Accompagné de son ami, le chef Laurent Audiot, l’acteur croque la vie A pleines dents et part à la rencontre de petits producteurs talentueux, dans toute l’Europe et même au-delà. Récits rabelaisiens dans un livre paru aux éditions Michel Lafon et proposant en prime une trentaine de plats mitonnés.

« Je suis Gérard Depardieu. Je suis citoyen du monde et je suis vivant. J’aime manger, rire et m’émouvoir.  » C’est en ces termes que l’ogre au coeur tendre entame chacun des épisodes de son émission A pleines dents, dont la deuxième saison était diffusée ce mois d’octobre sur Arte, et dont il tire un beau livre (*). Nul n’ignore l’amour que ce bon vivant voue à la bonne chère, celle qui sent l’authenticité et qui se vit, entre potes, autour d’une table conviviale… et souvent arrosée. Il le concède d’ailleurs avec verve dans l’ouvrage :  » Je ne suis pas Gandhi. Je crois que je ne pourrais pas manger comme lui, chaque jour : 90 grammes de blé, 90 grammes de verdure pilée, 90 grammes d’amandes, 6 citrons, 60 grammes de miel… Il m’arrive de manger un peu plus.  » Quand il s’agit de plaisirs de la bouche, celui qui incarna en 2000 François Vatel, traiteur chargé durant trois jours de sustenter la cour de Louis xiv – un rôle prédestiné -, ne se contente toutefois pas de palabrer, il mène aussi rondement ses affaires. Propriétaire de vignobles, il a également acquis divers établissements, dont La Fontaine Gaillon, un restaurant parisien qu’il acheta au début des années 2000 pour y placer son compagnon de route, le chef Laurent Audiot.  » Je l’ai rencontré il y a vingt ans, raconte le comédien. Nous sommes devenus amis et, depuis, nous partageons nos découvertes culinaires. La simplicité des produits, le contact humain et les territoires à explorer nous émerveillent.  » Pour ces raisons, l’acteur a décidé de cosigner son programme télé, et l’ouvrage qui en découle, avec ce complice épicurien. Ensemble, ils ont sillonné diverses régions, dans et hors de France, pour dénicher des producteurs méritants : des champignons de Paris, cultivés depuis trois générations par la famille Spinelli, aux pigeons de Fès, élevés par Mohamed Benallal entre le souk et la médina, en passant par le cidre de Kerveguen d’Eric Baron en Bretagne, ou les haricots crochets du Catalan Raùl Molist… Le tandem communique sa passion au fil des pages, à coups d’anecdotes et d’infos sur ces ingrédients qu’ils mettent ensuite en musique dans une série de préparations.

Une aventure culinaire de taille, mais qui n’occulte pas la carrière cinéma de ce géant au nez cyranesque qui, à une époque, faisait chavirer les coeurs avec sa belle gueule dans Les Valseuses. Toujours là où on ne l’attend pas, il incarne cette année un maçon qui se lie d’amitié avec un rappeur, le temps d’un Tour de France, en salle le 14 décembre prochain, et rien moins que Staline, dans un film de Fanny Ardant qui sortira en 2017… De quoi prouver à ceux qui le trouvent trop boute-en-train, trop imbibé, trop téméraire, trop tout, qu’il reste un colosse du septième art… ayant peut-être percé un secret, celui du bonheur. Et d’asséner en conclusion :  » Le luxe, c’est l’intelligence du savoir-vivre. Ce n’est certainement pas Vuitton.  »

(*) A pleines dents !, par Gérard Depardieu et Laurent Audiot, éditions Michel Lafon, 192 pages. Sortie le 10 novembre prochain.

PAR FANNY BOUVRY

 » Le luxe, c’est l’intelligence du savoir-vivre.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content