Entre les grandes griffes traditionnelles et les marques fantaisie très accessibles, des labels de montres voient l’heure autrement. Explications.

Le slogan  » Live your passion  » de la marque Frédérique Constant est avant tout la devise de ses fondateurs. A l’aube des années 1990, Aletta Stas travaille dans l’immobilier d’entreprise, et son époux, Peter, est haut responsable d’une multinationale. Tous deux fous d’horlogerie, ils esquissent leurs propres garde-temps en parallèle à leurs occupations professionnelles. Puis ils commissionnent des artisans pour réaliser ces prototypes et finissent par les éditer avec le nom inspiré de l’un de leurs aïeux. Aujourd’hui, leur société genevoise, fondée en 1993, édite quelque 55 000 pièces par an, à des prix allant de 400 à 3 000 euros qui renforcent l’attrait de leurs modèles, à la fois contemporains et de qualité.

Jusqu’à récemment, le secteur de l’horlogerie était scindé en deux mondes, entre lesquels se sont positionnés de nouveaux horlogers, comme Frédérique Constant. D’un côté, il y avait le très haut de gamme et ses maisons ancestrales attachées à des savoir-faire et à un certain conservatisme. Et, de l’autre, les marques pas chères, qui misaient sur les modèles accessibles pour inciter le client à en changer plus souvent.

 » A la fin des années 1990, les collections proposées n’étaient pas drôles. Il n’y avait que du noir, du marine et éventuellement du blanc « , raconte le publicitaire Franck Dubarry, qui, en 1997, lance TechnoMarine.  » J’ai tout misé sur le coup de c£ur et une clientèle qui allait craquer pour un modèle avec un bracelet plastique en couleur, et éventuellement des brillants, pendant ses vacances, et peut-être continuer de le porter à la rentrée.  » A partir de 300 euros, ces montres Techno Marine se vendent depuis comme des petits pains, à raison de 200 000 pièces par an.  » La consommation des montres a évolué en même temps que la montée en puissance des accessoires « , poursuit Dubarry.

Chacun avec un style qui lui est propre, les nouveaux horlogers répondent au désir d’une montre élégante, originale, ou encore inédite. Il y ainsi BRM, marque française créée en 2002 en s’inspirant de l’automobile – cadran comme des jantes, boutons écrous, aiguilles façon mécano – qui plaît uniquement aux fondus de belles mécaniques.  » A défaut d’un passé ou de brevets séculaires, je compense avec une forte identité « , explique quant à lui Richard Mille. Vieux briscard de l’horlogerie, cet autre Français a lancé sa griffe en 2002. Lui mise tout sur l’innovation, les matériaux du xxie siècle et le soin apporté au design, à l’instar de l’Allemand Jorg Hysek, styliste spécialisé qui a créé des modèles pour Rolex, Ebel, Cartier ou encore Tiffany, avant d’éditer des garde-temps à son nom à partir de 1999. Les modèles de ces deux nouveaux horlogers ne sont en revanche pas accessibles. Ils affichent même des prix à partir de quatre zéros, mais croulent néanmoins sous les commandes.

Carnet d’adresses en page 102.

Frédéric Martin-Bernard

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