Le créateur belge touche-à-tout rhabille les Montois ce 24 janvier. La fête d’ouverture de la capitale européenne de la culture aura des accents éblouissants, en ponchos argentés et customisés. L' » artiste complice  » a le sens du partage.

Votre faculté d’émerveillement semble toujours intacte…

Je suis un petit gars de Harzé qui vient d’une famille simple et quand je me retrouve dans des situations incroyables, que l’on me considère comme un porte-drapeau de la jeune création belge, je me répète souvent :  » Est-ce que tu réalises ce qui est en train de se passer là ?  »

Etre artiste complice de Mons 2015, un honneur ?

Oui, parce que fédérer les gens et utiliser la mode comme medium de communication – même si, on est bien d’accord, Mons ne va pas devenir la capitale de la fashion -, cela me plaît.

Pour l’occasion, vous rhabillez tout le monde d’un poncho en couverture de survie…

On m’a demandé de créer les costumes de l’inauguration, j’ai suivi les consignes à la lettre, mais en les retournant un peu – j’aime pousser le cadre. Pour moi, c’est le public qui doit se sentir acteur de cette fête. Et comme le thème de la soirée est l’éblouissement, j’ai travaillé des ponchos argentés pour refléter la lumière de la ville. J’ai aussi pensé :  » Le 24 janvier il fait froid, faisons-les donc dans des couvertures thermiques.  » Et nous avons organisé des workshops où chacun pouvait les customiser.

Quelle inspiration pour votre collection printemps-été titrée Le savoir-faire ?

Les saucisses et les bouchers. Une envie de faire une collection qui ose un parallèle : quand on voit un vêtement en boutique, comme un steak dans son assiette, on ne se rend pas très bien compte de ce qu’il y a derrière.

Concrètement, la viande en vêtements, cela donne quoi ?

Des tabliers, des cache-poussières, des uniformes… On a pas mal travaillé sur l’idée des tenues fonctionnelles des entreprises alimentaires. Et sur les matières. Comme quand on prend un morceau de viande et qu’on le cuisine, on a choisi des matériaux de base pour les transformer et proposer de nouveaux styles de formes ou de mouvements.

Vous êtes le roi de la transformation…

Si on fait ce métier, c’est pour proposer des choses nouvelles. Non, tout n’a pas été dit. C’est cela, la dramaturgie de la mode : reprendre des lignes anciennes et les contextualiser pour souligner notre époque.

Gravée sur votre pierre tombale, quelle épitaphe ?

 » J’ai assez ri.  »

Lire aussi le dossier sur Mons 2015 dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

PAR ANNE-FRANÇOISE MOYSON

 » J’aime pousser le cadre.  »

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