Aujourd’hui, n’importe qui peut lancer son business virtuel sur le Net sans le moindre cent en poche. L’American Dream pour toute la planète.

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur La Première (RTBF radio).

Avant, c’était plus compliqué. Beaucoup plus compliqué. Pour réussir dans les affaires, il fallait non seulement avoir un sacré sens de l’initiative, mais surtout disposer d’un peu d’argent, d’un peu d’espace et de certains moyens techniques pour lancer son propre business. Aujourd’hui, c’est fini. Il ne faut presque pas d’argent, encore moins d’espace et plus du tout de machines. Sauf peut-être un ordinateur bas de gamme et une connexion Internet que l’on peut de toute façon trouver dans n’importe quel cybercafé. Bref, des cacahuètes. C’est la rançon des nouvelles technologies placées sous le joug du dieu Internet : désormais, n’importe qui peut devenir un mini-entrepreneur avec trois fois rien. Dubitatif ? Une exemple : sur www.cafepress.com, vous créez et vendez vos gadgets dans votre propre boutique virtuelle pour pas un cent. Il suffit de dessiner une fleur, un Martien ou un chien, d’imaginer un slogan, une devise ou une phrase-choc et, hop, la machine est lancée ! En deux clics de souris, vous pouvez mettre en vente vos tee-shirts, posters, tasses et autocollants sur ce site d’e-commerce. Et tout cela, je le répète, gratuitement. Bien sûr, les concepteurs de cette plate-forme dédiée aux cyber-entrepreneurs prennent une commission sur chaque article vendu, mais l’initiative commerciale n’exige, à la base, aucun investissement. Facile, pratique, rassurant. Et ça marche ? En tout cas, le site prétend accueillir 14 000 nouveaux articles chaque jour dans ses vitrines virtuelles et affirme que certains de  » ses  » vendeurs gagnent jusqu’à 80 000 euros par an. Evidemment, ça fait rêver car ce site américain est ouvert aux internautes du monde entier. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le cas n’est pas isolé. Car sur le très connu www.ebay.com, certains particuliers ont carrément fait de ce site leur principale source de revenus. Pour les rares non-initiés, cette adresse est le point de rendez-vous de la plus grande communauté mondiale d’acheteurs et de vendeurs sur le Net. Bref, une place de marché on line où l’on trouve vraiment tout et n’importe quoi : de la yourte mongole à la voiture de collection, en passant par des vêtements, des bijoux, du matériel scolaire et même des tapis en poil de chameau. Surfant sur les modes et la spéculation d’objets rares, certains internautes ont donc réussi à faire d’eBay leur principal lieu de  » travail « . Ils reniflent le marché, dénichent la figurine introuvable ou le chandelier d’exception et le mettent ensuite aux enchères sur le Net. Selon une enquête réalisée par ACNielsen International Research en juillet 2005 pour le compte d’eBay, on évalue aujourd’hui à 724 000 le nombre d’Américains qui font de cette activité ludico-commerciale leur principale ou deuxième source de revenus. Au-delà de la performance, c’est donc tout le rapport à l’entreprise qui est ici bouleversé. Désormais, pour travailler et/ou réussir, plus besoin de s’encombrer d’une infrastructure lourde et encombrante, ni même d’une petite boutique pour laquelle il faut payer un loyer. Le virtuel suffit (du moins sur www.cafepress.com), doublé d’un certain sens de la débrouille lorsque les objets mis en vente sont d’emblée bien réels. Bienvenue dans une nouvelle logique de marché où l’âge et les compétences ne sont plus vraiment un obstacle. Bienvenue au royaume des mini-entrepreneurs.

Frédéric Brébant

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