Le Printemps et les Galeries Lafayette comptent parmi les principaux attraits touristiques de Paris, surtout en fin d’année. Aussi les deux colosses de la distribution rivalisent-ils d’ingéniosité pour présenter les illuminations les plus remarquées. Cette fois, Le Printemps s’est associé à Burberry et a inauguré ses vitrines le 6 novembre, en présence des tops Kate Moss et Cara Delevingne ; alors que de l’autre côté de la rue le lancement de la saison festive avait eu lieu la veille sous l’égide de la mannequin et actrice Jerry Hall… mais sans griffe partenaire.  » Nous estimons qu’aujourd’hui, il est plus important de mettre en exergue le magasin proprement dit, justifie Frédéric Lourau, responsable de l’identité visuelle de cette chaîne qui compte soixante adresses. En fin de compte, les Galeries Lafayette représentent une marque, tout comme Chanel ou Louis Vuitton.  »

Ce paradis des fashionistas n’en n’offre pas pour autant un show moins grandiose, avec une mise en scène placée sous le signe des monstres et un sapin de vingt-cinq mètres de hauteur… fixé la tête en bas !  » En général, nous nous mettons à réfléchir un an à l’avance, explique Frédéric Lourau. Nous avons trouvé le concept 2014 lors d’un défilé à Milan. Le résultat : des êtres étranges et drôles, affublés d’un chapeau, parfois de trois yeux, dans un univers qui rappelle l’opéra avec ses lourds rideaux rouges. On est dans l’excès, tout en restant subtil.  » Dès le départ, un mood board et une palette de couleurs ad hoc sont réalisés. Puis, un script est rédigé.  » Nous nous demandons quelle histoire nous voulons raconter. Nous construisons alors des modèles en trois dimensions et nous passons en revue les collections de mode que nous pouvons intégrer dans nos saynètes, raconte le responsable de ce temple du luxe, qui est aidé de quinze personnes dans cette tâche. Nous présentons traditionnellement nos plans à la direction le 5 février. Si elle marque son accord, nous lançons la production. Nous cherchons alors des fournisseurs, demandons des devis… Le duvet des monstres provient par exemple des Pays-Bas. Nous visitons aussi des salons professionnels pour le matériel. Nous devons nous occuper de soixante implantations, cela représente beaucoup de travail.  »

L’accent est toutefois mis sur Paris. Là-bas, l’installation commence trois semaines avant le lancement, en général la nuit.  » C’est toujours une expérience particulière ; on sent à ce moment-là que le lieu est une véritable machine. Ce n’est que lorsque tout est bien en place que l’on voit si cela fonctionne. On rit beaucoup. C’est du boulot, mais on y prend aussi du plaisir « , constate Frédéric Loureau. Et de conclure :  » En fin de compte, nous sommes des commerçants. On pourrait nous comparer à des marchands ambulants qui s’efforcent de rendre leurs pommes les plus appétissantes possibles.  »

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