A même pas 30 ans, la jeune Italienne incarne à merveille la troisième génération de la famille MaxMara. Une adepte de l’élégance discrète, débordante d’énergie, qui préfère manier les chiffres plutôt que les strass et les paillettes.

Lors du dernier défilé Sportmax, elle fraye avec les plus grands journalistes de mode. Son dresscode du jour ? Pas de look extravagant qui témoignerait de sa maîtrise des tendances de la saison, mais un tailleur-pantalon aussi strict que bien coupé, qui la rendrait presque invisible dans la foule dense de fashionistas overdressed.

Dans le QG milanais de MaxMara, où elle court sur ses talons vertigineux de réunions en rendez-vous, Maria Giulia Prezioso Maramotti affiche également ce sens du chic discret, mâtiné à la sauce businesswomen.  » J’aime les pièces classiques qui ont de la prestance « , confie la jeune femme, longs cheveux noirs, yeux sombres, voix chaude, phrasé ultradynamique. A 29 ans, l’Italienne, troisième génération de l’empire MaxMara, incarne parfaitement l’image de la maison fondée en 1951 par son grand-père, Achille Maramotti, et rendue célèbre pour son manteau camel (désormais culte), son tailleur géranium et sa vision de la mode, aussi haut de gamme qu’intemporelle.

A l’instar de la griffe, qui ne communique pas lorsqu’elle fait appel à des légendes de la mode pour collaborer à ses collections – Karl Lagerfeld, Dolce & Gabbana, JC de Castelbajac, Moschino, Proenza Schouler… -, Maria Giulia préfère manier dans l’ombre les chiffres, plutôt que de jouer les jet-setteuses façon Margherita Missoni, autre belle héritière d’un label transalpin.

 » On me demande souvent à quel point c’est glamour de vivre à New York, plaisante l’Italienne, expatriée aux Etats-Unis depuis deux ans. Mais je me lève tous les matins à six heures, pour faire un peu de gym avec mon personal trainer. A 7 h 30, je suis au travail. Et à 21 h 30, dans mon lit ! « , résume celle qui officie comme retail manager de MaxMara, pour le marché nord-américain.

Pas de frustration, toutefois, pour Maria Giulia, qui avoue adorer son travail – un point commun qu’elle partage d’ailleurs avec son grand-père -, et ce même si cela fait près de six ans qu’elle n’a pas dormi plus de dix jours dans le même lit.  » En tant que fille de, les attentes sont démultipliées, il faut davantage faire ses preuves.  » D’autant qu’à la difficulté du business en général, s’ajoute une responsabilité sociale et entrepreneuriale.  » Il y a plus de 5 000 personnes qui travaillent pour notre groupe « , calcule-t-elle.

Une pression qui ne l’empêche pas de se sentir pleinement à sa place, elle qui, toute petite, se rêvait déjà chef d’entreprise, plutôt que danseuse ou infirmière.  » Tous les matins, je regardais émerveillée ma mère partir au travail, avec son tailleur et son attaché-case. Je l’accompagnais parfois au bureau de style, où elle exerçait à l’époque. Comme toutes les jeunes filles, j’avais une passion pour la mode. J’entends parler de MaxMara depuis que je suis née. Travailler pour le groupe était pour moi une évidence.  »

Tout juste diplômée en business et management à l’université Bocconi de Milan, l’Italienne ressent néanmoins le besoin de s’éloigner un temps de ses racines. Une petite phase de rébellion qui se traduit par une expérience de six mois dans une banque d’investissement londonienne, le temps d’être certaine qu’elle veut bel et bien intégrer l’entreprise familiale. Elle débute alors comme vendeuse à Vérone, avant d’intégrer le réseau de boutiques MaxMara, en France.  » Commencer en bas de l’échelle est le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire. Il faut pouvoir acquérir de l’expérience, avant d’évoluer dans une société.  »

Depuis lors, la belle trace sa route, toujours avec fougue et professionnalisme. Qui sait quelle place elle occupera dans dix ans ? Elle s’imagine en tout cas chez MaxMara, entourée de ses cousins, le marché international développé au maximum – sa mission – et, pourquoi pas aussi, avec des enfants,  » ce ne doit pas être incompatible avec une carrière « , juge-t-elle. Et qu’importe si l’adage veut que la première génération crée le business, la deuxième le maintient et la troisième le fait péricliter.  » J’espère être l’exception qui confirmera la règle « , sourit Maria Giulia.

PAR CATHERINE PLEECK

 » En tant que fille de, les attentes sont démultipliées.  »

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