Ex-fan des sixties, sortez vos baby-dolls ! Et aussi vos babies, vos mini-jupes et vos blousons en vinyle. Si, en plus, ils se déclinent en jaune vif ou en imprimés graphiques, vous serez parfaitement dans l’air du temps. Et comme l’air fait la chanson, Weekend vous balade dans le juke-box de la mode.

 » Ça s’en va et ça revient  »

 » Les choses n’ont plus jamais été les mêmes après l’explosion provoquée par André Courrèges « , déclarait Yves Saint Laurent, déjà visionnaire, en 1966. Au vu des collections 2007, on ne peut s’empêcher de repenser aux bottes en pvc brillantes (réinterprétées pas Gucci) ou à la combinaison seconde peau imaginées par l’ancien ingénieur qui voulait démocratiser la haute couture et se disait  » inspiré par la génération de l’an 2000 « . Avec ses  » filles de lune « , André Courrèges a marqué d’une empreinte indélébile les années 1960. A l’époque, Brigitte Bardot et Françoise Hardy portaient haut son étendard. De leur côté, Paco Rabanne construisait sa réputation de  » métallurgiste « , comme le surnommait Coco Chanel, et Pierre Cardin découvrait que le plastique, c’est fantastique…

Autre référence d’une époque, Biba, la ligne mythique des sixties, renaît grâce à Bella Freud. L’émotion était vive lorsque ses créations sont apparues sur les podiums londoniens, où l’on a vu des vestes courtes et cintrées, des tuniques à imprimés graphiques, des petites robes qui semblaient tout droit sorties du dressing d’Edie Sedgwick. Sans oublier les salomés et les platform shoes sur lesquelles sont juchées les tops.

 » L’école est finie  »

Le duo britannique Antoni & Alison confirme qu’il n’a pas volé la  » grande distinction  » qu’on lui décerne sans hésitation. Il propose une collection tout en smocks, shorts et jupettes bloomers, dont les couleurs franches et acidulées confirment le regard frais et ironique qu’il porte sur la mode. Nicole Kidman, grande fan, adoptera-t-elle leur adorable chapeau-corolle pour protéger son teint de porcelaine ?

 » Lucy in the Sky with Diamonds  »

Le LSD et les visions qu’il procure sont passés de mode mais, quarante ans tout juste après le tube planétaire des Beatles, le mood psychédélique séduit à nouveau les créateurs, qui en inondent leurs imprimés. Stella McCartney, Sportmax, Marni et le très applaudi Versace les déclinent en version arty. Pucci et Just Cavalli, eux, se la jouent plus pop. Inspiration vintage monomaniaque pour Biba, tandis que chez Ferré, Gucci et Chloé, on mixe les droites et les courbes, avec pour résultat une allure vraiment nouvelle qu’on adore. Parmi ce courant coloré et résolument gai : Christian Lacroix, qui se fait moins arlésien et plus géométrique. Et si Saint Laurent et Stefano Pilati ignorent les couleurs flashy pour se recentrer sur le noir et blanc, ils ne boudent pas pour autant l’esprit graphique, véritable ligne de force des défilés.

 » Mellow yellow  »

Avec la déferlante sixties, les couleurs qui claquent font aussi leur come-back. Parmi elles, le jaune est le grand outsider. Solaire, ludique, fédérateur, il illumine les collections et réconcilie les tendances lourdes de l’été. Il se décline ainsi en monochrome, avec une petite robe ou un bloomer revisité (Philosophy by Alberta Ferretti), mais aussi en imprimé graphique (Diane von Furstenberg). Le tout accessoirisé de compensées vernies (Paul Smith). Mais on le verra aussi dans une interprétation plus  » flash dance « , très années 1980, ou carrément futuriste. Tourné vers le passé ou vers l’avenir, on passe de toute façon l’été dans un yellow submarine.

 » Mini, mini, mini  »

 » Petit, petit, petit, tout est mini dans notre vie.  » Cette saison, Jacques Dutronc a plus que jamais raison : le tout petit riquiqui est maxi-tendance. Côté jupe, l’esprit de Mary Quant souffle sur la saison, pour transformer la mini, inventée par la Britannique en 1965, en must-have absolu. C’est le cas notamment chez Emporio Armani, qui faisait une entrée remarquée dans la cour des grands en défilant pour la première fois lors de la Fashion Week de Londres. Versace, Chanel et Vuitton poursuivent sur leur lancée amorcée l’hiver dernier en raccourcissant toujours les ourlets. Quant au short, il revient aussi sur le devant de la scène estivale et s’y décline en deux options : bloomer pour Antoni & Alison ou Moschino, micro pour Gucci, Prada et Balmain. La robe, revue par Jean Paul Gaultier, Valentino, Givenchy, Fendi, Missoni, Kenzo, Versace ou Lanvin, dévoile des jambes interminables. Profitez-en, l’été sera court !

 » Poupée de cire, poupée de son  »

Manches ballon (démesurées chez Igor Chapurin, plus strictes chez Chanel), robes d’écolière (Fendi, Chloé), col claudine (Burberry Prorsum), taille ceintrée et bas sagement évasé (Giambattista Valli, Moschino Cheap & Chic) ou encore robe baby-doll (Anna Sui, Salvatore Ferragamo, Lagerfeld, Just Cavali, Giambattista Valli), les silhouettes ingénues et fraîches sont de mise pour les beaux jours. Ni meilleure ni pire qu’une poupée de salon, on voit la vie en rose bonbon !

 » Première surprise-partie  »

L’essentiel est aussi dans l’accessoire. Aussi, on peaufine son look sixties en portant son short ou sa mini-jupe avec des babies ou des platform shoes, comme en proposent Paul Smith, Sonia Rykiel et Miu Miu. Burberry les décline en version argent, clin d’£il aux heures de gloire de Pierre Cardin et André Courrèges. Kenzo, Hugo by Hugo Boss et Balenciaga suivent la tendance  » semelle plateau  » mais enrichissent aussi leurs collections de sublimes compensées. Hommage discret à leur génial inventeur, Salvatore Ferragamo, dont on fêtait les 80 ans de création. Les inconditionnels y adjoignent les soquettes, blanches ou à pois, vues chez Boss et Miu Miu. Et, à la main ou sur l’épaule, un sac verni signé Paule K, Vuitton ou Lanvin. Côté maquillage, l’eye- liner grossit le trait et se fait incontournable. Même Dries Van Noten, dont la collection est pourtant à mille lieues de Carnaby Street, fait défiler ses mannequins avec de jolis yeux de biche. Si on ajoute à tout cela le détail ultime du bandeau dans les cheveux, comme chez Dolce & Gabbana, Jean Paul Gaultier ou Hermès, on est prête pour twister tout l’été. A Saint-Tropez ou ailleurs.

Delphine Kindermans

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