Par affinités, Codefrisko, aka Audrey Schayes et Thomas Wyngaard, soutient les jeunes créateurs de La Cambre mode(s). Avec award à la clé. Une identité visuelle, ce n’est pas rien.

Ils vivent au pays des glyphes, des logos, des affiches, des sites Web, des cartes de visite, des illustrations, des invitations, des packagings, des livres et des leaflets. C’est peu de dire qu’ils connaissent sur le bout des doigts le langage graphique. Leur métier : bâtir l’identité visuelle des Tartes de Françoise, de Senteurs d’ailleurs, de Sandrina Fasoli, d’Emmanuelle Lebas, du Young Belgian Art Prize ou de la Galerie Rodolphe Janssen. A la tête de ce studio de design graphique et de direction artistique nommé Codefrisko, un binôme parfait, Audrey Schayes et Thomas Wyngaard. Il serait plutôt Code, et elle, Frisko. Rapport, pour le premier, au nom du magazine gratuit et curatorial qu’il avait fondé en 2005 avec une bande d’amis tous passionnés d’art contemporain et qu’ils destinaient à la promotion des artistes émergents en arts plastiques, l’aventure durera quatre ans, avec lettres de noblesse, puis faute de temps, sera rebaptisée Code2.0, confiée à deux Parisiens, mise en page par Codefrisko et publiée à l’occasion de la FIAC et d’Art Brussels, beau timing. Rapport, pour la deuxième, au  » Frisco chocolat glacé  » de son enfance et au label de son studio de graphisme qu’elle avait fondé fin 2005. Ils s’étaient déjà croisés à La Cambre,  » vaguement « , lors de l’examen d’entrée, elle avait choisi le graphisme, lui la sérigraphie, ils se retrouvèrent en 2006, pour le meilleur et le meilleur.

Dans leur bureau, rue du Mail, à Bruxelles, les murs sont blancs, la table noire, striée de blanc, la grande étagère, dessinée par Thomas, et les réalisations maison, glissées dans un tourniquet à cartes postales, du moins, celles qui en ont le format. Il n’y a pas photo, ce n’est pas le cliché du bureau de design épuré, cela ressemble à un appartement, le leur, on s’y croit. C’est donc ici qu’ils brainstorment, la seule manière de bâtir correctement un projet, aucun ne quitte la pièce sans être validé par l’une, par l’autre, après partage équitable des tâches. Ils ont eu l’intelligence très vite, en 2008, de suivre des cours à la Solvay Brussels School, en  » création et croissance d’entreprises « . Histoire de comprendre le langage de ceux à qui ils s’adressent, c’est malin, et de décortiquer les enjeux stratégiques et les business plans. Ils en maîtrisent désormais le jargon et, en choeur, assurent que cela leur a permis  » d’objectiver la création « , d' » être au-delà du j’aime/j’aime pas « , de  » faire des choses qui ont du sens « .

Leur spécialité ? La culture et le lifestyle, qu’ils préfèrent traduire en français par l’art de vivre, version haut de gamme,  » avec une éthique « , dit-elle ;  » notre intégrité est dans l’hygiène de travail et le dialogue « , précise-t-il. Le duo marche aussi au partage de la créativité, le prix qu’ils ont créé en 2012 avec l’agence de relations publiques Pure est de cet ordre-là, le genre de défi qui les  » excite « . Cet award donne un vrai coup de pouce à un jeune étudiant de la Cambre mode(s), en quatrième année, histoire de l’accompagner durant un an dans la recherche graphique de son image, logo et site compris. En juin dernier, c’est Louis Gabriel Nouchi qui le remportait, en 2012, Emmanuelle Lebas – on la verra défiler au Weekend Fashion Award le 14 octobre prochain.

Vous l’avez deviné, ils ne sont pas du style à vous dessiner un logo en moins de deux. Quoique. Pas plus tard qu’en juillet dernier, ils n’ont pas eu le choix, faute de temps, ils ont dû brainstormer express pour inventer le verre de bière du couronnement du roi des Belges, avec drapeau noir-jaune-rouge sur le cul, bord doré couronné et gradations de circonstances, Full Phil, Half Phil et Re Phil. Ceci n’est pas un code.

PAR ANNE-FRANÇOISE MOYSON

Un vrai coup de pouce à un jeune étudiant de La Cambre mode(s).

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