Elle revient en force. Et il n’y a rien d’étonnant : sculpture souple, hybride animal ou fétiche androgyne… Le tricot rivalise de créativité. La preuve par quatre.

Paris, 28 février dernier : défilé Dior automne-hiver 13-14, Raf Simons présente une série de hauts et de robes, entièrement réalisés en tricot, imitant les volumes new-look de la célèbre veste Bar. Manifeste couture ou envie de cocooning ? Un mélange des deux. Déclinée à l’infini cette saison, la maille incarne un chic décontracté et avant-gardiste. Pulls en laine armurés avec manches en vison chez MaxMara, robes à rayures banquier chez Stella McCartney, cols roulés en jersey façon Néoprène chez J.W. Anderson… L’heure est à l’expérimentation. En 1916 déjà, Coco Chanel imaginait une collection de vestes et de jupes en jersey, inspirée des traditionnels pulls en laine des pêcheurs écossais. Versatile et pratique, la maille va connaître un âge d’or dans la mode féminine. Pendant les Années folles, les garçonnes en font des robes. Puis les twin-sets en jersey de coton ou de soie s’invitent dans les garde-robes des proper ladies (dames  » comme il faut « ) des années 50 et admiratrices de Lana Turner, alias The Sweater Girl. La décennie suivante, Sonia Rykiel dessine ses premiers pull-overs noirs et rayés, emblèmes du chic Rive gauche. Ensuite ce sont les motifs en zigzag de la famille Missoni qui font tourner la tête des élégantes du monde entier. Snobée par les yuppies pendant les eighties, elle fait son grand come-back au début du XXIe siècle. Les matières naturelles, plus abordables que jamais (grâce aux enseignes Uniqlo ou Cos), mais aussi les nouvelles technologies, qui permettent de faire du tricot sans coutures et avec des volumes inédits, inspirent une nouvelle tendance de maille ultracréative. La preuve qu’on peut rester cosy sans perdre le fil du chic.

LE PULL BOYISH

Le style. La version maille du masculin-féminin. Ou la réinterprétation du modèle oversized et classique qu’on aimait piquer à nos copains ou à nos pères. Idéal pour s’y lover sans modération.

Comment le porter. Avec des jeans et des baskets pour une allure plus sport, des jupes de patineuse et des bottines, des maxijupes fendues ultrasexy pour la touche grunge… Versatile et simple, ce style admet presque tout.

A éviter. Les pantalons trop larges. Les superpositions de pièces qui peuvent vite alourdir la silhouette.

BARBE À PAPA

Le style. C’est la maille épaisse en mohair ou en alpaga ultradouce façon  » cotton candy « , aux teintes roses, bleues ou mauves, irrésistiblement gourmandes.

Comment le porter. On n’hésite pas à oser le total look pastel, les jeux de proportions (des hauts ultracourts avec des jupes midi) ou les volumes cocooning. En revanche, on privilégie une silhouette épurée et graphique.

A éviter. Les coupes trop girly, à la Paris Hilton, et les formes rondes, pour ne pas ressembler à un marshmallow.

FURRY TRICOT

Le style. Le summum du luxe (et du confort). Le cachemire et la laine mérinos s’entremêlent de vison, de renard ou de chinchilla, avec un effet somptueux et décadent.

Comment le porter. Toujours en tons sombres –marron, bordeaux, noir ou gris — et combinés avec des pantalons masculins et des derbys. Voire des baskets pour un chic nonchalant et bohème.

A éviter. Les talons, les couleurs claires et l’excès de maquillage, qui peuvent donner l’air d’une poule de luxe !

SCULPTURE COUTURE

Le style. Mi-new-look, mi-vestale. Ici, c’est la maille qui crée des volumes surprenants (basques, volants, plissés…) et des formes inédites. Un esprit sculptural et sensuel comme un hommage à Alaïa.

Comment le porter. Avec toute une panoplie d’éléments  » jolie madame  » mais modernisés : escarpins, jupes crayon, sacs à main et rouge à lèvres, à la façon de Lisa Fonssagrives, muse et femme d’Irving Penn.

A éviter. Les gros bijoux en strass, les broderies et la fourrure, pour conserver un peu de fraîcheur…

PAR MARTA REPRESA / STYLISME : KANNIKA CHHIT ET CATHERINE PLEECK

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