Non loin du Lion de Waterloo, le chef Bernard Decoux propose, dans son restaurant La Saline, une cuisine savoureuse qu’il transcende par une sélection éclairée de vins. Il a choisi de revisiter pour nous le miel et les fraises, produits par des artisans de la région.

Le restaurant brabançon de Bernard Decoux, La Saline, sent bon le patrimoine. L’enseigne est installée dans une ancienne ferme dont on trouve trace dès le début du XVIIIe siècle. N’ayant rien demandé à personne, le corps de logis en question a été rattrapé par les événements. Et pour cause, il est situé sur un coin de terre qui a fait parler de lui : le champ de bataille de Waterloo. Signes de cette histoire glorieuse, plusieurs gravures, contemporaines du célèbre affrontement, montrent le bâtiment principal au coeur de la tourmente. En toute logique, l’enseigne offre aujourd’hui encore une vue imprenable sur la Butte du Lion. Ce n’est donc pas un hasard si l’actuel Duc de Wellington, descendant du vainqueur de Bonaparte, est un jour venu s’y restaurer.

Pourtant, il n’était pas écrit que Bernard Decoux s’aventurerait sur les chemins de la cuisine en redonnant vie à cette cense familiale.  » Après avoir fait l’école hôtelière de Namur, j’ai suivi une formation à Suze-la-Rousse, dans la Drôme, pour devenir sommelier-conseil. Je voulais vraiment me diriger vers le monde du vin. Les circonstances en ont décidé autrement. J’ai finalement repris cette propriété après avoir passé six ans à la retaper moi-même… à la fortune du pot « , explique ce passionné. Il faut dire que quoiqu’inattendue, la reprise de l’endroit a permis à Bernard Decoux d’explorer les domaines qu’il appréciait. Fasciné par les paysages bucoliques, les produits de la ferme, la forêt, le vignoble, ce cuisinier qui s’assume  » vieille France  » a trouvé en La Saline le moyen de condenser tous ses centres d’intérêt.  » Le dénominateur commun de ce qui me plaît, ce sont les odeurs. Elles me fascinent et me guident. J’essaie qu’elles occupent une partie importante de ma cuisine, je tente également d’imaginer des échos olfactifs avec le vin « , précise le chef. Comme pour enfoncer le clou de ce credo, il livre trois accords pour accompagner ses recettes.  » Avec l’entrée, j’imagine un Châteauneuf-du-Pape, Domaine du Vieux Télégraphe, sur le terroir La Crau, car les cépages du Sud épousent joliment les pointes d’asperges et le poivron. Pour le plat, je vois un Moulin-à-Vent de chez Thibault Liger-Belair : il s’agit de raisins issus d’une vigne pré-phylloxérique qui feront merveille sur la réduction de fraise et vin. En dessert, le Condrieu Ayguets 1998 d’Yves Cuilleron formera un ensemble magistral avec le nougat, sur fond de fruits secs et confits.  »

La Saline, 16, chaussée de Charleroi, à 1380 Plancenoit.

Tél. : 02 384 39 63. www.restolasaline.be Fermé lundi soir, mardi, samedi midi et dimanche soir.

PAR MICHEL VERLINDEN / PHOTOS : KRIS VLEGELS

 » Le dénominateur commun de ce qui me plaît, ce sont les odeurs. Elles me fascinent et me guident.  »

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