Approcher une star du gabarit de George Clooney au Festival de Cannes, ça se prépare avec le même soin que lorsque Dany Ocean et sa bande planifient le casse du siècle. Petit cours d’infiltration en… 13 leçons.

 » Cannes, a coutume de dire Sharon Stone, c’est encore mieux que Hollywood . » Du 100 % tapis rouge. Des comètes de paillettes. Du glitter et du glam tout le long de la Croisette, où se croisent, à pas d’heure, des filles en robe du soir escortées d’hommes en smokings noirs. C’est du cinéma pur jus, des kilomètres de pellicule que l’on avale déjà très tôt le matin. Et du fun en concentration maximale, avec buzz planétaire garanti. Car ici, on n’a pas peur de présenter le même jour un film qui vous prend aux tripes et un divertissement qui ne (se) pose pas de questions, façon  » Ocean’s 13 « , troisième volet des aventures de Dany Ocean et de sa bande de braqueurs de charme.

Avec ce  » cast du siècle  » – George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon et Don Cheadle en tête d’affiche – qui sortira sur nos écrans ce 13 juin, on pouvait s’attendre à un raz-de-marée de fans et de journalistes (si, si…) en délire lors de la montée des marches, canalisé par quelque 280 (si, si…) agents de sécurité. Mais la Clooneymania ne s’arrêtait pas là. Des posters géants façon Bollywood au yacht de la baie d’Antibes où il récoltait des fonds pour le Darfour, le quadra le plus sexy de la côte Ouest des States a mis le feu au Festival. Weekend, qui s’est inspiré des techniques éprouvées des copains de Dany Ocean, vous livre ses 13 trucs persos pour infiltrer la bande. Et prendre l’apéro à deux pas de George. Action.

1. Visiter la Martini Terraza. Sponsor officiel du film  » Ocean’s 13  » – la nouvelle bouteille de Martini y fait ses débuts au cinéma aux côtés d’Al Pacino – la marque tenait salon sur la très hype plage Gray d’Albion. A défaut d’y croiser son ambassadeur qui avait sans doute oublié, une fois de plus, d’apporter son flacon, on pouvait y déguster un  » Ocean’s 13  » : soit deux dés de plastique rouge posés au fond d’un verre prudemment recouverts d’une tranche d’orange, beaucoup, beaucoup de glace et un mélange de framboises fraîches et de Martini Bianco passé au shaker.

2. Se glisser à la conférence de presse. Et pour cela, obtenir d’abord une accréditation. Un tour de force lorsque l’on sait que le Festival accueille chaque année plus de 4 000 journalistes. Seules les cartes roses (ou mieux encore roses pastillées) sont prioritaires.  » Avec une bleue, n’espérez même pas entrer, assure-t-on poliment au service de presse. Mais vous pourrez toujours regarder les écrans de retransmission à l’extérieur. » Le question time ayant très vite tourné à la séance d’autographes, la bande est repartie les bras chargés de bouteilles et d’ours en peluche apportés (aussi) par des journalistes groupies.

3. Jouer les extras à l’Eden Rock. Selon la rumeur, c’est dans cet hôtel ultrasélect du Cap d’Antibes que séjournaient les stars du film de Steven Soderbergh. Une forteresse protégée par 600 agents de sécurité. On a du mal à croire que le management n’ait pas appelé du renfort avant le Festival.

4. Squatter la suite Armani de l’hôtel Martinez. Ami du couturier star et grand habitué de ses défilés, George Clooney portait – comme Dany Ocean durant tout le film – un smoking Armani lors de la première où l’on pouvait voir d’ailleurs à ses côtés, Roberta Armani, la nièce de Giorgio. Mais, contrairement aux actrices qui visitaient chaque jour le dressing de luxe installé par la griffe italienne dans une splendide suite de l’hôtel Martinez pour y choisir une robe du soir,  » George, comme Sharon Stone d’ailleurs, a déjà emporté tout ce qui lui fallait depuis Los Angeles « .

5. Devenir membre du Jimmi’z. Autrement dit l’un des lounges VIP les plus exclusifs du Festival, littéralement cristallisé par Swarovksi qui y avait installé cette année des lustres réalisés par trois gourus du design, Ron Arad, Tom Dixon et Marcel Wanders. Une ambiance très  » Ocean’s 13  » quand on sait que la marque a aussi fourni les luminaires du film, notamment la célèbre  » Cascade  » que l’on voit s’envoler dans l’une des scènes finales…

6. Guetter la montée des marches. A condition d’être patient et de ne pas avoir peur de la bousculade, c’était encore la meilleure manière d’approcher les stars qui ont offert à leurs fans un véritable bain de foule, donnant du temps sans compter à ceux et celles qui s’étaient postés là depuis le matin, très tôt, par près de 30 °C sans ombre. Au total, les abords du Palais des Festivals auraient, le jour de la première d’  » Ocean’s 13 « , le 24 mai dernier, attiré plus de 10 000 curieux.

