L’Écosse offre tous les plaisirs de la découverte en un seul voyage ! Après la visite d’Édimbourg la souveraine et de Glasgow la créative, immergez-vous dans l’envoûtante nature de ses lochs. Et pourquoi pas cet automne ?

Notre périple en Écosse commence par sa capitale. Peu étendue, Édimbourg se visite facilement à piedà à condition d’avoir du souffle : la vieille ville – Old Town – est en effet bâtie sur une crête volcanique. Son artère principale, le Royal Mile, qui, comme son nom l’indique, a une longueur équivalente à un mile écossais, soit 1 609 mètres, relie le palais de Holyrood (résidence de la reine lorsqu’elle séjourne dans la ville) au château fort juché sur un piton rocheux. Terrains en pente et parcelles exiguës expliquent ces hautes et étroites maisons présentant cinq étages côté rueà et sept étages côté jardin. Des habitations parfois très anciennes ancrant profondément leurs fondations à flanc de falaise, comme en témoigne la demeure du marchand Thomas Gladstone, baptisée Gladstone’s Land, dont les plafonds en bois peint et l’ameublement du xviie siècle font rêver au temps jadis.

Royal Mile, aussi appelée High Street, prodigue bien des surprises. Aux numéros 57-59 se dresse la boutique du tailleur Geoffrey, le grand spécialiste du kilt traditionnel sur mesure. Le Royal Mile Whiskies, installé au numéro 379, lui, vous dit absolument tout sur le whisky. Et à un jet de pierre, l’enseigne de la Deacon Brodie’s Tavern rappelle quant à elle l’histoire d’un ébéniste cambrioleur qui, en 1788, a fini pendu à la corde d’un gibet fabriqué de ses mainsà et qui a inspiré à Robert Louis Stevenson son célèbre roman L’Etrange Cas du docteur Jekill et de M. Hyde.

Arrêtez-vous aussi pour admirer la Lady Stair’s House bâtie en 1622 et devenue le Musée des écrivains. Construite pour une séduisante érudite nommée Elizabeth, comtesse douairière de Stair qui tenait salon en son temps, elle est dédiée aujourd’hui à trois écrivains écossais : Robert Burns, sir Walter Scott et Robert Louis Stevenson. Aujourd’hui, Édimbourg s’enorgueillit de son auteur fétiche, J.K. Rowling, qui écrivit la saga Harry Potter à deux pas de l’université où l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair étudiaà

Poussez ensuite une pointe dans la jolie Victoria Street pour découvrir ses maisons colorées et baladez-vous dans le quartier de Grassmarket, célèbre pour ses pubs et restaurants fréquentés par la jeunesse. Le château fort qui le surplombe offre, lui, un point de vue imprenable sur le passé et l’avenir de la vénérable cité. On y apercevra au passage, un insigne ambassadeur du Hainaut, le Mons Meg, une bombarde offerte par le duc Philippe de Bourgogne à Jacques ii, en 1457.

Ville moderne et parlementaire

Au bout de décennies de revendications pour une plus grande indépendance politique, un référendum fut organisé en 1997 pour décider du rétablissement du Parlement écossais (en 1707, il avait été dissous suite à la promulgation de L’Acte d’union avec l’Angleterre). Cette consultation populaire a remporté une large majorité de oui et, au début de 1998, un concours international d’architecture était lancé en vue de la construction du bâtiment parlementaire, à Édimbourg. La ville nomma finalement le Catalan Enric Miralles (remarqué par ses réalisations pour les Jeux olympiques de Barcelone en 1992) pour concevoir un édifice ultramoderne en face des exquises tourelles du palais royal. Inauguré en 2004, le vaisseau de verre et de sycomore s’intègre parfaitement dans le paysage. À la plus grande fierté des Écossais !

Dans la nouvelle ville – New Town – les beaux immeubles victoriens du xviiie siècle foisonnent. Faites une halte sur Princes Street au mémorial de sir Walter Scott puis sillonnez George Street, la rue branchée avec ses boutiques et ses cafés pittoresques en sous-sol. N’hésitez pas non plus à pousser la porte de 21st Century Kilts, au 48, Thistle Street, le repaire de Howie R. Nicholsby, créateur de kilts contemporains, voire déjantés, aux coupes épurées, en laine unie ou cuir pour homme, femme et enfant. Une révolution ! À voir aussi : l’hôtel Missoni – au 1, George iv Bridge – pour sa décoration fashion et la galerie commerçante Jenners pour ses griffes prestigieuses.

Après un théà royal au très sélect hôtel Balmoral ou un lunch dans le cadre exclusif du Dôme, une ancienne banque transformée en restaurant, mettez le cap au nord vers le port de Leith, immortalisé par Trainspotting, le roman d’Irvine Welsh porté à l’écran en 1996 par Danny Boyle, enfant du pays. Un quartier qui a longtemps dû composer avec une réputation de zone mal famée. Aujourd’hui, un nouveau plan urbanistique tente de le réhabiliter et d’y attirer jeunes et artistes.

