Trop souvent négligées dans les jardins contemporains, les fougères séduisent de plus en plus d’amateurs de belles plantes. Découvrez leurs foisonnantes variétés.

De toutes les espèces végétales, celle des fougères est certainement l’une des plus vastes. La littérature spécialisée avance le nombre de dix mille variétés réparties en une quarantaine de familles aux quatre coins de la planète. Et cette profusion n’est pourtant que le pâle reflet de l’apogée de leur règne. En effet, pendant l’ère géologique du carbonifère elles étaient présentes à peu près partout dans le monde. Le climat chaud et humide qui régnait alors leur assurait des conditions de vie optimales. Une atmosphère qui constitue aujourd’hui encore leur milieu de prédilection.

Cela ne signifie pas pour autant que les fougères soient absentes des zones tempérées. Certaines espèces comme la fougère royale (Osmunda regalis), la scolopendre (Asplenium scolopendrium), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), la fougère mâle (Dryopteris filix-mas), la matteucie (Matteucia struthiopteris) ou encore le Blechnum en épi (Blechnum spicant) poussent sous nos latitudes. D’autres variétés originaires d’Amérique du Nord, du Japon ou de l’est de l’Europe se sont adaptées à notre climat et – facteur essentiel pour assurer leur pérennité – résistent à nos hivers.

Dans la nature, les fougères se développent principalement dans les sous-bois de feuillus et cohabitent avec d’autres arbustes et plantes vivaces. On peut créer une ambiance similaire dans son jardin en agrémentant de fougères un parterre ombragé contenant des Hosta, par exemple. Le contraste des feuillages sera du plus bel effet. En outre, nombre de variétés de fougères présentent l’avantage de conserver leurs feuilles tout au long de l’hiver. Il suffit simplement de penser à les protéger des vents froids.

Comme d’autres plantes vivaces, les fougères ont leur saison de prédilection. Lorsque vient le printemps, les nouvelles feuilles sont enroulées d’une manière tout à fait typique. La Dryopteris sieboldii constitue certainement le plus bel exemple de cette caractéristique particulière aux fougères. Les Québécois, qui adorent les métaphores, appellent très justement ces jeunes pousses  » tête de violon « . Certaines variétés, comestibles, sont très prisées et font l’objet d’un commerce de luxe, à l’image de nos jets de houblon.

C’est aussi au printemps que le feuillage des fougères arbore les teintes les plus spectaculaires. Malheureusement, la lumière et le temps qui passe détruisent ses pigments colorés en favorisant le développement de la chlorophylle.

Mais, avant cet affadissement, les fougères sont tout simplement superbes. Pour s’en persuader, il suffit d’admirer Dryopteris erythrosa et Athyrium otophorum  » Okanum « , par exemple, avec leur jeune feuillage très délicatement découpé à nervures rougeâtres. Plus discrète, Dryopteris wallichiana arbore de fines nervures noires. Les feuilles fertiles d’Osmunda cinnamomea (l’osmonde cannelle) sont, comme leur nom l’indique, de couleur cannelle. Athyrium niponicum  » Pictum  » possède un des feuillages les plus décoratifs qui soient. Il mêle subtilement le vert de gris, le gris, le blanc et le pourpre pour apporter une petite touche d’exotisme dans des rocailles, par exemple.

Lorsqu’on apprécie les fougères à leur juste valeur décorative, il n’est pas difficile de leur réserver un petit coin de jardin ombragé. On peut, par exemple, les planter au pied d’un hêtre ou d’un chêne, là où l’herbe refuse de pousser. Ou, pourquoi pas, près d’une haie… Bien sûr, on n’oubliera pas d’en planter quelques-unes dans un vieux mur légèrement humide. Les fougères y poussent spontanément parce que le ciment des joints contient une bonne dose de calcaire !

Pour plus d’informations:pépinières du Fourneau de Vaulx, à 5646 Stave. Tél.: 071-72 97 54.

Texte et photos: Jean-Pierre Gabriel

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content