7. Guetter la montée des marches (bis). Mais du haut de la terrasse 5-étoiles de la suite Dior, tout en haut du Majestic Barrière. Avec, dans son it bag, un téléobjectif long comme deux bras. Temple de la mise en beauté pur luxe, avec vue plongeante sur le Palais des Festivals, c’est aussi l’endroit rêvé pour assister à l’arrivée des stars en évitant la mêlée. On pouvait toujours espérer que l’une d’entre elles passe s’y faire masser juste avant de fouler le tapis rouge.

8. Réserver une table au gala de l’amfAR. Mais gare à l’addition qui risque d’être salée. Droit d’entrée : de 30 000 à 100 000 dollars (d’environ 22 290 à 74 290 euros). Ensuite, le moindre battement de cil peut aussi faire monter la note. Car Sharon Stone l’a annoncé d’amblée :  » Vous faites une photo, vous enchérissez. Vous me regardez bizarrement, vous enchérissez, vous éternuez, vous enchérissez. » La belle, qui a récolté en une soirée 7,5 millions de dollars (environ 5 571 650 euros) pour la Fondation américaine pour la recherche contre le sida, soit plus du double de l’an dernier, a même monnayé un baiser de Clooney pour 375 000 dollars (environ 278 585 euros)…

9. Papoter avec le type qui vous assure qu’il a passé trois jours avec Clooney. Et vous apprend qu’il aime l’Italie, la Formule 1 et s’intéresse au Darfour. Mais n’a pas son portable, of course. Un scoop en somme. Qui fait de vous, cher lecteur, celui ou celle qui a lu celle qui a vu celui qui a vu George. Une espèce tout sauf rare, à Cannes.

10. Rôder dans les coulisses du Grand Journal de Canal+. Où Michel Denisot et ses complices se repassent en boucle la montée des marches de la veille, pendant les répètes. L’écran est tellement géant qu’on s’y croirait presque.

11. Donner le change. Devant la version carrément Bollywood de l’affiche du film. Le seul endroit de la Croisette où l’on peut voir Brad sans Angelina.

12. Assister à la première. En même temps que les people qui se bousculent au Grand Théâtre Lumière. Mais à l’aise, dans une petite salle du centre-ville. Sans s’y tromper toutefois. Les agents de sécurité sont bien là. Pour nous délester des portables et appareil photo et nous surveiller de près pendant toute la projection, lutte contre le piratage oblige. Ici, ce ne sont pas les stars, mais les droits d’auteur qu’on protège. L’avantage d’être au calme, c’est que l’on n’est pas distrait, qu’on peut vraiment profiter de chaque minute du film. Et des vannes que se balancent Dany et Rusty. Genre :  » Tu devrais faire attention à ta ligne  » ou  » Tu devrais essayer de te caser et de faire quelques enfants « . Ça sent le vécu, tout ça, coco…

13. Décrocher un carton d’invitation pour la Martini Ocean’s 13 Premiere Party. Avec guest stars en ligne droite de Hollywood garantie sur la A-List. A l’arrivée, on fait connaissance avec un autre échantillon de bodygards largement déployés autour du club Baoli où se déroule la fête. Tapis rouge et photocall. Presque la routine, déjà. A l’intérieur, un bar aux couleurs du sponsor, une table de roulette, une autre de black-jack. Pas très grand tout ça. Assez à l’étroit en tout cas pour se prendre à rêver de poser la question qu’on a sur le bout de langue :  » Qu’est-ce que vous pensez, monsieur Clooney, de l’arrivée, en France, aux Affaires étrangères de Bernard Kouchner ?  » Direction le jardin. Ou plus exactement, un grand gaillard muré dans ses oreillettes bien décidé à faire barrage.  » Vous n’avez pas le bracelet prioritaire « . Derrière la vitre, trinquent Brad, Andy, Angelina, George et les autres. A quoi ça tient, tout de même. Un agent de sécurité (sur 280). Et un morceau de plastique rouge…

Isabelle Willot

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