Les vins chiliens et argentins ont bien des atouts pour séduire les amateurs de saveurs nouvelles. Voici les 10 coups de cour de Weekend.

9,98 euros. Ad Bibendum, tél. : 02 420 94 46.

7,30 euros. Chacalli Fine Wines, tél. : 03 203 49 50.

5,99 euros. Chacalli Fine Wines, tél. : 03 203 49 50.

6,99 euros. Delhaize-le-Lion.

6,18 euros. Chacalli Fine Wines, tél. : 03 203 49 50.

9,00 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

10,59 euros. Ad Bibendum, tél. : 02 420 94 46.

20,57 euros. Chacalli Fine Wines,

tél. : 03 203 49 50.

9,00 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

8,20 euros. Cinoco, tél. : 02 410 47 47.

V ins de Californie, d’Afrique du Sud, d’Australie, de Nouvelle-Zélande… Les crus des nouveaux mondes multiplient les séductions. Sans relâche et avec un succès grandissant, les vins chiliens et argentins s’imposent eux aussi dans les celliers du Vieux Continent. Non seulement leurs prix sont convaincants, mais ils ne cessent de gagner en agrément évitant tout autant les crus efflanqués que les costauds de la concentration. En voici 10 retenus par Weekend, après plusieurs dégustations à l’aveugle.

Argentine

La région vinicole argentine est localisée à une altitude de 500 à 1 500 mètres, au sud-ouest du pays et au pied de la cordillère des Andes. Le climat continental et semi-désertique est compensé par la fonte des eaux de la cordillère permettant une irrigation facile. Et, lorsqu’elle ne l’est pas, on n’hésite pas à moduler les pentes des collines, pour faciliter l’écoulement des eaux. Malgré une importante production, l’Argentine réussit des vins modernes et bien constitués. A suivre.

1. Malbec 2002, Rio Negro, Humberto Canale, Patagonie.

Le climat modéré, chaud le jour, froid la nuit, de la vallée Rio Negro, des vignes d’un certain âge et des rendements favorisent le cépage malbec (aussi nommé côt et auxerrois, selon les régions, en France). Grenat sombre, fruits mûrs, généreux sans doping, effleuré par le tabac blond et l’eau de vie de prune, il joue la finesse plutôt que la puissance.

2. Syrah-Malbec Reserve 2001, Trivento, D.O. Mendoza.

Le succès des vins de monocépage n’empêche pas l’expérience d’assemblages apportant complexité et originalité. Ce vignoble, soumis à trois vents (Trivento), marie syrah et malbec. Une jolie noce de parfums de baies noires et de prune compotée sillonnent un nuage de chêne, fumée et vanille dû à huit mois en barriques neuves.

Chili

Les solistes les plus inspirés viennent du Chili. Un pays tout en longueur, étiré sur près de 4 300 km avec pour largeur moyenne moins de 200 km ! Coincé entre la cordillère des Andes et l’océan Pacifique, il cumule les variations climatiques, du désert d’Atacama aux froides températures de l’extrême sud. Une situation qui lui a valu de ne pas être attaqué par le glouton phylloxera. Les Andes, l’océan, le désert au nord, la Patagonie au sud l’arrêtent. Des terres légères et friables compromettent sa progression. Son absence explique des vignes non greffées.

En dix ans, le Chili a augmenté ses exportations de 400 %. Depuis 1995, un nouveau système d’appellations d’origine divise le pays en régions viticoles, elles-mêmes réparties en sous-régions :

Aconcagua, Maipo, Rapel, Maule, Bio-Bio. Les mentions  » Reserva « ,  » Gran Reserva « ,  » Gran Vino « … n’ont aucune signification légale. L’indication des cépages sur l’étiquette n’est autorisée que si le vin contient 75 % du plant inscrit. La même règle vaut pour le millésime ou la région d’origine. L’irrigation artificielle est autorisée.

