Du nouveau Whitney Museum à la terrasse panoramique du Boom Boom Bar en passant par un petit club de jazz ou une fondation dédiée à un maître américain du minimalisme : New York regorge de coins à (re)découvrir. Voici les préférés de la petite-fille du fondateur de MaxMara.

C’était il y a quelques semaines à peine. La griffe de prêt-à-porter MaxMara invitait le gratin new-yorkais et quelques journalistes de la presse internationale à l’inauguration du nouveau Whitney Museum of American Art, à Big Apple. Au menu de la soirée ? Cocktails à foison, oeuvres d’art visibles en avant-première et différents sets de DJ – dont celui de Zoé, fille du chanteur Lenny Kravitz. Le tout organisé dans le Meatpacking District, quartier hype apprécié des labels fashion, des designers et des galeries d’art de Manhattan. Une localisation qui n’a pas été choisie par hasard puisque c’est là que la richissime artiste Gertrude Vanderbilt Whitney a fondé, en 1930, cette institution qui célèbre l’art américain des XXe et XXIe siècles, avant qu’elle ne s’installe sur Madison Avenue, en 1966…

Aussi beau et bien pensé qu’il est asymétrique, ce bateau d’acier a été imaginé par le starchitecte Renzo Piano, qui a notamment coréalisé le Centre Pompidou, à Paris, ou le Q.G. du New York Times. Ici, l’Italien a pensé un bâtiment d’apparence légère, qui s’intègre parfaitement dans cet ancien quartier industriel. Fonctionnel et lumineux avant tout, cet édifice présente un rez-de-chaussée entièrement vitré.  » Je l’ai conçu comme une piazza, un terme qui fait référence au concept d’ouverture, détaille Renzo Piano. Concrètement, cela implique de ne pas voir la limite entre le musée, la rue et la rivière Hudson.  » Une absence de barrières qui permet d’offrir une vue directe sur les flots, mais aussi d’inviter le public et les habitants à entrer sans peur dans ce haut lieu de l’art contemporain, un endroit intimidant par définition. Un espace comprenant une série d’oeuvres marquantes est même ouvert gratuitement aux visiteurs, afin de leur donner un aperçu de ce qui les attend dans les différents étages du musée.

Au total, ce bâtiment compte 4 000 tonnes d’acier invisibles à l’oeil nu, pour près de 20 500 m2 de superficie, répartis sur neuf étages. Budget ? Plus de 680 millions d’euros, financés par de nombreuses sociétés, comme Delta Airlines, Audi, BNP Paribas, Tiffany & Co ou encore MaxMara.  » Cette collaboration sonne pour nous comme une évidence « , résume Maria Giulia Prezioso Maramotti, troisième génération de la famille MaxMara, qui officie comme retail manager du label, pour le marché nord-américain. En effet, c’est dans les années 70 que son grand-père, Achille Maramotti, fondateur de la marque en 1951, commence à constituer une collection d’art. Au fil des ans et des rencontres, celle-ci est même devenue tellement importante et pertinente que les propriétaires du label transalpin ont vu leur mécénat artistique récompensé par le Whitney’s American Art Award, il y a deux ans.

 » Nous entretenons une relation privilégiée avec le musée, depuis quinze ans environ « , poursuit la pétillante brune, efficace tailleur-pantalon motif prince-de-galles comme uniforme de jour, robe de cocktail et des talons aiguilles, une fois les festivités débutées.  » Il nous est déjà arrivé de lui prêter certains tableaux. Et nous sponsorisons la Whitney Art Party, une soirée aux enchères qui met chaque année en relation jeunes collectionneurs et artistes émergents. Par conséquent, nous n’avons pas hésité une minute lorsqu’ils nous ont demandé de financer la soirée d’inauguration de leur nouvel écrin.  »

Avec l’énergie qui la caractérise, la petite-fille Maramotti a suivi chaque étape du processus. Normal, la jeune trentenaire vit à New York, depuis 2012. Et elle cultive, comme sa famille, un amour inconditionnel pour l’art. L’occasion toute trouvée de lui demander quelles sont ses huit adresses fétiches dans la mégapole. Sans surprise, le Whitney Museum figure dans ses coups de coeur. Tour d’horizon, en images.

