ELLE A QUITTÉ SON JAPON NATAL EN 1992 POUR S’INSTALLER PAR HASARD DANS LA VILLE LUMIÈRE QU’ELLE CONNAÎT DÉSORMAIS COMME SA POCHE. EN PARFAITE JOURNALISTE JAPONAISE – POUR SPUR, VOGUE ET ELLE, NOTAMMENT -, MINAKO NORIMATSU A TRAQUÉ CE QUI ÉTAIT NIPPON À PARIS. ELLE EN A FAIT UN GUIDE INDISPENSABLE. ET DÉPAYSANT, FORCÉMENT.

Petite, vous rêviez de vivre en France ?

Je voulais quitter le Japon, ce n’est pas évident de vivre là-bas quand on aime la liberté… Je rêvais de Londres mais j’ai débarqué à Paris chez une amie, je n’ai pas vraiment décidé de rester mais j’y suis toujours après vingt-quatre ans.

L’endroit le plus japonais à Paris ?

Difficile de répondre car le Japon, c’est un peu comme l’Angleterre, avec un côté extrêmement extravagant, très avant-garde et un autre très traditionnel et conservateur, une ambivalence que l’on retrouve également dans la mode. Mais si l’on veut vraiment se sentir comme au Japon, le jardin Albert Kahn est une merveille avec son pavillon de thé, ses bonzaïs, pins, érables et azalées, son île, son petit pont laqué de rouge vraiment dépaysants.

Un plat préféré ?

Ouf, il y en a tant… Une pâtisserie de saison, que l’on ne trouve qu’en avril quand les cerisiers sont en fleur, elle s’appelle Sakura mochi et est faite de pâte de haricots rouges enroulée dans une feuille de cerisier, c’est très parfumé.

Un manga ?

J’ai grandi avec La rose de Versailles de Riyoko Ikeda, que l’on connaît en Europe grâce à l’adaptation animée appelée Lady Oscar et aussi grâce à Jacques Demy qui en a fait un film. Cela parle de la Révolution française, romancée bien sûr, de Marie-Antoinette et d’Oscar, une fille élevée comme un garçon devenue commandant de la garde royale. Tous les Japonais connaissent ce manga et l’adorent. Et comme ils aiment l’histoire et sont un peu geek, ils veulent aller dans le détail et tout savoir, ils sont les seuls à connaître aussi bien Marie-Antoinette et à fantasmer sur le Château de Versailles.

Un rituel de beauté ?

Un masque à la feuille d’or polissant de Makanai, inspiré des recettes ancestrales des ouvrières d’un atelier de fabrication de feuilles d’or dans la ville de Kanazawa.

Une expo ?

Araki au Musée Guimet. Et pas seulement pour ses photographies de femmes ligotées selon les règles ancestrales du Kinbaku, l’art du bondage japonais. On y découvre aussi ses séries de fleurs, des photos de sa femme Yoko… Comme un journal intime, en somme.

Un  » snobisme  » japonais à adopter ?

Le perfectionnisme. Et la politesse, une touche japonaise chez les Français, ce serait parfait.

Guide du Japon à Paris, par Minako Norimatsu, éditions du Chêne, 2015. ww.minakonorimatsu.com

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