » black panther  » est l’une des recrues phares d’Elite.

Fondée à Paris en 1972, cette agence glamour devient la caisse de résonance du star system des tops durant la décennie. En détenant sous contrat Gisèle Bündchen, Claudia Schiffer, Heidi Klum, Karen Mulder ou Tyra Banks, elle est un vivier unique en son genre. Au sommet de sa cote, la société enregistre des chiffres d’affaires record qui lui permettent d’ouvrir des agences satellites dans le monde entier jusqu’à créer en 1998 sa propre marque de produits dérivés.

Au centre de toutes les attentions médiatiques, les mannequins vedettes et le milieu de la haute couture vont même fasciner un réalisateur aussi réputé que Robert Altman qui leur consacre un long-métrage (Prêt-à-porter, sorti en Belgique en 1995 – lire aussi en page 23) tandis que le documentariste Richard Leacock suit les pérégrinations de Christy Turlington pour les besoins de Catwalk. Et que dire, rayon platine, de George Michael et de son clip Freedom avec 5 tops en guest stars ? Ou de Prince qui dans son Black Album dédie une chanson à  » Cindy C. « …  » Baby, U and I should be undressing / Don’t all girls look the same ? They don’t ? Oh, what a shame / Cindy, Cindy – I’ll pay the usual fee « . C’est Richard G. qui a dû apprécier…

L’écho retentissant de la pub de Peta pour la défense des droits des animaux n’est pas que le signe de l’extrême peopolisation des mannequins, c’est aussi les prémices de ce que l’on pourrait appeler  » la top responsable « . Comme si elles voulaient s’excuser de la légèreté de leur consoeur Linda Evangelista ( » Je ne sors pas de mon lit pour moins de 10 000 dollars par jour « ), les divinités des Fashion Weeks veulent prouver qu’elles ont aussi une conscience. Une à une et pas à pas, elles vont s’engager pour des oeuvres diverses et variées… Christy Turlington milite contre la mortalité néonatale, Helena Christensen s’engage contre le réchauffement climatique, Alek Wek est ambassadrice pour MSF et Heidi Klum apparaît sans maquillage pour l’association Children In Need.

ANTOINE MORENO

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