Originaires d’Australie, Kathryn Smith et Ike Udechuku sont tombés amoureux de notre capitale et de cette splendide demeure Belle Epoque, qu’ils ont transformée en maison-galerie contemporaine, l’Ampersand House.

Cette bâtisse située à Saint-Gilles et datant de 1875 est à l’image de Bruxelles, éclectique et en constante évolution. A la fois habitation et lieu d’exposition, baignée par des influences australiennes, l’Ampersand House met en valeur des pièces de facture scandinave dans un décor ancien et stylé. L’endroit porte bien son nom,  » esperluette  » en français, et son logo  » &  » sous-entend une interaction entre plusieurs univers.

Venu de l’autre côté de la planète, le couple a jeté l’ancre chez nous il y a environ cinq ans. Après avoir étudié ensemble le droit dans leur pays natal, ils ont successivement vécu à San Francisco, New York, Londres et Luxembourg. Kathryn s’est également spécialisée en histoire de l’art et a travaillé un temps dans une galerie, en Californie.  » J’ai grandi dans un logis rempli d’oeuvres car mes parents étaient collectionneurs, raconte la propriétaire. Au cours de nos carrières, l’art a finalement pris le dessus sur le monde juridique dans lequel nous évoluions, plus encore depuis notre arrivée ici, à Bruxelles.  » Mais le sens de l’aménagement intérieur et du design dont témoigne le tandem s’est surtout développé lors de son passage en bord de Tamise.  » Là-bas, nous vivions à Notting Hill, dans une grande villa qui nous permettait d’amasser beaucoup de choses, se souvient Ike. L’idée d’ouvrir une maison-galerie a alors germé et nous avons sauté le pas une fois revenus sur le continent.  »

COUP DE FOUDRE

Si le duo a été charmé par Bruxelles, c’est avant tout pour sa taille humaine,  » tout en étant très internationale et proche de Londres, Paris et Amsterdam, c’est très agréable « , souligne Kathryn. L’architecture reste néanmoins l’atout majeur de cette métropole aux yeux des deux expatriés.  » Nous sommes de grands amateurs du Dimanche sans voitures, organisé chaque année en septembre et qui nous permet immanquablement de (re)découvrir le patrimoine de cette ville et la foule de magnifiques édifices qu’elle compte, précise Ike. Nous rêvions depuis des années d’acquérir une maison de maître mais c’était devenu impayable à peu près partout. Jusqu’à ce que nous venions vivre ici. Les habitations bruxelloises datant de la Belle Epoque sont remarquables et très spacieuses.  »

Convaincus de s’installer dans notre petit pays, les deux globe-trotteurs ont donc décidé de mettre sur pied l’Ampersand House. L’idée ? Un lieu à vivre mais ouvert, de temps à autre, à un public restreint. La construction a pour cela été rénovée, mais de façon  » très légère « .  » Tout ce qui était superflu ou n’était pas d’origine a été supprimé, décrit Ike. Les démolitions ont toutefois été très limitées puisqu’une majorité d’éléments ont été restaurés, comme les manteaux de cheminée, les portes, les boiseries et les plafonds. Nous affectionnons beaucoup les bâtiments anciens et les lieux chargés d’histoire. Nous trouvions par conséquent essentiel de préserver les beaux éléments de cet ensemble. C’est aussi ce que nous conseillons à nos clients qui nous rendent visite pour acquérir des objets, du mobilier ou pour bénéficier de conseils d’aménagement. Il s’agit de l’âme de la demeure. Lui conférer un caractère contemporain est davantage une affaire d’ambiance.  » Ce souci de préservation est un réflexe purement  » britannique « , selon Ike.  » Nous avons poussé la conservation assez loin puisque nous avons nous-mêmes remis en état et peint les interrupteurs anciens en Bakélite avec les couleurs subtiles de Farrow & Ball et de Little Greene « , insiste-t-il.

REVIVAL SUÉDOIS

Côté plan, l’entièreté de l’espace de vie communique, de la cuisine de style brasserie au séjour. Les stucs et les boiseries ont été peints dans des coloris doux pour donner un aspect minimaliste à la composition, tandis que les planchers d’origine ont été conservés.

Au fil des ans, ces deux passionnés ont acquis une belle collection d’objets vintage, dont une partie est à vendre dans cette maison-galerie. Ils ont débuté avec du mobilier danois avant d’élargir progressivement leur gamme.  » Nous retournons actuellement à nos premières amours, la période d’avant-guerre. Le design danois des années 60 et 70, apparu notamment avec Finn Juhl ou Kjaerholm, lui a succédé mais il est désormais si omniprésent que nous avons élargi notre champ d’intérêt au revival suédois, des meubles néo-classiques datant des années 30, 40 et du début des années 50.  » Ces pièces rétro, le couple n’hésite pas à les mixer avec des vestiges de l’époque Biedermeier (première moitié du XIXe siècle) –  » l’intérêt pour ce genre d’antiquités refait surface car elles sont encore peu présentes et les prix sont plus abordables.  »

Ces mariages temporels se font cependant en restant toujours dans la tradition de la ligne pure. Les nombreux voyages de Kathryn et Ike en Scandinavie ont sans conteste attisé leur goût pour l’épure… avec détours par le plat pays :  » Nous puisons également notre inspiration en Belgique, ajoute toutefois Ike. Axel Vervoordt, que nous ne connaissions pas bien jusqu’il y a peu, a le chic pour réveiller l’art et le mobilier dans un espace.  »

www.ampersandhouse.com

PAR PIET SWIMBERGHE / PHOTOS : JAN VERLINDE

 » Nous affectionnons beaucoup les bâtiments anciens et les lieux chargés d’histoire. Nous trouvions par conséquent essentiel de préserver les beaux éléments de cet ensemble.  »

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