Barbara Witkowska Journaliste

Unies dans l’amour des plaisirs culinaires, Jeanna Criscitiello, Pascale Gigon et Line Couvreur composent des plats succulents à déguster autour de leur table d’hôte ou au bureau. Rencontre trois services.

Mercredi, fin de journée. C’est le jour des  » paniers gourmands « . Sur les trois tables d’hôte s’alignent une bonne vingtaine de caissons remplis de légumes et fruits de saison, de fromages, de charcuteries, de beurre et de yaourts. Les Filles s’affairent et accueillent avec le sourire les amateurs de bons produits qui viennent chercher leur commande. Jeanna s’octroie une pause-café pour nous raconter la success story du trio.

Chanteuse américaine, Jeanna tombe amoureuse d’un Belge et débarque à Bruxelles au début des années 90. Un ami lui présente Marc Moulin. La rencontre se conclut par un premier CD. Suivent d’autres collaborations puis, quelques années plus tard, un autre projet, toujours avec Marc Moulin. Sa disparition prématurée y met, hélas, un terme. Pour la mère de trois enfants vient le temps des questions.  » Line et Pascale sont des voisines, nous habitons tous au Chapeau 62, une copropriété de 11 lofts et de bureaux, dont l’agence de design et de communication de mon mari. Un jour, il a demandé à Line de préparer des lunchs pour son équipe. Je me suis proposée comme assistante car je voulais apprendre à cuisiner. « 

Line, Bruxelloise, c’est une pro. Autodidacte à 100 %, elle a longtemps exercé ses talents dans son restaurant Un peu beaucoup. Après la naissance de ses deux enfants, elle a troqué son enseigne contre des cours de cuisine, donnés chez elle. La proposition de Jeanna et de son mari lui a plu. Du coup, Pascale, l’autre voisine, décide de rejoindre l’équipe.

Née en Suisse romande, Pascale voulait partir, à 18 ans, à San Francisco, et devenir danseuse de jazz. Comme Jeanna, elle tombe amoureuse d’un Belge et s’installe en Belgique, le pays de la danse contemporaine.  » Ma motivation m’a permis de me faire engager très vite. J’ai dansé avec Thomas Hauert, Michèle Anne De Mey, Olga de Soto, Anne Teresa De Keersmaeker et Michèle Noiret. Après vingt-cinq ans de carrière, j’ai pris ma retraite et l’idée de cuisiner avec Line m’a amusée. « 

Très vite, le passe-temps devient une affaire sérieuse. Et si on faisait des tables d’hôte ? Une usine de robinets, faisant partie de l’îlot Chapeau 62 est justement libre, en attente d’une réaffectation. Les architectes Lhoas & Lhoas, voisins, donnent un coup de main pour le réaménagement. L’espace,  » long comme une frite  » se prête pour l’installation d’une cuisine high-tech et de trois tables d’hôte, alignées à la queue leu leu. Le décor est simple et sympa, conçu à l’ancienne,  » comme à la maison « . Sur les étagères voisinent des piles de vaisselle et des verres dépareillés.

Dès l’ouverture, en février dernier, du beau monde se bouscule à midi : les anciens clients de Line, les amis et tous les curieux à l’affût des bonnes adresses. Line, la  » chef-coq « , concocte des recettes savoureuses et généreuses avec des produits de saison. À midi, les trois entrées, au choix, sont posées sur les tables. Le plat, un seul, est présenté dans des cocottes, on se sert soi-même. Pour rentabiliser le business, Les Filles livrent aussi des entreprises et proposent des cours de cuisine et des paniers gourmands.

Alors, une histoire qui ressemble à un conte de fées ? Presque. Trois nanas dans une cuisine, ça produit quand même des étincelles.  » Nous avons des personnalités très différentes, confie Pascale. Nous avons fait appel aux services d’un coach. Les séances à quatre nous apprennent à travailler ensemble, à connaître les attentes des autres, à communiquer. Car chacune de nous a un rêve et un objectif par rapport au projet commun.  » Ce projet est de grandir et de franchiser l’idée. Avec le coach, c’est bien parti !

Carnet d’adresses en page 104.

BARBARA WITKOWSKA

Chacune de nous a un rêve et un objectif par rapport au projet commun.

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