Pour prendre un bol d’air, sortez de la ville pour faire la promenade de Queensferry, à une quinzaine de kilomètres de la capitale. Le marquis de Linlithgow n’est aujourd’hui plus qu’un fantôme dans son parc où paissent toujours des moutons noirs à quatre cornes, les plus rares. Mais son domaine borde le Firth of Forth (l’estuaire du Forth), sur un sentier fréquenté par les promeneurs du dimanche qui, venus d’Édimbourg en suivant les plages à l’ouest, se réjouissent de déguster un solide fish & chips à South Queensferry. Là où la reine Margaret (1046-1093) avait commandité un traversier pour lui permettre d’aller plus facilement d’Édimbourg à son palais royal de Dunfermline dans le Fife, capitale de l’Écosse jusqu’en 1603. Aujourd’hui, on utilise les ponts parallèles : le suspendu pour les voitures et le ferroviaire – qui avait fait l’admiration de Gustave Eiffel himself – pour les trains.

Glasgow et lochs

Après Édimbourg, Glasgow. Au sud. Une ville moribonde dans les années 70 mais qui a, depuis, magnifiquement rebondi. Finie la sinistrose de la cité industrielle triste et sale. Les docks désaffectés jouent désormais la carte du design. Musées et nouveaux projets fleurissent grâce à des architectes en vogue comme Norman Foster ou l’Anglo-Irakienne Zaha Hadid.

Orientée vers les échanges avec le Nouveau Monde, principalement le tabac et la sidérurgie au xviiie siècle, Glasgow est aux antipodes d’Édimbourg. Soumise aux caprices du commerce, elle a toujours misé sur son esprit frondeur pour assurer sa survie. De nombreux groupes de rock y sont nés et elle est reconnue pour l’accueil chaleureux de ses habitants et la jovialité nocturne de ses pubs. Outre d’incontournables séances de shopping sur Buchanan Street, à Princes Square ou, plus pointu à Merchant City, immergez-vous au Willow Tearoom dans l’univers très Art nouveau du célèbre architecte glaswegian Charles Rennie Mackintosh. Plus contemporain : les Timorous Beasties, au 384, Great Western Road. Les enfants terribles du papier peint ont cartonné, en 2004, avec leur irrévérencieuse toile de Glasgow. Leurs revêtements muraux se font maintenant plus sages mais restent résolument up-to-date.

Envie d’évasion, de grands espaces, de nature ? Le parc national des Trossachs, bordant la frontière entre Lowlands et Highlands, héberge une faune d’une grande richesse (aigle royal, faucon pèlerin, cerf rouge, chat sauvageà). Pour y arriver, il est conseillé d’emprunter la A 85 longeant le profond et mystérieux loch Lomond, où l’on peut contempler le vol des aigles ou les jeux aquatiquesà des marsouins. La A81 conduit au Loch Katrine, qui inspira La Dame du Lac à sir Walter Scott en 1810. Ou encore à la distillerie Glengoyne, réputée la plus jolie d’Écosse, et où le légendaire Rob Roy Robert MacGregor (Robert le Rouge) se cachait dans un arbre pour échapper aux hommes du duc de Montrose auquel il était opposé dans une lutte sans merci au xviiie siècle. Sa tombe se trouve à Balquhidder dans le parc national. À l’origine clandestine, Glengoyne est aujourd’hui très en vue : elle jouit du label  » fournisseur de la cour  » et s’enorgueillit de ses nombreuses médailles. Elle est aussi la dernière distillerie à encore laisser vieillir ses produits dans des fûts de Xérès. Lors des visites guidées, un atelier propose aux connaisseurs de fabriquer eux-mêmes leurs propres blends de whiskies. Une faveur royale ! Si l’alcool n’a pas trop embrumé votre esprit, une halte au village de Callander est ensuite recommandée, avec un salut obligé à Hamish, la mascotte locale. Ce taureau des Highlands est une vedette de cinéma et a même eu droit à une caresse de la reine Elisabeth. N’oubliez pas non plus le Rob Roy and Trossachs Visitor Center, une nouvelle attraction high-tech retraçant les exploits du Robin des Bois écossais.

Poursuivez votre route en effectuant un détour par Crieff, berceau de l’acteur Ewan McGregor. La star du grand écran y vient souvent embrasser ses parents et accessoirement jouer dans la fanfare du coin. Passez une nuit cosy à l’hôtel Gleneagles, le 5-étoiles préféré des golfeurs, dans le comté de Perth, avant de redescendre vers Stirling pour voir sa forteresse royale, sa high school du xviie siècle, ses maisons du xvie siècle et son église de la Holy Rude possédant encore l’une des dernières charpentes à blochets en chêne d’Écosse. Avant de boucler votre périple à Édimbourg, ne ratez pas le palais Renaissance de Falkland. À l’origine pavillon de chasse des Stuart, il fut embelli et agrandi peu à peu pour devenir ce bijou de raffinement recelant de superbes meubles et des portraits d’époque des rois de la dynastie des Stuart. Il abrite aussi le plus ancien court de tennis de Grande-Bretagne, puisqu’il fut aménagé par Jacques v en 1539 !

Par Ludivine Brandt

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