La douceur de Claire Castillon tranche avec la noirceur de ses livres. Dans  » On n’empêche pas un petit cour d’aimer « , son tout nouveau recueil de nouvelles, elle dissèque les relations homme-femme. Mais elle, l’écrivaine à sensations, comment se perçoit-elle ?

Pour vous, le bonheur c’est…

* L’état dans lequel je suis quand je suis exactement moi. Même si c’est dans le malheur, car ça sert toujours à l’écriture. Je suis assez heureuse parce que je me sens libre.

Qu’aimez-vous inconditionnellement ?

* Une maison de campagne près de Marseille. J’adore aller dans ce lieu apaisant, où je suis loin de la cohue et du bruit parisiens. Ce dépouillement et cette solitude sont nécessaires à mon écriture.

Quel auteur faut-il avoir lu pour être branché dans une réception mondaine ?

* Je ne suis pas du tout branchée mondanités. Ça m’amuserait de lancer quelqu’un dont on n’a jamais entendu parler, afin de créer l’événement (rires).

Qui vous fait vibrer ?

* Mon meilleur ami, l’écrivain Bernard Desportes. Quand on parle de nos livres, on partage quelque chose de fort.

Quel était votre rêve d’enfant ?

* Vous allez rire, mais je me voyais danseuse étoile et mère de six enfants, avec un mari alcoolique. C’est comme si le merveilleux allait de pair avec une certaine horreur quotidienne.

Et votre rêve d’adulte ?

* Rester comme je suis. Je ne pouvais rêver mieux que d’écrire des livres. De plus, j’ai la chance folle d’aimer un homme qui supporte à la fois la femme et l’écrivain

Votre styliste préféré(e) ?

* Vanessa Steward chez Azzaro. Elle fait des choses ravissantes. Même un pt’it pull dégage quelque chose de doucement sexy. C’est ça mon style.

Le compliment qui vous fait chavirer…

* Un jour un photographe m’a cité Antonin Artaud :  » Quand je lève les yeux vers vous, on dirait que le monde tremble.  »

Le monde est-il désenchanté ou enchanteur ?

* Je ne vis pas dans le monde, mais dans mon bocal. Mon regard étant dans mes livres, mon monde est enchanté. Même si je suis sensible à ce qui m’entoure, je ne suis pas un écrivain engagé.

Vous êtes élue présidente de la République,

vous décidez…

* D’éteindre tous les réverbères la nuit, afin de pouvoir voir les étoiles.

Que symbolise pour vous la Belgique ?

* Je n’y suis allée que deux fois en promo, mais il en émane quelque chose d’agréable et de tranquille. Et puis, j’adore les journalistes belges, car ils lisent les livres avant une interview.

A quand remonte votre dernier fou rire ?

* Je ris beaucoup. Une lecture du monde, au premier degré, serait triste. Mais on ne peut pas rire sur tout : je suis intolérante quant aux blagues sur les malades, les pauvres et les vieux.

De quoi avez-vous peur ?

* De rien.

 » On n’empêche pas un petit coeur d’aimer « ,

par Claire Castillon, Fayard, 157 pages.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content