3. Sauvignon blanc 2001, Late Harvest, Private Reserve (37,5 cl), Concha y Toro.

L’étonnante rencontre du sauvignon traité en  » vendanges tardives « . Sous un beau doré, la fraîcheur du cépage (fleurs, fruits blancs, rhubarbe) et la douceur délicate d’une récolte tardive (miel, acacia, fruits secs) filent le parfait amour. A déguster seul, pour le plaisir, ou sur du foie gras, un fromage  » bleu « …

4. Cabernet-sauvignon 2003 Casillero Del Diablo, Concha Y Toro.

La tête de démon au-dessus de l’étiquette évoque les débuts de cette maison lorsque Don Melchor de Concha y Toro décourageait les voleurs en faisant courir le bruit que le diable logeait dans sa cave. Créé en 1883, cet important domaine s’étend sur quelque 3 200 ha. A noter : 70 % du cabernet-sauvignon retenu passe huit mois en petits fûts de chêne américain, le reste patiente en cuve inox. Sombre, violacé, aromatique (fruits noirs, prune, encre de Chine, bois brûlé et fumé), assez copieux, un tantinet rustique, il évolue sur un boisé légèrement vanillé encadré de tanins sages.

5. Carménère 2003 , Central Valley  » Sunrise « , Concha Y Toro.

Pratiquement disparu au cours de l’invasion du phylloxera en Europe (fin du xixe siècle), le raisin carmenère retrouve des conditions idéales au Chili où le vorace puceron n’entra pas. Le ton carmin profond avec des reflets de feuilles d’automne lui donne son nom. Des notes de torréfaction glissent dans une séduisante fraîcheur tapissée d’effluves exotiques et lactiques. Le tout porté par des tanins souples et fumés.

6. Carmenère Reserva 2003  » Callejero « , Gracia.

Avec bon sens, les winemakers José Henriquez et Jacques-Antoine Toutblanc préfèrent créer leur propre gamme plutôt que d’inscrire leurs vins dans le sillage des crus français. Sombre, branché dans les fruits (fraise, framboise, cassis), épicé avec un rappel de poivre de séchouan, rond et équilibré, il appelle les viandes… même au poivre vert.

7. Carménère Reserva 2002, Maipo Valley, Santa Inés.

Importé au Chili en 1850, le carmenère resta longtemps perdu parmi les merlots. Un ampélographe français l’identifia en 1994. Depuis, il essaime et on ne compte plus les réussites qu’il colore. Fruité, sur des tanins doux, souligné par un passage d’un an en fût de chêne, opulent sans cellulite, il apparaît personnel sous la compétence d’une famille italienne, De Martino, présente depuis septante ans dans la Maipo Valley.

8. Carmènere 1999, Peumo Valley, Terrunyo, Concha y Toro.

Une étiquette originale habille cet excellent carmenère issu d’un vignoble soigneusement délimité sous un microclimat. Violet, bouqueté avec une dominante cassis mûr, et malgré tout frais, il plaît aux papilles. Bien intégré, le chêne donne la réplique à une confortable souplesse tannique. Un vin d’équilibre où tout est savoureusement dosé.

9. Merlot Reserva 2003  » Murmullo « , Gracia.

Sous-région de la Central Valley, la Maipo est la plus ancienne région vinicole du Chili. La cuvée Murmullo recueille les meilleures grappes de coteaux baignant dans un climat méditerranéen. Epices (girofle) et orange au nez, compotée de baies noires, touche de rhum brun et de bois (héritage de six mois dans le chêne) signent un vin ample et friand.

10. Merlot Reserva 2002, Colchagua, Luis Felipe Edwards.

Les 225 ha de cette propriété mûrissent dans la vallée Colchagua, au sud de Santiago. L’£nologue Luis Felipe Edwards et son collègue australien Mike Farmilo se sont penchés sur les ceps pour peaufiner un vin dense et riche, oblitéré par les fruits noirs (cassis), les épices (beau poivre de séchouan) et une note boisée. Charnu, on a l’impression de le croquer. Expressif, gourmand, il appréciera une cuisine moyennement corsée.

Serge Tonneau

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