Plus verte que jamais, la mode est aux biomatériaux et autres fantasmes  » techno ( éco)logiques « . A vos épinards !

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur La Première (RTBF radio).

Joindre l’utile à l’agréable, le vert à la satisfaction personnelle. Après la vague bio tous azimuts et cette propension légitime à préserver l’environnement coûte que coûte, voici que l’homo digitalus se plaît à rêver, un peu plus chaque jour, à cette envie étonnante d’intégrer désormais l’hypernaturel dans l’hypertechnologique. Il est vrai qu’un zeste de nature dans un bon paquet d’électronique n’a jamais fait de mal à personne. La preuve : des chercheurs américains ont récemment annoncé que les épinards pourraient faire fonctionner, à moyen terme, les téléphones portables. Oui, oui, les épinards. Oui, oui, les téléphones portables. Popeye jubile et on imagine déjà la scène chez les tout-petits :  » Si tu veux un GSM plus tard, tu as intérêt à manger tes épinards !  » Concrètement, des as de la biotechnologie ont mis au point un dispositif qui exploite la photosynthèse û ce processus naturel qui transforme la lumière en énergie û pour alimenter des batteries de téléphones (ou, pourquoi pas, d’ordinateurs) portables. Sans entrer dans les détails, il s’agit d’insérer une espèce de poudre d’épinards dans un semi-conducteur organique avec une couche de métal, une plaque de verre et tout le toutim, et hop, la magie opère ! Avec la lumière, on recharge son GSM vert… C’est pas beau, tout ça ? S’il faudra attendre, selon ces scientifiques, une dizaine d’années avant de commercialiser ces téléphones à l’épinard, il n’en reste pas moins que l’invention est tout bonnement spectaculaire. Plus besoin, à terme, des incontournables batteries à recharger. Cas isolé ? Pas vraiment. Car, aujourd’hui, les initiatives se multiplient dans la concrétisation de ce grand mariage entre science et nature. Autre exemple : au sud de l’Europe, le Centre national italien de la recherche a réussi à transformer des résidus de tomates en ersatz de sacs plastique biodégradables. Dans un pays qui produit plus de six millions de tonnes de tomates par an, la découverte est non seulement révolutionnaire ; elle est plus que rassurante pour l’avenir de l’environnement. Certes, ces deux bonnes nouvelles ressemblent plutôt, pour le moment, à des fantasmes techno(éco)logiques, mais force est de constater que la tendance est actuellement au développement de ces nouveaux biomatériaux. Et je vous épargne l’histoire de ce Marseillais qui recycle désormais l’huile de friture pour faire rouler sa voiture ! Bref, on cherche, on teste et on persévère pour la santé de Dame Nature et la bonne conscience planétaire. Plus fort : on arrive même désormais à sauver la biodiversité avec le narcissisme des gens. Sur www.biopat.de, point d’invention géniale ni d’expériences à la Gaston Lagaffe : seul le nom d’un individu peut contribuer à sauver des plantes et des animaux. Car sur ce site Internet qui appartient, Dieu merci, à une association sans but lucratif, chacun peut donner son propre nom à une espèce végétale ou animale fraîchement découverte contre une belle somme d’euros sonnants et trébuchants, bien évidemment. L’intérêt ? On se fait plaisir (ou on offre un cadeau à un proche) en sachant que l’argent versé à Biopat sert à financer, en échange, des programmes de recherche et de conservation des espèces en question. Prix de départ : 2 600 euros tout de même pour une orchidée Dupond ou un insecte Durant qui sera, un jour, mondialement connu ! C’est cher, certes, mais quand on s’aime, on ne compte pas. Ecolo ou pas.

Frédéric Brébant

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