D’Alsace, de Bordeaux, de Loire, d’Argentine ou de Nouvelle- Zélande, ils sont dix vins rigoureusement sélectionnés par Weekend lors de dégustations à l’aveugle. Dix crus pour personnaliser les repas des prochaines fêtes… et garnir la cave en vue d’autres agapes.

1. Nouvelle-Zélande, Sauvignon blanc 2005, Marlborough, Seresin Estate.

Marlborough, sur la Côte Est de South Island, s’impose comme la principale région viticole de la Nouvelle- Zélande, la plus ensoleillée aussi. Ce domaine de 40 ha cultive, notamment, le sauvignon, le cépage le plus populaire du pays avec son escorte de fleurs blanches et de fruits exotiques (ananas, lychee, fruit de la Passion). A l’attaque, une pointe de gaz carbonique conforte la fraîcheur. Un léger sucre résiduel conclut un vin complet et opulent pour courtiser sushis, fruits de mer, poisson fumé, homard grillé. La même maison vinifie un Seresin Moana, une méthode traditionnelle qui pétille joyeusement à l’apéritif.

15,72 euros. Ad Bibendum, tél. : 02 420 94 46.

2. Saint-Aubin 2004,  » La Fontenotte « , Marc Colin et ses Fils.

La paisible vallée de Saint-Aubin et ses coteaux pentus sont devenus la 4e appellation des grands bourgognes blancs après Meursault, Chassagne et Puligny-Montrachet, mais aussi le refuge de savoureux rapports plaisir-dépense. Subtil, le bouquet de ce 2004 développe des effluves de fruits, de fumé et de silex. Cette minéralité revient dans une bouche (fleurs blanches, agrumes) rafraîchie par une belle acidité. A savourer sans se presser dans les 5-6 ans avec crustacés à la vanille, brochette de scampi, cabillaud à l’huile d’olive citronnée, pâtes aux fruits de mer.

19,14 euros. Godaert et Van Beneden, tél. : 02 410 12 93.

3. Pinot Gris 2001, Vendanges Tardives, Domaines Schlumberger.

La Hongrie vient de récupérer l’appellation tokay longtemps usurpée par le pinot gris d’Alsace. C’est donc fini et seule cette dernière mention figure désormais sur les étiquettes alsaciennes. En année favorable, certains cépages (muscat, riesling, pinot gris, gewurztraminer) peuvent, sous certaines conditions, réaliser des vendanges tardives et des sélections de grains nobles. Griffé par Schlumberger, cette  » VT  » s’ouvre aux coing, abricot sec, pâtisserie, reine-claude et agrumes dans un moelleux souligné par une jolie acidité pour épouser : foie gras en terrine ou chaud avec des coings, feuilleté aux poires…

12,90 euros (50 cl). Delhaize.

4. Argentine,  » Vistalba Corte B  » 2003 (malbec, cabernet, bonarda, merlot), Carlos Pulenta.

Au pied du Cordon Del Plata, la région de Vistalba semble créée pour le malbec, le cépage fétiche de l’Argentine. Ce qui n’empêche pas d’autres vignes de s’y plaire. La gamme Vistalba se décline en 3 assemblages (corte). La cuvée B réunit malbec (42 %), cabernet-sauvignon (32 %), bonarda (16 %) et merlot dans des proportions variables selon le millésime. Carlos Pulenta, qui apprécie plénitude et typicité, dicte un vin chaleureux marqué par les fruits, le bois et les épices. Un ensemble riche, idéal avec confit de canard et pommes sarladaises, b£uf aux oignons à la chinoise, rôti de marcassin.

18,76 euros. Ad Bibendum, tél. : 02 420 94 46.

5. Beaune, Clos des Mouches 2003, Joseph Drouhin.

Le domaine Joseph Drouhin est né avec le Beaune Clos des Mouches, une spécialité de la maison. Situé en coteau, exposé plein sud, le vignoble doit son nom aux ruches des vignerons (mouche signifiant ici abeille). Le beau millésime 2003 colore sa robe et rayonne dans les fruits mûrs (cerise), quelques épices et une fraîcheur fruitée. Charnu sur des tanins racés, bien équilibré et persistant, il est paré pour la cave. Encore que le plaisir est réel de le déguster sur le fruit, à 15-16 °C, avec côte de veau, chapon, filet de chevreuil…

53 euros. De Coninck, tél. : 02 353 07 65.

