La dernière trouvaille des lignes de soins et de make-up les plus luxueuses ? Les pierres précieuses, mine de bienfaits

pour notre peau.

Une tendance qui ne laisse pas de marbre.

En cosmétique, les grands noms du luxe ont compris depuis longtemps que, pour continuer à séduire, il faut surprendre sans cesse. Aussi les labels les plus glam’ n’ont-ils d’autre objectif que de poursuivre toujours plus loin dans l’innovation. Et, à force de creuser, il se pourrait bien qu’ils aient découvert un précieux filon : celui des gemmes, dernière tendance en matière de beauté. Après l’or, dont les propriétés antivieillissement sont exploitées dans une série de crèmes et sérums lancés par La Prairie (Radiance Or Pur), Helena Rubinstein (Gold Future) ou Stendhal (Pure Luxe), ce sont donc les pierres précieuses qui nous garantissent aujourd’hui un éclat 24 carats. Mais, cette fois-ci, on ne vise plus seulement l’effet d’optique – le fameux  » soft focus  » – que peuvent apporter nacres et micas en reflétant la lumière, avec pour résultat une impression de teint lissé et de diminution des rides. C’est sur les propriétés biologiques des pierres précieuses et semi- précieuses que misent aujourd’hui les labos des grandes marques de soins. De récentes découvertes dans le domaine de la chimie permettent en effet d’extraire les minéraux dont elles regorgent.

 » Deux procédés ont été mis au point pour tirer avantage des propriétés des gemmes, explique Chrystelle Lannoy, qui a lancé en novembre dernier Gemology, une gamme de soins entièrement axée sur les pierres précieuses déjà distribuée sur les marchés français, russe, ukrainien, chinois et américain (en Belgique, on peut acheter les produits via le Net sur le site : www.gemolgy.fr). Le premier, dit de micronisation, consiste à broyer très finement les pierres pour ensuite les intégrer à une crème. Au contact de la peau, les particules vont stimuler la microcirculation, d’où une meilleure oxygénation qui permet de mieux tirer avantage des qualités du produit. L’autre technique, élaborée plus récemment, consiste à extraire, sous forme liquide, les principes biologiques des oligoéléments contenus dans les gemmes, qui vont alors pénétrer directement dans les cellules.  »

C’est pas du toc

Diamant, jade, lapis-lazuli, tourmaline, saphir, jaspe rouge… Au total, seize pierres interviennent dans les produits de la toute jeune gamme. Au même titre, la malachite, antioxydante, se retrouve dans la nouvelle Brume Hydratante Renewel Defense de M.A. C, dans la ligne Hydra-Global de Sisley et dans la gamme Vitalité Minérale de Payot, qui comprend aussi de la smithsonite, stimulante et raffermissante, et de la rhodochrosite, relaxante et calmante. Des vertus qui sont en réalité inhérentes aux minéraux qui entrent dans la composition de ces pierres : le zinc, qu’on retrouve dans la smithsonite, est un séborégulateur efficace ; le cuivre, présent dans la malachite, équilibre, détoxifie et lutte contre les radicaux libres ; le manganèse dont est chargée la rhodochrosite a une action calmante et anti-UVA ; le fer, dont sont riches le rubis et le saphir, intervient dans la synthèse du collagène…

 » Sans oublier que toutes les pierres sont riches en sodium et en potassium, enchaîne le professeur Lucien Aubert, directeur des laboratoires de recherche chez Biotherm. Or, toutes nos cellules fonctionnent selon un principe d’échange entre ces deux éléments. Les autres minéraux sont également indispensables, et chacun joue un rôle particulier en tant que catalyseur de réactions chimiques permettant la vie. A titre d’exemple, le magnésium active plus de trois cents enzymes ! Et on sait que notre corps n’est pas à même de synthétiser ces éléments, qui doivent donc provenir d’un apport extérieur. Chez Biotherm, on préfère puiser les minéraux incorporés à nos produits dans l’eau ou, plus récemment avec AquaSource, dans le sel de l’Himalaya, qui en contient pas moins de septante. C’est une question de cohérence par rapport à la marque : Biotherm a une orientation  » nature « , d’autres labels préféreront sans doute jouer sur la connotation glamour des pierres précieuses.  »

De l’Egypte à Pantelleria

Recourir à ces pierres, dont les bienfaits ne sont finalement autres que ceux des minéraux et oligo- éléments qu’elles contiennent, relèverait-il du pur snobisme ?  » Les gemmes sont effectivement une source de minéraux parmi d’autres, concède volontiers Chrystelle Lannoy. En créant Gemology, j’ai voulu offrir aux femmes un concentré de joaillerie et de beauté, une gamme qui mise clairement sur le luxe, mais avec une vraie base scientifique. Et il ne faudrait pas oublier non plus que chaque pierre a des vertus propres, liées à sa composition complexe, dans laquelle interviennent plusieurs oligoéléments agissant en synergie.  » Quant à la manière dont ces substances sont assimilées par la peau, elle est identique quelle que soit leur provenance.

 » Les oligo-minéraux sont chargés positivement, et la peau est chargée négativement, reprend le professeur Lucien Aubert. Ils pénètrent donc directement au c£ur des cellules, au contraire d’autres éléments comme les polymères, qui restent en surface.  » Le scientifique ajoute au passage que les médecines anciennes avaient déjà saisi l’utilité des minéraux, puisqu’ils étaient déjà prescrits en médecine ayurvédique, dans l’Inde ancienne, ainsi qu’aux cours impériales chinoise et japonaise. Des arguments sur lesquels surfe bien évidemment la tendance  » gémologie  » : le communiqué de presse de Pure Beauty, la ligne de make-up que vient de lancer la Rituals, rappelle que les pierres précieuses étaient déjà exploitées en maquillage dans l’Egypte ancienne, et qu’  » il y a plus de 1 000 ans, l’élite de la société chinoise les utilisait quotidiennement comme produits de soins « .

Alors que, côté make-up, c’est sur la richesse en mica, en dioxyde de titane ou en oxyde de zinc des pierres précieuses ou semi-précieuses que se basaient jusqu’à présent plusieurs gammes pointues, Pure Beauty va un pas plus loin : tous les produits que décline la marque combinent des extraits de soie à quatre pierres mythiques. Le rubis entre ainsi dans la composition des rouges et crayons à lèvres, des gloss et des vernis. Le saphir intervient dans la fabrication des ombres à paupières, mascaras et crayons pour les yeux. Quant à la tourmaline et à l’améthyste, on les retrouve dans les formules des fonds de teints et des poudres.

Penelope Cruz, Angelina Jolie, Sarah Jessica Parker, Paris Hilton, Sandra Bullock et Reese Witherspoon ont déjà succombé à ces petits bijoux de cosméto. Et le filon est loin d’être épuisé. Pour la rentrée, on nous annonce déjà la sortie d’une gamme antiâge à base d’ambre chez Guerlain et de la très attendue Crema Nera de Giorgio Armani, qui fera entrer dans sa composition de l’obsidienne en provenance de Pantelleria, l’île mythique qu’affectionne le non moins mythique couturier italien. Si les diamants sont éternels, les pierres précieuses n’ont sans doute pas fini de nous faire rayonner…

Delphine Kindermans

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