Un sac archi mode

Un accessoire épuré et archi graphique. Ainsi se présente le MaxMara Whitney Bag, dessiné conjointement par la griffe de prêt-à-porter italienne et Renzo Piano Building Workshop, pour célébrer comme il se doit le nouveau musée d’art contemporain new-yorkais. Pour ce faire, les deux partenaires se sont laissé inspirer par la façade du bâtiment. Ses longues travées en acier sont ici traduites par des bandes en cuir et des coutures apparentes, qui donnent vie à l’ensemble. Un sac qui combine matériaux de qualité et savoir-faire technique. Le tout réfléchi minutieusement, puisque les attaches rappellent la structure métallique du lieu, tandis que la doublure rouge vif est un clin d’oeil aux teintes primaires qui caractérisent les détails de nombreux projets de Renzo Piano. Ce MaxMara Whitney Bag est déjà vendu en édition limitée en bleu glacier, avant d’être décliné en trois tailles et trois couleurs – noir, bordeaux et brun clair -, disponibles très prochainement dans une sélection de boutiques de la marque.

THE WHITNEY MUSEUM

 » La première fois que j’ai découvert le musée entièrement finalisé, j’ai tout simplement pleuré, confie Maria Giulia Prezioso Maramotti. C’est un lieu qui respire l’intelligence, tant l’architecture a été bien pensée et intègre parfaitement la finalité de l’endroit. Et que dire de la sélection des oeuvres présentées actuellement ? Elle est tout simplement magnifique.  »

Dans les 20 500 m2 du nouveau Whitney Museum, on trouve plusieurs expositions permanentes et temporaires, reprenant une riche sélection parmi les 22 000 références qui constituent la collection de l’institution. Au programme actuellement ? L’expo intitulée America Is Hard to See, qui réexamine magnifiquement l’histoire de l’art du nouveau continent, de 1900 à nos jours. Quatre cents artistes – Andy Warhol, Man Ray, Mark Rothko, Jackson Pollock, Jean-Michel Basquiat… – passent en revue le passé récent des Etats-Unis et ses différentes préoccupations, comme les Guerres mondiales, l’industrialisation, la société du spectacle, les affres de la consommation de masse, les dommages causés par le sida, les enjeux politiques et sociaux… A voir sans attendre.

99, Gansevoort Street, NY 10014. www.whitney.org

BOOM BOOM ROOM

Rendez-vous au 18e étage de l’hôtel Standard, situé dans Meatpacking District. Ce rooftop offre une vue à couper le souffle sur Manhattan, lorsque le soleil se couche. Et le bar lounge, tout en boiseries et rondeurs, invite à siroter un thé ou un cocktail, selon l’heure de la journée.  » On y vient surtout pour le paysage, mais aussi pour écouter de la musique sympa, voire pour danser, s’il y a des amateurs. Au départ considéré comme the place to be, le Top of the Standard est finalement devenu un lieu de sortie classique. Une valeur sûre, où l’on est certain de toujours rencontrer quelqu’un que l’on connaît.  »

848, Washington Street, NY 10014. www.standardhotels.com

WESTSIDE HIGHWAY

Fréquentée par les coureurs et cyclistes, cette route part de la 72e avenue, pour longer la rivière Hudson et descendre jusqu’à la pointe sud de Manhattan.  » Je suis très sportive. Quand je ne peux pas pratiquer la voile ou le kitesurf, j’aime courir là-bas. Cela me permet de rester proche de l’eau, un élément indispensable à mon équilibre. New York est une ville en perpétuel mouvement. Il faut pouvoir trouver le temps de se décontracter.  » Autre itinéraire très apprécié dans les environs ? La High Line (photo), une promenade paysagère, aménagée le long d’une ancienne ligne de chemin de fer aérienne. Ce jardin suspendu à 10 mètres de hauteur offre une perception tout à fait singulière de la métropole. Avec oeuvres d’art et jolies aires de repos disséminées ici et là.

Entre Gansevoort et 30th Avenue.

