Un magnolia en fleurs est une merveille. Quand ils sont 790, c’est un véritable enchantement. Offrez-vous ce spectacle féerique au fil d’une balade printanière dans l’arboretum de Philippe de Spoelberch, à Wespelaar.

Carnet d’adresses en page 77.

Planter un magnolia est toujours un grand événement dans le jardin. Si aucun  » incident  » climatique û essentiellement un mauvais coup de gel û ne vient perturber sa floraison, celle-ci peut s’avérer féerique. Les magnolias nous sont d’abord arrivés d’Amérique via l’Angleterre. Le premier, Magnolia virginiana, fut amené par bateau vers 1700. Magnolia grandiflora, spectaculaire par son feuillage brillant et persistant, fut importé peu avant 1730. Mais la grande vague des magnolias nous vient d’Asie, de Chine et du Japon, notamment, où ils poussent dans les forêts naturelles comme chênes ou aulnes chez nous. C’est pourtant en Inde que fut découvert en 1850 le plus époustouflant des magnolias. Frank Kingdon Ward, le chasseur de plantes qui le repéra dans le Sikkim, le décrit comme une  » flotte de nénuphars roses au mouillage dans une mer de verdure « .

C’est ce sentiment d’abondance extrême qui se dégage lorsqu’on visite au printemps l’importante collection de magnolias rassemblée par Philippe de Spoelberch dans son arboretum de Wespelaar, dans le Brabant flamand. Considéré comme un des plus grands spécialistes de ce genre botanique au monde, notre compatriote a en effet acquis une expérience unique, justifiée par un travail de prospection systématique.  » En une vingtaine d’années, nous avons planté 1 100 magnolias, confie-t-il. Nous avons perdu, pour diverses raisons, 310 spécimens. Il nous reste aujourd’hui 790 arbres appartenant à trois centaines d’espèces et cultivars différents.  »

Une promenade au milieu de ceux-ci permet d’apprécier la variété des couleurs, de formes des fleurs et de taille des arbres. A l’âge adulte, un magnolia peut atteindre quelques mètres à peine (3 m, soit la taille d’un arbuste, pour Magnolia liliiflora) ou se développer, comme Magnolia grandiflora, jusqu’à 20 à 30 mètres de hauteur. Cette majesté a cependant un revers. En effet, plus un magnolia est de grande taille, plus il met de temps avant d’atteindre l’âge  » adulte  » qui lui permet de fleurir. On compte ainsi jusqu’à dix ans d’attente pour certaines espèces.

Des visites de l’arboretum de Philippe de Spoelberch sont organisées pour des groupes sur la base d’une demande écrite. Elles sont également possibles individuellement, lors de journées  » portes ouvertes « , pour les membres de l’association  » Jardins Ouverts « , comme ces dimanches 3 et 24 avril. La balade est à conseiller car elle permet aux amoureux des magnolias d’apprécier la richesse des espèces, d’affiner leur choix et de faire, ensuite, des achats judicieux en pépinière. Dans  » Arbres et arbustes pour parcs et jardins  » (La Maison Rustique), Jelena de Belder et Xavier Misonne épinglent leurs cinq meilleurs choix : M. x soulangiana  » Brozzonii « , M. cylindrica, M. x loebneri  » Leonard Mesel « , M. sprengeri et M.  » Wada’s Memory « . Vous les trouverez, ainsi que bien d’autres encore, chez deux spécialistes : Benoît Choteau à Binche et Damien Devos à Anzegem.

L’automne et l’hiver sont considérés comme le moment idéal pour planter des arbres et des arbustes (et toutes les plantes non annuelles qui vivent dans la terre). Pour les magnolias qui sont, la plupart du temps, proposés en pots, la seconde moitié du printemps est tout aussi recommandée, pour éviter au maximum les fortes gelées. De manière générale, vous aurez la meilleure chance de repousse avec des spécimens jeunes. Evitez de planter un magnolia dans un couloir de vent froid (entre deux bâtiments, par exemple), ou dans une exposition trop ombragée. C’est le meilleur moyen d’accroître les risques de gel.

Le magnolia est tolérant pour beaucoup de types de sol, même s’il a une prédilection pour une faible acidité. N’oubliez pas d’amender le trou de plantation (idéalement un cube d’un mètre de côté !) avec un bon compost bien mûr. On compte 40 % de matière organique pour 60 % de terre, ce qui assure aussi un bon drainage. Si vous avez affaire à une terre argileuse, vérifiez bien que la base du trou n’est pas compactée.

Texte et photos : Jean-Pierre Gabriel

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