Les 5 expos à ne pas rater

Forever YOUNG © Corinne Day/ Trunk Archive

Plus que jamais, la mode est la reine des musées, en Belgique et ailleurs. Les incontournables de 2018.

Par Anne-Françoise Moyson

Forever YOUNG

A l’heure du règne flamboyant des Millenials, le Modemuseum Hasselt creuse la veine de la jeunesse, de l’identité et du genre qui agite le monde de la fashion, mais pas seulement. Quand la top belge Hanne Gaby Odiele brise le silence et révèle son intersexualité, quand les créateurs signent des collections  » no gender « , quand les défilés privilégient les mannequins qui floutent les frontières, on prend aisément la mesure que  » quelque chose  » est à l’oeuvre. Sous l’impulsion de la curatrice Eve Demoen, Forever YOUNG se penche sur cet âge tendre et ses déclinaisons, garde-robe comprise, pour mieux décortiquer comment l’enfance, l’adolescence et le désir d’éternelle jeunesse meuvent cette industrie des arts appliqués.

Haute dentelle
Haute dentelle© Chanel, collection Haute Couture Printemps-Eté 15 Chanel, photo K. Lagerfeld

Au Modemuseum Hasselt, du 10 février au 2 septembre prochains. www.modemuseumhasselt.be

Haute dentelle

Le créateur aux cheveux poudrés avait imaginé une jupe avec une belle amplitude qui tomberait au-dessus de la cheville, les dentellières s’étaient exécutées sur leurs métiers Leavers, puis patiemment, elles l’avaient incisée à la main, ainsi l’avait voulu Karl Lagerfeld, dans l’esprit de mademoiselle Chanel. Ce travail d’ajours, de pleins et de vides, inspiré mais affranchi de la dentelle à la main, trônera pendant six mois à Calais. En pointillé, Sylvie Marot, commissaire de Haute dentelle, entend  » tresser un dialogue original entre maisons de dentelle et de mode, dégageant de ces échanges les forces de propositions créatives « . Au sommaire, plus d’une soixantaines de robes issues des récents défilés d’Alberta Ferretti, Balenciaga, Chanel, Dior, Jean Paul Gaultier, Iris Van Herpen ou Valentino, entre autres, et une analyse de cette matière d’exception,  » point de fusion entre le meilleur de la main et le meilleur de la machine « .

DE CALDER À JEFF KOONS: Bijoux d'artistes, la collection idéale de Diane Venet
DE CALDER À JEFF KOONS: Bijoux d’artistes, la collection idéale de Diane Venet© Frank Stella, Bague, 2010, or, édition de 5 par The Gallery Mourmans, Collection Diane Venet Brian Moghadam, New York

A la Cité de la dentelle et de la mode, à Calais, du 9 juin prochain au 6 janvier 2019. www.cite-dentelle.fr

DE CALDER À JEFF KOONS: Bijoux d’artistes, la collection idéale de Diane Venet

Elle a le chic pour vous faire pénétrer dans son monde à elle, riche des bijoux d’artistes qu’elle réunit passionnément depuis plus de trente ans. Car d’Alexander Calder à Jeff Koons, en passant par Max Ernst, Pablo Picasso, Niki de Saint Phalle ou Louise Bourgeois, tous ont travaillé à faire naître des parures d’art singulières. Diane Venet invite donc à une promenade muséale dans sa  » collection idéale  » où ces ornements, qui n’en sont pas tout à fait, ou alors bien plus, entrent en vibration avec des oeuvres plastiques, histoire de  » varier les échelles, les rythmes et d’annuler les hiérarchies « . Un partage amoureux qui se veut  » non exhaustif, subjectif et poétique, dicté par ses coups de coeur « .

Heavenly Bodies : Fashion and the Catholic Imagination
Heavenly Bodies : Fashion and the Catholic Imagination© Evening Dress, Gianni Versace, autumn/winter 1997-98; The Metropolitan Museum of Art, Gift of Donatella Versace, 1999

Au musée des Arts décoratifs, à Paris, du 7 mars au 8 juillet prochains. www.lesartsdecoratifs.fr

Heavenly Bodies : Fashion and the Catholic Imagination

L’Eglise catholique a toujours su comment asseoir sa magnificence. Une robe richement brodée au fil d’or, une tiare, un peu de dentelle et quelques bijoux majestueusement arborés, et voilà le sacré à portée de main.  » La mode et la religion sont entrelacées depuis longtemps, s’inspirant mutuellement, précise Andrew Bolton, curateur en charge du Costume Institute au sein du Metropolitan Museum of Art de New York. Et bien que cette relation ait été complexe et parfois controversée, elle a produit quelques-unes des créations les plus inventives et les plus innovantes de l’histoire du vêtement.  » Fort d’un tel constat, le musée met en lumière les liens qui unissent les deux à travers l’exposition de trésors issus de la Chapelle Sixtine, d’habits papaux et de silhouettes hautement influencées par le vestiaire catholique et signées Azzedine Alaïa, Madame Grès, Raf Simons, Gianni Versace (photo) ou Vivienne Westwood, notamment. Nul ne pourra plus nier que le décorum liturgique fait son petit effet.

Margiela/Galliera
Margiela/Galliera© Martin Margiela, veste plate sans manches, Printemps-été 1998. Françoise Cochennec / Galliera / Roger-Viollet

Au MET, à New York, du 10 mai au 8 octobre prochains. www.metmuseum.org

Margiela/Galliera

Du printemps-été 1989 au printemps-été 2009, Martin Margiela élabora un vestiaire – et un langage assorti -,  » qui questionna aussi bien les structures du vêtement que les systèmes de la mode « . En vingt ans, le créateur belge formé à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers bouleversera les codes ancestraux en vigueur. L’esthétique et la construction de tout habit s’en trouvèrent chahutés. A travers plus de cent silhouettes, vidéos de défilés, archives et installations, Margiela/Galliera pose un autre regard sur l’homme qui signait ses collections d’une griffe blanche, vierge de toute marque.

Au Palais Galliera, à Paris, du 3 mars au 15 juillet prochains. www.palaisgalliera.paris.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content