Après son best-seller Elle s’appelait Sarah, Tatiana de Rosnay nous revient avec Rose, un roman épistolaire se déroulant à Paris, à l’époque des grands travaux du baron Haussmann. En filigrane : un beau portrait de femme qui se bat  » cour et âme  » pour sauver sa maison.

Petite fille, vous vouliez devenir…

Écrivain, un désir éveillé par Anne Frank et Daphné du Maurier. Encouragée par mes parents, j’ai réalisé plusieurs manuscrits qui dorment dans la cave. Je n’envisage pas ma vie sans écrire.

Pourquoi ce roman épistolaire ?

Face à cette génération accrochée aux SMS et aux mails, je voulais mettre les lettres à l’honneur. On peut connaître intimement quelqu’un par son écriture.

La plus belle lettre reçue ?

Des lettres d’amour de mon mari. J’en ai pleuré, en les retrouvant, car il les a écrites alors que j’étais hospitalisée pour la naissance compliquée de notre premier enfant. Mais je m’en veux d’avoir jeté celles de mes grands-parents. Cynthia, ma grand-mère anglaise, aurait aimé le Paris que je décris.

Qui incarne la Parisienne ?

Inès de la Fressange et Christine Orban. Quel chic ! Moi, je suis plutôt excentrique et BCBG. Mes cheveux gris ? Ma marque de fabrique !

Qu’aimez-vous à Paris ?

C’est la ville de mon enfance. Sa richesse, son histoire et la mémoire de ses murs, qui m’échappera toujours, m’intriguent. Haussmann a modernisé Paris de façon nécessaire, mais il a fallu dix-sept ans de travaux, de poussière et de destruction. La maison de Rose est comme son corps.

 » Les maisons ont une mémoire « , à laquelle êtes-vous attachée ?

Le manoir glacial de mes grands-parents britanniques, qui était hanté par les fantômes et les chauves-souris. Il a fallu l’aube de la cinquantaine pour que j’achète ma maison, en Drôme provençale. Elle se niche dans une colline de lavande.

Ce roman est dédié à votre  » House man « , qui est-il ?

Nicolas, l’homme de ma maison, le père de mes enfants, mon premier lecteur. Il a eu un vrai coup de c£ur pour Rose, qui nous fait découvrir le Paris de Zola, Hugo et des métiers oubliés.

Quel est le sens du mot amour ?

J’ai la chance de l’avoir trouvé, c’est rare… surtout de l’avoir gardé. L’amour signifie être là pour l’autre malgré les coups durs et le temps qui passe. Il faut sans cesse tailler les rosiers de l’amour.

Si vous étiez une fleur ?

La rose ! Son histoire, sa symbolique, son odeur et ses épines me fascinent.

Quelles sont vos épines ?

Je suis trop sensible, cela me joue des tours… De par mon sang russe, je suis aussi susceptible, or je progresse.

Vos héroïnes étant des battantes, pour qui vous battez-vous ?

Tout comme elles, je vais jusqu’au bout quand je crois en quelque chose. J’aide des vieilles dames – alias des Rose – dans la rue. La souffrance d’autrui et l’injustice m’insupportent.

Quelle vieille dame deviendrez-vous ?

J’espère écrire jusqu’à la fin de ma vie. Digne de ma grand-mère russe, je me vois portant un blouson de cuir, écoutant Michael Jackson, buvant des litres de thé et de vin ( rires) ! Ma tronche d’Anglaise sera entourée de mon mari, mes petits-enfants, mes labradors puants et mes rosiers.

Rose, par Tatiana de Rosnay, Héloïse d’Ormesson, 252 pages.

www.tatianaderosnay-rose.com

KERENN ELKAÏM

Je suis trop sensible, cela me joue des tours.

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