JUDD FOUNDATION

 » C’est un lieu dédié à l’art contemporain qui n’est pas très connu. On se le renseigne comme un secret, entre passionnés « , avoue Maria Giulia Prezioso Maramotti. Né en 1928 et décédé en 1994, l’artiste plasticien et théoricien américain Donald Judd est l’un des principaux représentants du minimalisme. En 1968, il acquiert un immeuble de cinq étages à SoHo, qui lui permet d’installer et présenter son travail de façon plus permanente que dans des galeries ou musées. Ses oeuvres tridimensionnelles, élaborées à partir de formes simples, sont aujourd’hui toujours visibles dans son studio d’origine, grâce à la Fondation Judd, créée après sa mort.  » Cet endroit me donne un bel aperçu de ce que devait être New York dans les années 80, avec cette créativité très forte. J’aime venir ici pour me déconnecter de mon quotidien.  »

101, Spring Street, NY 10012. www.juddfoundation.org

BRANDY LIBRARY

Une bibliothèque de spiritueux, telle est la traduction littérale du nom de ce bar, au coeur de Tribeca, autre quartier prisé de Big Apple. Plus de 900 références de scotchs, bourbons, rhums, calvados, cognacs et autres breuvages alcoolisés, des plateaux de dégustation, des cigares à fumer sous le porche, une ambiance feutrée, un décor aux teintes ambrées, des séminaires sur le thème de l’alcool…  » Ce lieu s’adresse aux connaisseurs. C’est à nouveau un secret que je suis en train de partager. Il s’agit d’un tout petit établissement, relax et calme, dans lequel règne une ambiance assez cool. On s’y retrouve après le boulot, en toute décontraction. Personnellement, j’adore le cocktail qui mixe jus d’orange et cognac millésimé. Très frais et doux à la fois !  »

25, N Moore Street, NY 10013. www.brandylibrary.com

SMALLS JAZZ CLUB

 » Si vous me cherchez le lundi, il y a de fortes chances que vous me trouviez dans ce club de jazz, situé dans Greenwich Village. C’est l’un de mes endroits préférés. J’y vais même parfois seule. Tout se passe en sous-sol ; les groupes jouent en live, devant un public d’à peine trente personnes. C’est super convivial, on parle avec les musiciens durant la pause. Je ne pourrais pas vivre sans rock, ni jazz. Cela fait partie de ma personnalité. Lorsque je suis fatiguée et que la semaine ne fait que commencer, je vais là-bas prendre un verre, avant de rentrer chez moi, une heure plus tard. C’est comme une thérapie !  »

183, West 10th Street, NY 10014. www.smallsjazzclub.com

MAXMARA, SUR MADISON AVENUE

Cette artère est incontestablement l’une des plus en vue de la cité, tant elle recèle d’enseignes de luxe. La griffe italienne MaxMara ne fait pas exception à la règle.  » Cette boutique est pour moi comme une seconde résidence, tellement j’y passe de temps, rigole l’Italienne. J’observe les clientes, je parle avec l’équipe, j’explique les nouveaux produits, leur inspiration… Quand j’ai quitté Paris pour New York, l’une de mes missions était d’améliorer la sélection proposée dans ce magasin. Il fallait pouvoir l’adapter à la cliente américaine, qui bouge, travaille, voyage énormément. C’est donc ici que nous avons développé l’idée d’un costume sur mesure. L’endroit est très cosy, on y retrouve l’esprit d’une maison new-yorkaise typique. Parfait pour faire son shopping en toute sérénité.  »

813, Madison Avenue, NY 10065. www.maxmara.com

MAIALINO

Les spaghettis cacio e pepe (comprenez, fromage et poivre) du Maialino régalent de nombreux New-Yorkais. Ils font d’ailleurs partie des vingt plats qu’il faut absolument avoir goûté à Big Apple, d’après le très influent blog Refinery29.  » On y trouve des recettes italiennes, aussi simples que délicieuses « , confirme la petite-fille d’Achille Maramotti, qui aime se rendre dans le fameux restaurant avec une copine ou pour un rendez-vous professionnel. Inspirée par la cuisine rustique des alentours de Rome, cette trattoria réinventée ne se contente pas de placer le produit au centre de l’assiette.  » C’est aussi très funky et moderne. Fashion, mais pas trop. Et puis, l’adresse se situe dans le Gramercy Park Hotel : cela permet de passer par le Rose Bar pour boire un verre et écouter un peu de jazz « , conseille celle qui est devenue une amie de Nick Anderer, chef du Maialino.

2, Lexington Avenue, NY 10010. www.maialinonyc.com

PAR CATHERINE PLEECK

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