La trilogie de l’auteur serbe Biljana Srbljanovic nous conte l’exil ou la difficulté de trouver son bonheur lorsque l’on perd ses racines. Entretien avec l’une des comédiennes, Cloé Xhauflaire.

A quoi correspond le titre  » Trilogie  » ?

Il s’agit de trois petites histoires qui se passent en des endroits et avec des personnages différents, mais tous d’origine serbe (avec Thibaut Nève, Gwenn Berrou et Vincent Lecuyer). Ces histoires ont un fil conducteur : elles font toutes référence, à un moment donné, à un personnage commun. Les trois scènes se déroulent durant la nuit du Nouvel An. A Prague, deux frères paumés tentent de s’en sortir. L’un veut faire venir des filles, pour s’amuser ; l’autre refuse car il est amoureux d’une certaine Anna, celle-là même qui est le fil rouge entre les trois récits. A Sydney, deux couples dînent ensemble. Beaucoup de problèmes resurgissent, liés à leurs relations, leur sexualité. Le public comprend qu’il y a eu des rapports adultériens dans le couple. A Los Angeles, enfin, deux jeunes se rencontrent à une soirée, se rendent compte qu’ils sont natifs du même pays et nouent une relation. Intervient alors une troisième personne, plus violente, qui génère le conflit.

Quelle est la problématique de cette pièce ?

L’exil. Comment le vivre ? Comment survivre lorsque l’on n’est pas chez soi ? Quand débute une guerre, faut-il fuir son pays ou pas ? Face à cette  » Trilogie de Belgrade « , écrite par Biljana Srbljanovic en 1995, en plein conflit, l’on se rend compte qu’il n’y a pas de meilleure solution qu’une autre. C’est la souffrance qui l’emporte, de toute façon. Si l’on s’exile, on culpabilise à l’égard de son pays d’origine, on se sent déraciné. Si l’on reste, on voit son entourage se détériorer. Mais la pièce n’adopte pas pour autant un ton fataliste. Ces personnages se battent, veulent être heureux, même si c’est difficile.

On passe par divers sentiments dans ce spectacle…

L’humour domine, le ton sarcastique, les répliques cinglantes. Ceux qui pensent trouver ici les causes de la guerre et des explications du conflit se trompent. L’auteur a analysé des situations banales mais à travers lesquelles on éprouve toute la douleur. Malgré cela, les rapports sont très ludiques et certaines situations loufoques suscitent le rire car chacun s’y reconnaît, même s’il n’est pas à proprement parler  » exilé « .

 » Trilogie de Belgrade « , avec Cloé Xhauflaire, Thibaut Nève (photo – de gauche à droite), Gwenn Berrou et Vincent Lecuyer

Du 11 avril au 6 mai prochains, Théâtre Le Public, à 1210 Bruxelles. Tél. : 0800 944 44.

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