Et si des petits boîtiers cachés dans les corps pouvaient nous rendre heureux ? Bienvenue dans l’ère bionique où l’homme et la machine oeuvrent pour le meilleur.

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur La Première (RTBF radio).

Nous sommes tous des Steve Austin en puissance. Enfin, presque. Steve Austin ? Mais oui,  » L’homme qui valait trois milliards  » et qui a bercé les après-midi télévisés d’une majorité de trentenaires et de quadras d’aujourd’hui. Pour les plus jeunes d’entre nous, petit rappel des faits : ce feuilleton mythique de la fin des années 1970 mettait en scène un homme bionique dont le bras droit, les jambes et l’£il gauche présentaient des facultés phénoménales. En clair : cet ancien astronaute cassé de partout à la suite d’un exercice militaire était devenu un être d’un genre nouveau, mi-homme, mi-robot, grâce aux technologies de pointe développées par la Nasa. Plus rapide qu’un guépard. Plus fort qu’un buffle. Plus £il de lynx qu’un lynx. Inspiré de la nouvelle  » Cyborg  » de Martin Caidin en 1972, cette histoire 100 % science-fiction à l’époque ne l’est plus vraiment aujourd’hui. Grâce aux progrès énormes de la médecine et de la miniaturisation informatique, il n’est en effet pas improbable que l’homme atteigne un jour ce niveau de performance  » extra-ordinaire « . Certes, nous sommes encore loin du cas Steve Austin, mais le corps humain se montre de plus en plus réceptif à l’intrusion de machines efficaces dans sa chair. Plus fort : des implants prévus initialement pour contrôler certaines défaillances du corps humain se révèlent a posteriori fort utiles dans le traitement d’autres dysfonctionnements. Dernier exemple en date : le VNS (Vagal Nerve Simulation) ou, en français, le SNV (Simulateur de Nerf Vague). Conçu à la base pour contrôler l’épilepsie, cet implant qui se niche sous la clavicule gauche agit comme une espèce de pacemaker, à la différence que la stimulation s’effectue non pas au niveau du c£ur mais bien du cerveau. Concrètement, le SNV intervient directement sur le nerf vague (le  » lien  » entre notre cerveau et nos sensations) grâce à une électrode qui permet au patient d’éviter ainsi des crises épileptiques. Testé sur un grand nombre de volontaires, ce pacemaker cérébral a non seulement livré des résultats positifs, mais a surtout révélé des conséquences inattendues : chez la majorité des patients, on a remarqué une humeur nettement meilleure dans les jours suivants ! Bref, l’impulsion électrique déclenchée par le SNV sur le nerf vague redonnait un coup de fouet au moral des troupes. Depuis, la société américaine responsable de cette trouvaille ( www.cyberonics.com) £uvre également dans ce sens inattendu : guérir les dépressions graves à coups d’implants électroniques. Spectaculaire et déjà soutenu par quelques autorités médicales américaines et européennes, ce nouveau mode de guérison pourrait donc bien révolutionner à l’avenir l’approche de certaines maladies. Car au-delà de ses répercussions positives sur le bien-être des cobayes,  » l’implant du bonheur  » a ouvert, malgré lui, d’autres champs d’investigation autour de ce fameux nerf vague. Désormais, médecins et chercheurs s’activent pour combattre d’autres fléaux tels que l’anorexie, l’anxiété, voire même la maladie d’Alzheimer à coups d’impulsions électriques et de boîtiers cachés. Alors, bientôt tous  » SNV-isés  » ? Les perspectives sont en tout cas captivantes et laissent déjà présager l’avènement de ce lointain homme bionique. Au fait, maintenant que j’y pense, il n’était jamais déprimé, Steve Austin…

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