Pour le Festival de Wallonie, Jean-Louis Colinet, le directeur du Théâtre national, signe la  » mise en espace  » d’un concert qui réunit l’Orchestre royal de chambre de Wallonie et l’orchestre baroque Les Agrémens. Théâtre et musique… Voici son crédo.

Le 29 septembre à 20 heures. Waux-Hall de Nivelles. Tél. : 010 616015.

Ce qui m’a attiré, c’est la proposition qu’on m’a faite de m’intéresser à la  » mise en forme  » de la musique. La plupart du temps, lorsqu’on envisage la rencontre du théâtre et de la musique, on pense au théâtre musical dans ses formes les plus classiques ou au théâtre d’opéra… donc, à des formes qui existent depuis plus de quatre siècles. Dans le cas de ce concert, il s’agit d’explorer une rencontre entre théâtre et musique qui irait au-delà de ces formes traditionnelles. C’est une réflexion qui m’intéresse depuis longtemps, notamment à travers les expériences qu’a pu faire un compositeur comme Maurizio Kagel autour de la théâtralisation de la pratique musicale. Le geste musical est quelque chose de très physique, de très théâtral en lui-même. Lorsque Michel Fourgon (compositeur belge dont une £uvre sera créée au cours de ce concert) m’a parlé de ce programme, j’ai été séduit par la rencontre des genres musicaux qu’il suscite, du baroque au plus contemporain, et par ce projet de théâtralisation qu’on me proposait. Je souhaiterais créer au Théâtre national un espace de recherche qui permettrait d’explorer davantage cette pratique. Lorsque j’étais directeur du Théâtre de la Place, à Liège, j’ai déjà développé quelques expériences de théâtre musical en collaboration avec la Monnaie. Mais j’ai envie de trouver de nouvelles pistes. Par exemple, le spectacle qui sera créé en octobre prochain au Théâtre national par Ingrid von Wantoch Rekowski,  » Le Tango des centaures « , sera une exploration tout à fait singulière du domaine baroque. Tout ceci rejoint un intérêt que je ressens depuis longtemps pour l’évolution des formes musicales : c’est une façon de lire l’histoire de la musique extrêmement intéressante, parce qu’elle met aussi en jeu l’évolution sociale. Cette expérience menée dans le cadre du Festival de Wallonie rejoint toutes ces préoccupations. Ici, c’est la lumière qui accompagnera l’idée du contraste qui sert de fil conducteur à toute la programmation.

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