LE LIEU

Un ancien théâtre de Manhattan, reconverti en temple glamour et décadent du phénomène disco. Quand Steve Rubell et Ian Schrager ouvrent en 1977 les portes du Studio 54, l’Amérique se remet à peine de la guerre du Vietnam, mais le mouvement des droits civiques, qui a fait sortir les féministes et les gays du placard, euphorise New York. Homos, gotha, jet-set et artistes underground, tel est le cocktail successful de ce paquebot géant – 2 000 personnes peuvent se déhancher sur la piste -, décoré de néons figurant la Lune sniffant de la cocaïne. Dans des nuages de fumigènes, on aura pu apercevoir Bianca Jagger sur un cheval blanc, Truman Capote, invité à fêter son nouveau lifting, ou Andy Warhol, dont la prophétie –  » Tout le monde a droit à son quart d’heure de célébrité  » – se réalise enfin. Baptisé la plus grande boîte de tous les temps, le Studio 54, avec son carré VIP et ses shows à grand spectacle, pose les bases du night-clubbing moderne.

SON SÉSAME

Glamour only.  » Un public, c’est comme une salade : il y a plusieurs ingrédients, il faut juste savoir les mélanger « , dixit Steve Rubell. Ainsi, un étudiant coincé de Yale peut avoir la chance de flirter avec des stars ou des mannequins en vue… à condition qu’il soit joli garçon. Cerbère impitoyable, Rubell peut laisser tourner le club à vide avec 5 000 personnes devant, au prétexte qu’il n’a pas vu une seule personne bien habillée.

SES FIGURES DE STYLE

S’il ne fallait en citer qu’une : Bianca Jagger. La socialite née au Nicaragua et mariée au chanteur des Rolling Stones incarne une certaine élégance disco, avec ses longues robes ou ses combinaisons en jersey parées de couleurs vives. Son couturier et meilleur ami n’est autre que Roy Halston, créateur chéri de la jet-set qui ne se relèvera jamais de ses excès au Studio 54. Jambes interminables et wrap dress près du corps, Diane von Furstenberg y est une publicité vivante pour sa célèbre robe portefeuille. Pour le reste, le mot d’ordre est glitter et Stretch, à l’image des joggings en lamé et des pantalons en cuir moulant de l’Italien Fiorucci. Le bling avant l’heure.

L’HÉRITAGE FASHION

Tout le travail de Tom Ford est imprégné d’un sexy hollywoodien et provoc’ inspiré par les années 70 et le Studio 54, qu’il a fréquenté alors qu’il était étudiant à la Parsons School. Vestes de survêtement brodées de strass, robes longues ornées d’étoiles, cet hiver, sa première collection féminine donne le rythme : disco forever.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content