Tom Savigar sera l’un des experts du Future Summit organisé par Roularta Seminars. Pour le directeur de The Future Laboratory, la crise peut constituer, pour chacun,  » une véritable opportunité pour changer de vie « . Explications.

Propos recueillis par Wim Denolf

Comment le consommateur se comportera-t-il au cours des années à venir ? Comment les entreprises s’adapteront-elles au monde en changement ? Et quelles en seront les conséquences pour les médias et le marketing ? Toutes ces questions seront au programme de la 3e édition du Future Summit, une initiative conjointe de Roularta Media Group et Flanders DC, qui aura lieu à Bruxelles, le 18 juin prochain. Parmi les orateurs : Tom Savigar, cofondateur et directeur de The Future Laboratory, à Londres, un bureau de consultance faisant autorité et qui compte parmi ses clients de grandes entreprises comme American Express, Nokia et Marks & Spencer. Spécialisé dans l’analyse des tendances de consommation, The Future Laboratory est aujourd’hui très sollicité. Pour Tom Savigar, la crise économique divise le monde en deux.  » Certaines marques étaient peut-être trop arrogantes ou trop sûres d’elles, dans le passé, explique-t-il. Aujourd’hui, elles se demandent désespérément ce qu’elles doivent faire : baisser leurs prix, fermer certaines enseignes ou moins investir dans le marketing ? D’autres voient justement, dans la crise économique, une opportunité de rivaliser avec les plus grands. Les consommateurs, eux, ont plus que jamais besoin d’être rassurés par des marques en qui ils ont confiance. « 

L’insécurité liée au travail est très présenteà

En effet, aujourd’hui, de nombreux quadra et quinquagénaires reçoivent leur préavis. Toutefois, même dans ce groupe de population, la confiance est très grande et il existe un esprit d’entreprise fort. Le licenciement constitue peut-être la dernière chance de lancer une affaire. Alors que dans le passé, il était question de la crise de la quarantaine, on peut parler maintenant de  » libération  » de la quarantaine : une véritable opportunité pour changer de vie. La récession a une influence sur notre  » disposable attitude « . Ce qui compte, c’est l’aspiration à faire quelque chose de sa vie, quels que soient nos moyens. Cela peut être la rénovation de la maison, un voyage, ou la redécouverte d’un ancien loisirà et ne doit pas nécessairement coûter cher.

Consommation : comment les tendances évoluent-elles ?

Jusqu’il y a peu, la consommation intelligente et l’autonomie étaient à la mode. Une attitude en lien étroit avec une certaine nostalgie : il était important de savoir ce que l’on achetait, de se procurer des produits qui vieillissent bien, de préparer soi-même son repasà Aujourd’hui, c’est désormais l’éthique qui compte ! Avant la crise, on dépensait son argent pour acquérir des objets anciens ou du papier recyclé car c’était tendance. Aujourd’hui, on se demande surtout comment les choses sont fabriquées, si elles sont durables et que préconise le fabricant. Nous sommes confrontés à une révolution culturelle en ce qui concerne notre vision sur le commerce, la consommation et l’économie. La confiance et les valeurs deviennent toujours plus importantes. Le luxe est, lui aussi, remis en question.

Et à l’avenir ?

Je pense que nous sortirons différents de cette période de crise. Surtout les jeunes de moins de 35 ans qui n’ont jamais connu de récession. Les autorités introduisent aujourd’hui des lois afin de prévenir ces situations de crise. Mais on ne peut plus s’attendre à un retour à la normale car grâce aux nombreuses sources d’information, les consommateurs comprennent comment les supermarchés fonctionnent, comment les vêtements sont fabriqués et comment leur banque tourne. Ils voudront toujours davantage de transparence. Les entreprises ne doivent pas se faire d’illusions : les consommateurs poseront un tas de questions sur les produits qu’ils achèteront.

Infos : www.futuresummit.be et www.thefuturelaboratory.com

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