6. Saumur Champigny 2001, Marginale, Thierry Germain, Domaine des Roches Neuves.

Depuis 1993, Thierry Germain propulse ce domaine aux sommets de l’appellation. Il porte la superficie du vignoble à 22 ha et le fait passer en agriculture bio. Ses antécédents bordelais – sa famille mène une douzaine de propriétés en Gironde – l’incline à élaborer une cuvée d’exception, La Marginale, lorsque la maturité le permet. A l’issue d’une fermentation de 30 à 35 jours, il l’élève en barriques majoritairement neuves. Fruits mûrs et réglisse marquent une matière étonnamment concentrée pour un Loire, ferme pour escorter carré d’agneau, côte de veau en casserole, filet de marcassin, rognons de veau.

24,40 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

7. Côte-Rôtie 2004  » Les Massales « , Stéphane Othéguy (Nature et Progrès).

Ce domaine cultive des plants de syrah de plus de soixante ans (serine) particulièrement adaptés au terroir d’Ampuis. Une culture bio, des rendements qui n’excèdent pas les 32 hl/ha et un élevage en barrique confèrent d’étonnants caractères à cette cuvée sombre et dense, marquée par les fruits, le bois vanillé et les épices (poivre blanc). Portée par un bon tanin, la bouche confirme le bouquet avec une belle fraîcheur, pour accompagner civet de marcassin, chevreuil, faisan rôti, gigot aux herbes. Bâti pour 8-10 ans, il peut être servi en carafe à 15-16 °C.

40,59 euros. Le Grenier à Vins, tél. : 065 66 77 22.

8. Pomerol 2004, Château La Pointe.

Cette élégante demeure de style directoire commande un vignoble de 22 ha planté en merlot (75 %) et cabernet franc (25 %) dans des sols de sable et de graves mêlés d’éléments ferrugineux et marneux. Séduisant, ce 2004 s’épanouit dans les fruits noirs (cerise, mûre), la vanille et les épices douces. Rond, peu farouche sur des tanins tendres et goûteux, avec une touche boisée et minérale, il peut patienter quatre ans (avec une espérance de vie d’une dizaine de millésimes) ou être débouché vers 15-16 °C, sur : dinde aux marrons, ris de veau grillés ou poêlés, escalope de foie de canard aux fruits…

15,95 euros. Colruyt.

9. Saint-Emilion grand Cru 2003, Les Plantes du Mayne.

Ce second vin du château Grand Mayne (Grand cru classé Saint-Emilion) provient pour moitié de cuves qui ne sont pas retenues pour le grand vin et pour le reste, d’une parcelle cadastrée  » Aux Plantes « . Sous une teinte grenat, un heureux classicisme enchaîne mûre, pruneau, épices, note empyreumatique et évocation de couenne fumée. La maturité du millésime s’impose sur des tanins bien marqués sans être dérangeants. Attendre 2-3 ans ou le sacrifier en carafe à 16-17° C avec risotto aux truffes noires, côte à l’os grillée, terrine de foie gras.

22 euros (10 % de remise par 12 bouteilles). Rob.

10. Vosne-Romanée  » Les Champs Perdrix  » 2002, Domaine Bruno Clair.

A une époque où les rouges se vendaient mal, Joseph Clair, le fondateur du Domaine Clair-Daü, eut l’idée de lancer le rosé de Marsannay. Bruno Clair, son petit-fils, cultive aujourd’hui plus de 23 ha de vignes. Situé juste au-dessus de La Tâche, le terroir des Champs Perdrix comprend des vignes de plus de trente ans sur un terroir pauvre et marneux, difficile à travailler. A l’aération, ce 2002 évoque les petits fruits, la cerise fraîche et une belle souplesse de bouche structurée par des tanins fins et fruités. Servir à 14 °C avec canette rôtie, chevreuil grand veneur, filet de lièvre.

34,60 euros. Franz Tricot, tél. : 071 35 88 00.

Serge Tonneau

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content